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30 janvier 2018

10 questions à Manon Massé, directrice générale d'Uniatox

©Vingt-cinq ans après son arrivée chez Uniatox, Manon Massé est toujours animée par la même volonté d'influencer socialement sa communauté. (Photo : Jean-Marc Gilbert)

Vous êtes chez Uniatox depuis 25 ans. Que faisiez-vous avant?

Je suis psychosociologue de formation. J'ai déjà travaillé en «management», mais j'étais déjà très touchée par l'itinérance et la toxicomanie. Quand j'étais aux études, j'avais ma tournée le matin : un café pour un, un sandwich pour l'autre. Notre société ne se rend pas compte que ça pourrait être ton frère, ton père...

Comment êtes-vous arrivée chez Uniatox?

Quelqu'un du CLSC m'a dit qu'il me verrait bien dans un organisme qui cherchait une coordonnatrice. J'ai rencontré des gens pour l'entrevue et je suis tombée amoureuse avec la mission de prévention et de réinsertion sociale.

Vous faites de la prévention et de l'intervention précoce, mais les gens qui viennent vous voir ne sont-ils pas déjà coincés dans l'engrenage?

Il y a des périodes dans la vie où nous sommes plus à risque, comme la transition du primaire au secondaire. Les difficultés n'arrivent pas du jour au lendemain, c'est plus sournois. Mais si on met des facteurs de protection, les gens ont un endroit où aller cogner dans les moments où ça va moins bien.

Qu'avez-vous préparé pour les 40 ans d’Uniatox cette année?

C'est une année de fête! On va bientôt dévoiler notre nouvel événement du mois de septembre, qui ne sera pas une course! Ce sera autre chose de très festif. Il y aura plein d'autres activités que nous allons annoncer en conférence de presse.

Et les collectes de fonds comme le Parcours-Don vous permettent-elles de générer des sommes importantes pour l'organisme?

Il y a plein de services que nous assurons de façon autonome. Nous sommes rarement fermés pour l'été ou le temps des Fêtes. Il n'y a pas eu beaucoup d'investissements en toxicomanie dans les dernières années. Ce sont nos collectes de fonds qui nous permettent de rénover notre bâtiment et d'ajouter des services.

Quelles phrases clichées et sans fondement êtes-vous tannée d'entendre?

Il y a une vision selon laquelle les gens avec des dépendances sont moins socialement fonctionnels. Mais la dépendance est présente dans toutes les tranches de la société. Certains disent aussi que si les gens sont dépendants, c'est uniquement de leur faute, mais il y a tellement de choses qui peuvent amener au point de bascule : une séparation, un deuil mal géré, une dépression, etc.

Comment Uniatox se prépare-t-il à la légalisation du cannabis?

Nous, on est prêts, mais ma plus grande crainte, c'est que personne ne se prépare! Ce qui me dérange le plus, c'est que la prévention sera soutenue quand il y aura des profits. Est-ce qu'on peut financer la prévention avant les profits? Il y a quelque chose qui ne marche pas, mais personne ne nous a posé la question!

Racontez-nous une histoire d'un membre qui a été marquante pour vous.

J'ai déjà rencontré un jeune qui consommait pas mal. Mais au fil du temps, la relation familiale s'est améliorée et il est retourné aux études. Il y a cinq ou six ans, il m'a rappelée pour me dire qu'il était intervenant auprès des jeunes et qu'on avait fait une différence dans sa vie. Ça a vraiment été une paye psychologique!

Dans tout votre parcours chez Uniatox, de quoi êtes-vous le plus fière?

De ce que les gens nous disent : «Quand on entre chez Uniatox, on se sent bien.» Ce que je trouve le «fun» aussi, c'est le lien qui se crée. Certains membres restent [à œuvrer avec nous après leur cheminement] et d’autres viennent nous faire un petit coucou.

En dehors du travail, que faites-vous de vos temps libres pour décrocher?

J'ai trois enfants, donc je fais le taxi! (rires) Sans blague, ma priorité, ce sont mes enfants et ma famille. Mais ma vie est un tout, car Uniatox, ce n'est pas une «job» de 35 heures par semaine, c'est un engagement social.

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