Lanaudière se lève contre les coupes en éducation

  • Publié le 10 juill. 2025 (Mis à jour le 10 juill. 2025)
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(Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau)
(Photo Médialo – Marie-Christine Gaudreau)

Plus de 200 personnes étaient rassemblées, mercredi soir 9 juillet, devant les bureaux de circonscription du premier ministre François Legault à L’Assomption afin de dénoncer les restrictions budgétaires en éducation dans la région de Lanaudière.

Enseignants, professionnels, membres du personnel de soutien, représentants syndicaux et parents des centres de services scolaires des Affluents et des Samares regroupés autour du mouvement « Ensemble, unis pour l’école » ont mis leurs vacances sur pause le temps d’une soirée dans le but de prévenir le gouvernement des dangers de sabrer le budget de l’éducation. D’une seule voix, ils ont demandé au ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, de renoncer aux restrictions budgétaires, qu’ils estiment à plus de 80 M$, dans Lanaudière seulement.

Cette mère de famille s’inquiète des impacts négatifs que les coupes annoncées sont susceptibles d’avoir sur sa fille. (Photo Médialo – Marie-Christine Gaudreau)

« L’éducation, ce n’est pas une dépense; c’est un investissement », a martelé Adam Pétrin, enseignant en Techniques de travail social au Cégep Marie-Victorin et co-organisateur de la manifestation régionale de Lanaudière. Selon lui, les restrictions imposées se traduiront entre autres par des éducateurs spécialisés en moins, des services d’orthopédagogie supprimés et des activités parascolaires annulées. « Ce sont nos enfants les plus vulnérables en premier qui vont en payer le prix », a-t-il constaté.

La grogne appelée à s’intensifier

M. Pétrin a par ailleurs salué la présence des nombreux manifestants en cette chaude soirée : « Même en vacances, en plein mois de juillet, nous sommes motivés et déterminés à défendre l’éducation. Imaginez les mobilisations qui se tiendront à la rentrée », a-t-il déclaré, en invitant les gens à multiplier les actions en tout genre durant l’été. « Ensemble, nous allons faire reculer le gouvernement », a-t-il affirmé avec conviction.

(Photo Médialo – Marie-Christine Gaudreau)

« Qui va subir ces coupes ? a, pour sa part, questionné Mathieu Lessard, président du syndicat de l’enseignement du Lanaudière. Ce sont les élèves à risques, les élèves ayant des besoins particuliers, qui sans service ou avec une diminution de service viendront bien évidemment influencer leur avenir, mais également l’avenir des autres élèves de la classe qui connaîtront une diminution de qualité de service. »

Des coupes coûteuses à long terme

Il a, par la même occasion, rappelé que chaque dollar investi en prévention et en intervention précoce dès le plus jeune âge, et tout au long du parcours scolaire, avait le pouvoir de faire économiser des centaines de milliers de dollars, voire des millions, à l’État québécois; justifiant ainsi l’importance de chaque acteur gravitant autour de l’élève.

« Les difficultés qui perdurent, ça coûte cher à une société tout entière », a déploré en ce sens Josée Yale, présidente du syndicat des professionnelles et professionnels de l’éducation de Laurentides-Lanaudière. Cette dernière a par ailleurs souligné que plus de 2500 nouveaux élèves étaient attendus à l’automne au Centre de services scolaire des Samares. « Il va y avoir de nouveaux élèves, mais pas de nouvelles embauches. Ça va vouloir dire de faire plus avec moins d’effectifs », s’est-elle offusquée.

(Photo Médialo – Marie-Christine Gaudreau)

Des choix déchirants s’imposeront

« J’ai peur d’une rentrée pire que l’année dernière, où le CSS des Samares faisait déjà piètre figure en matière de postes vacants [chez les professionnels]. Il faudra prioriser les services offerts et certaines décisions risquent d’être crève-cœur. Qui seront les élèves de qui on ne s’occupera pas ? », s’est-elle inquiétée.

Dans la foulée, le président du syndicat du personnel de soutien du Centre de services scolaire des Affluents (SCFP 2057), Patrick Dion, a partagé des observations qu’il juge alarmantes. « Je regardais les courriels passés avec tous les messages qui m’étaient adressés pour les coupures de postes que le Centre de services scolaire est en train d’effectuer, a-t-il confié.  Aujourd’hui seulement, j’ai eu 20 postes de techniciens en éducation spécialisée qui ont été coupés, et il y a aussi des postes de [préposés aux élèves handicapés], de surveillants d’élèves, etc. ».

(Photo Médialo – Marie-Christine Gaudreau)

À l’instar de ses collègues du milieu syndical représentant des milliers de membres aux Centres de services scolaires des Affluents et des Samares, M. Dion a appelé la population à poursuivre la bataille.

À ce jour, la pétition demandant au gouvernement du Québec de ne pas procéder à des restrictions budgétaires en éducation, lesquelles s’élèvent à 570 M$ pour l’ensemble de la province, a récolté plus de 155 000 signatures. Celle-ci doit être déposée à l’Assemblée nationale à la mi-septembre.

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