Wallec Maçonnerie: une révolution robotisée attend le monde de la construction 

  • Publié le 26 nov. 2025 (Mis à jour le 26 nov. 2025)
  • Lecture : 3 minutes

Par Sébastien Arbour 

En suivant les traces de son père, un entrepreneur a constaté le besoin de robotiser des travaux de maçonnerie. Son invention prend forme avec les services d’incubation d’InnoHub La Centrale et changera radicalement la façon de réaliser le rejointoiement des murs de briques. Et il n’entend pas s’arrêter là. Préparez-vous à une révolution! 

Sur ses chantiers, Maxime Giroux Leclerc, alias Max, a réalisé que l’usage manuel d’une meuleuse pour retirer le mortier entre les briques devait évoluer : « C’est un travail difficile où tu plafonnes rapidement. Tu es limité à un certain nombre de rangées par jour. Ça nécessite de monter des échafaudages et de passer de longues heures à travailler très dur physiquement, seul dans ton monde. » 

L’extraction de mortier n’étant pas un métier en soi, peu de moyens existent pour accomplir ce travail. Le défi se pose également pour le rejointoiement des briques, qui est réalisé manuellement. Constatant les besoins, Max a commencé à réfléchir à une solution. C’est là qu’est née l’idée du robot qui automatiserait le tout : le Mortibot. 

Un ou plusieurs robots autoportants pourraient travailler simultanément. Ils détecteraient les zones à retirer en évitant les obstacles, comme des sorties d’air ou des fils. La poussière générée serait captée et pourrait servir à d’autres usages. 

Une fois les briques dégarnies, le Mortibot préparerait un mélange parfait et constant de mortier et l’appliquerait en utilisant la même technologie de détection de zones.  

Une solution à plusieurs problèmes

Ce robot solutionnerait plusieurs problèmes à la fois. Il rendrait le métier plus intéressant, réduirait considérablement les délais d’exécution, émettrait moins de poussière et se voudrait une solution au manque de main-d’œuvre spécialisée. Il éviterait aussi aux travailleurs de se blesser en répétant les mêmes gestes des milliers de fois. « De plus, quand tu travailles sur un mur de briques, il y a des risques d’effondrement. Tu veux être n’importe où sur Terre, sauf au bas de ce mur », d’affirmer le jeune inventeur, qui songe à appliquer éventuellement l’usage aux fenêtres et à d’autres composantes des bâtiments.  

Le développement avec des partenaires

Son projet en tête, Max se met donc au dessin d’un appareil qui allait pouvoir le remplacer. Au Conseil national de recherches du Canada (CNRC), on lui confirme un intérêt pour son idée.  

À la suite d’une rencontre avec Investissement Québec où son projet fait mouche, on l’oriente vers Nathalie Arseneault, coordonnatrice à l’incubateur et accélérateur de projets innovants InnoHub La Centrale, à Terrebonne. S’ensuivent un plan stratégique, l’ouverture d’un bureau chez InnoHub et une visite l’autre côté de la rue, à l’INÉDI, le centre de transfert de technologie du Cégep de Lanaudière à Terrebonne. Il peut y mener des recherches, innover et utiliser les outils de prototypage. 

Il retourne alors à Investissement Québec pour une séance d’idéation et un travail de validation qui confirmera qu’il est sur la bonne voie. « C’est important, surtout pour valider le volet santé et sécurité », de souligner l’entrepreneur. D’autres rencontres sont organisées avec l’équipe d’INÉDI, accompagnées de nombreuses recommandations. Elles mènent à la création de la version 2 et bientôt de la version 3 du Mortibot. 

Des tests avec des prototypes sont effectués sur des chantiers, et l’industrie montre de l’intérêt, l’appareil résolvant plusieurs problèmes. « Il y a tant de choses auxquelles penser! Il faut réfléchir à la dimension de la base autoportante et des composantes. Pour l’expédition sur palettes, des tailles maximales sont à respecter. On a donc dû retourner à la planche à dessin », confie Max, qui voit un bel avenir à son invention récemment brevetée. 

« Le nombre de pieds carrés de murs de briques à refaire, seulement sur le Plateau Mont-Royal, dans les prochaines années, est gigantesque. Et je ne parle pas du reste de la ville de Montréal, de ses couronnes et des autres grandes villes du Québec. Et je n’ai même pas encore évoqué les besoins à New York et en Nouvelle-Angleterre. Juste ici, localement, je reçois une dizaine de demandes de soumission par jour pour du rejointoiement… » conclut, satisfait, le maçon et entrepreneur.  

Le mot de la MRC

Nathalie Arseneault, directrice adjointe – Développement économique, projets structurants et services aux entreprises. Photo gracieuseté

« Wallec Maçonnerie est une entreprise très prometteuse, et sa mission s’inscrit parfaitement dans celle d’InnoHub La Centrale, qui promeut l’économie circulaire. C’est avec enthousiasme que nous la soutenons chez nous depuis sa fondation. Nous poursuivons notre aide par notre parcours d’accompagnement en incubation et le programme d’aide à l’innovation de la MRC, tout en offrant un suivi serré de son développement. » – Nathalie Arseneault, directrice adjointe – Développement économique, projets structurants et services aux entreprises

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