Des anges qui donnent un avant-goût du paradis

Ce sont de véritables anges que ces bénévoles qui veillent au confort et au bien-être des résidents recevant des soins palliatifs à la Maison Adhémar-Dion de Terrebonne.

La Maison en compte plusieurs, plus d’une centaine, accomplissant des tâches différentes, mais toujours avec le même but, soit le bien-être des résidents.

Un ange nommé Marie-Josée

La Mascouchoise Marie-Josée Legris donne de son temps à la Maison Adhémar-Dion depuis deux ans. Il faut dire qu’elle s’investit auprès des personnes recevant des soins palliatifs depuis huit ans déjà. « J’assiste l’équipe d’infirmières. J’amène les résidents à leur bain, je les change de position dans leur lit pour leur assurer un confort maximal, j’apporte leur cabaret de repas et je coupe leur viande si leur condition ne leur permet pas de le faire, puis je suis là aussi pour les écouter, nous raconte d’abord Mme Legris. Souvent, ils hésitent à partager leurs sentiments avec leurs proches pour ne pas les accabler. Ils nous confient des choses qu’ils n’osent pas leur dire à eux. Il peut s’agir de conflits familiaux qui les attristent beaucoup, par exemple. Ils aimeraient que ça se règle avant leur départ », poursuit celle qui fait alors appel aux services de travailleurs sociaux pour les aider. Il arrive aussi que ces confidences soient partagées aux autres membres de l’équipe parce qu’il s’y trouve toujours quelqu’un qui peut apporter son aide.

Marie-Josée Legris possède également une formation de thanadoula ou doula de fin de vie. Elle est donc en mesure de répondre aux besoins des patients en fin de vie et de leurs proches. « Ça fait huit ans que je vois partir des gens. J’aime les gens, c’est sûr, mais on les aime avec un certain détachement. Il le faut parce que l’on sait qu’ils vont s’en aller. On ne doit pas s’attacher. Mais notre présence est importante pour eux. Nous faisons une différence. On les console, on leur donne de l’attention et ils se sentent écoutés. Certains n’ont jamais été aimés et entourés avant d’arriver ici », révèle Mme Legris, laquelle, en s’investissant auprès de ces résidents, a appris à mieux vivre sa vie et a apprivoisé le concept de fin de vie.        

Un 5 étoiles

Un autre Mascouchois, Conrad Tardif, est ingénieur à la retraite, et s’il n’est que rarement en contact avec les résidents, il n’en joue pas moins un rôle déterminant pour eux. Lorsque sa conjointe est décédée à la Maison Adhémar-Dion, en 2018, Conrad s’était juré qu’il y reviendrait pour apporter sa contribution comme bénévole. « Je suis responsable de la maintenance et je m’occupe des biens matériels de la Maison. Quand il y a une problématique technique, mécanique ou autre, je m’en occupe avec la dizaine de bénévoles qui forme mon équipe, explique celui qui a monté un programme d’entretien préventif à la Maison. J’ai une bonne connaissance du bâtiment et j’ai toujours aimé bricoler, et ici, ça me permet de prolonger mon expérience de vie sur terre. C’est un peu une continuité de ce que j’ai toujours fait dans la vie. Même si j’ai peu de contacts avec les résidents, je sens qu’ils sont reconnaissants pour ce que je fais. Pour moi, c’est routinier, mais pour certains, ils ont l’impression qu’on leur apporte la lune. C’est un peu disproportionné », nous affirme modestement M. Tardif, qui raconte que les résidents sont étonnés que des gens comme lui et Marie-Josée Legris accomplissent toutes ces tâches bénévolement. Pour lui, il est clair que les gens qui vivent leurs derniers instants ici sont des privilégiés. « C’est un 5 étoiles ici », intervient la directrice de la Maison, Ariane Godbout avec un grand sourire.

De son côté, Manon Goulet, coordonnatrice des bénévoles, est heureuse de pouvoir dire que 80 % des bénévoles sont satisfaits de leur expérience à la Maison Adhémar-Dion. « Les bénévoles nous apportent énormément, mais il faut en prendre soin », de conclure Mme Godbout.