Saint-Lin-Laurentides préconise le partage de stationnement pour protéger la nature

La mise en place d’un système permettant de louer son stationnement privé a généré de vives réactions au sein des résidents de Saint-Lin-Laurentides, depuis la fin août. Certains d’entre eux ont fait part de leurs questionnements et de leurs préoccupations sous la publication Facebook de la Ville, dans les dernières semaines.

Le maire de Saint-Lin-Laurentides, Mathieu Maisonneuve, a indiqué que la Ville était très enthousiaste à l’idée d’adopter cette nouvelle initiative et de l’offrir à ses résidents. Selon lui, il s’agit d’une toute nouvelle méthode d’optimisation de cases de stationnement, qui va bientôt prendre de l’ampleur partout à travers le Canada, et dont Saint-Lin-Laurentides est jusqu’à maintenant chef de file. 

« C’est un projet qui nait d’une idée d’optimiser le stationnement, dit M. Maisonneuve. Il s’agit d’une idée qui était présente au sein de la firme Phista Technologies. Nous avons donc levé la main pour pouvoir développer cette application, la tester, et s’assurer qu’elle fonctionne pour éventuellement la déployer un peu partout au Québec et au Canada. » 

Optimiser des cases de stationnement 

M. Maisonneuve est conscient de la question qui est sur toutes les lèvres des résidents, à en voir les commentaires sous la publication Facebook : pourquoi l’adopter à Saint-Lin-Laurentides ? Bien qu’il soit à la tête d’une ville de campagne, sans grand besoin particulier pour du stationnement supplémentaire, le maire avoue y avoir bien réfléchi, avant de sauter sur cette opportunité. 

« Rapidement, je me suis rendu compte que nous avons des réalités différentes sur notre territoire, explique-t-il. C’est vrai qu’on a des rangs, des territoires en campagne, et il y a des gens qui se sont installés sur des terrains immenses, et on ne manque pas de stationnement. Mais la réalité est qu’on a des endroits à Saint-Lin-Laurentides qui sont très densifiés. » 

Selon le maire, les enjeux actuels de stationnement, bien qu’ils ne soient pas menacés auprès de la population pour le moment, pourraient s’aggraver lors des prochaines années, et c’est pourquoi la Ville doit réfléchir à des solutions d’« économie de partage », en raison notamment des impacts grandissants des changements climatiques. Grâce à l’appui financier du ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec, le projet ne va pas coûter d’argent à la ville. 

« On ne peut pas continuer, dans des zones densifiées, de faire des mers d’asphalte. Nos rues sont asphaltées, le trottoir est bétonné, et avec l’emprise de la maison, est-ce qu’on veut continuer à avoir des stationnements, qui sont grands, et qui génèrent les ilots de chaleur ? » 

« Les conséquences de tous ces changements sur notre territoire sont connues et sont vécues. » – Mathieu Maisonneuve  

Cette application, dit-il, réussira à empêcher de continuer à construire des espaces de stationnement pour des années à venir. Et il indique que la Ville compte miser sur la nécessité du besoin pour vendre l’idée aux citoyens. 

« C’est une idée qui pourrait bien fonctionner, éventuellement, ajoute-t-il. Déjà, ce matin, je suis allé sur l’application, il y a une offre de stationnement mensuelle, dans un endroit peu densifié. Donc on voit que ça peut fonctionner. » 

Le prochain objectif du projet, maintenant qu’il est officiellement adopté et disponible aux résidents, sera de faire en sorte qu’il perdure dans le temps. M. Maisonneuve vante l’initiative comme étant une idée du futur. Il croit que si la demande devient exponentielle au cours des prochaines années, l’idée pourra certainement aller loin, et la ville se devra d’être là pour l’appuyer.