Alexandre Tagliani monte sur le podium au Mexique

ENTREVUE RÉGIONALE EXCLUSIVE

Gilles Bordonado

Ayant joint la nouvelle équipe Team Australia (anciennement Walker Racing) en série Champ Car trois semaines avant la première épreuve de la saison, le pilote de 32 ans n’en revient pas d’avoir obtenu un tel résultat après seulement deux courses au sein de cette nouvelle écurie. Cette course lui sied bien puisqu’il a terminé pour une quatrième fois consécutive parmi les cinq premiers à Monterrey.

Avec cette troisième place, Tag se classe désormais au sixième rang du classement général, et ce, à un point de l’autre Québécois de la série, la recrue Andrew Ranger, second au Tecate Telmex Monterrey Grand Prix.

«Quand j’ai signé avec Team Australia, je savais que nous avions beaucoup de potentiel, mais je n’aurais jamais cru que nous accèderions au podium après deux courses. C’est merveilleux pour mes équipiers, parce qu’ils ont déployé tant d’énergie pour que ça arrive en si peu de temps! Ma voiture était vraiment parfaite tout le week-end, et c’est un peu dommage qu’il y ait eu autant de drapeaux jaunes, car je pense que nous aurions pu finir encore mieux. Pour tous les gens impliqués d’Australie, qui ont mis cette équipe sur pied avec Derrick Walker, c’est un résultat fantastique pour nos commanditaires», de confier Alexandre.

Les partenaires de la formation, mentionne Alexandre, sont des vignobles australiens, qui étaient d’ailleurs présents à Monterrey. «Ils étaient très heureux du résultat», ajoutera-t-il. L’histoire ne dit pas si le vin a coulé à flots après la course. Une chose est certaine, Alex n’a sûrement pas dû en abuser.

Tag ne l’a pas eu facile encore une fois en début de saison. Largué par Rocketsports à trois semaines du début du championnat, un peu comme ce fut le cas il y a trois ans par Players, il a dû se trouver une équipe en catastrophe. «Je suis déçu d’avoir été traité ainsi, car je crois que j’avais apporté beaucoup à Rocketsports, mais il s’agissait d’une question d’argent. Rocketsports manquait d’argent et désirait avoir des pilotes qui apportent des sous avec eux, et j’ai été mis de côté. J’ai mangé deux fois avec Paul (Gentillozzi), le président de Rocketsports, en fin de semaine, et je comprends la situation, bien que je regrette avoir été informé si tard du non-renouvellement de mon contrat.»

Le nouveau numéro 15, qui brille déjà dans les couleurs «Aussie» verte et jaune, a cependant tourné la page rapidement. «J’ai un contrat d’un an avec deux années d’option avec Team Australia. Si l’équipe ou moi ne sommes pas satisfaits, on peut se séparer en bons termes. Si cela ne va pas ou que je reçois une bonne offre d’une autre écurie, je serai libre de l’accepter. Pour l’instant cependant, mon seul objectif, c’est d’offrir le meilleur à mon équipe et de me défoncer en course et lors des essais et de la préparation de l’auto.»

Sur le plan plus personnel, Alexandre commence à s’ennuyer du Québec. En effet, son épouse, Bronte, Australienne d’origine, et lui songent à s’installer au Québec. «Ce sera sûrement dans la région, à Lachenaie», de confier Tag.

«C’est très bien, Las Vegas, et j’y vis bien. C’est excellent pour l’entraînement, mais je suis fier d’être au Québec. Quand je suis à Montréal, je demeure à Lachenaie chez mes parents, qui sont très gentils. Mais je dois avouer qu’après quelques jours, on se marche un peu sur les pieds. Tout ça pour dire que nous allons sûrement nous installer dans le coin d’ici deux ans», de préciser Alexandre, qui commence à parler de fonder une famille, un phénomène relativement nouveau. «Aidé et soutenu par Bronte, je m’entraîne fort, je suis discipliné, je prends soin de ma santé et j’évite les abus. Je pense être un pilote compétitif pendant encore plusieurs années, et si on veut bien de moi, je crois pouvoir piloter jusqu’à 40 ans. Mais entre-temps, Bronte et moi espérons bien fonder une famille. Peut-être pas cette année, mais l’an prochain.»

Un peu bousculé par les événements du début de saison, Alexandre semble donc encore être retombé sur ses pieds. L’homme se dit gâté par la vie. Il est marié à la femme qu’il aime et profite de chaque instant qu’il passe au volant d’une voiture de course. C’est la joie et le bonheur parfait…Il ne manquait peut-être, lundi dernier, que quelques heures de sommeil après une nuit passée en avion du Mexique au Québec. Souhaitons-lui quelques bons dodos d’ici sa prochaine épreuve, le 4 juin à Milwaukee.