MDJ TERREBONNE-OUEST : De plus en plus PRÉSENTE

Philippe Pilette

Lorsque le journaliste Franco Nuovo a répondu à l'invitation de venir rencontrer les jeunes de Terrebonne-Ouest en octobre 1999, il avait causé un certain émoi dans la communauté: son portrait de jeunes qui s'ennuyaient à "Terrebonne-zoo" (comme certains jeunes surnomment leur quartier) n'avait pas plu à tout le monde!

"C'est vrai que nous sommes dans une situation géographique difficile", dit Marie-France Pilon, intervenante. "L'endroit est isolé et il n'y a pas de facilité de transport. C'est justement pour ça que la Maison est importante: les jeunes n'ont rien d'autre!", explique-t-elle.

Des débuts difficiles

C'est en 1993 qu'un comité de citoyens du quartier St-Roch/St-François entreprend les premières démarches en vue de créer une Maison des Jeunes.

La première Maison des Jeunes de Terrebonne-Ouest est finalement créée en 1997 à l'initiative de Stephen Dalpé, un étudiant de l'Université de Montréal. Installée dans un local de la montée Gagnon, la MDJTO fonctionne au début sur une base occasionnelle. L'ouverture officielle a eu lieu en 1999 et la MDJTO est désormais logée dans un local de l'école Marie-Soleil Tougas. "Nous sommes une jeune Maison et nous avons encore à faire nos preuves dans la communauté. Au niveau financier, il y a encore beaucoup à faire", dit Marie-France.

La Maison des Jeunes rejoint environ 500 jeunes du quartier et est fréquenté par 200 à 300 jeunes par mois. "Ce n'est pas un endroit pour venir s'écraser. Beaucoup de parents connaissent mal la MDJTO. Il y a toujours de l'encadrement et on essaie d'inculquer certaines valeurs", affirme Annie Morissette, coordonnatrice.

Activités et écoute

"Beaucoup de jeunes viennent ici pour s'amuser et pour rencontrer d'autres jeunes. Nous essayons de les responsabiliser", explique Annie. "La MDJ est un lieu de rassemblement et d'expression. Nous leur offrons des activités variées et essayons d'encourager leurs talents", poursuit Marie-France.

Ainsi, plusieurs des jeunes adolescents et adolescentes qui fréquentent la Maison ont un intérêt pour la danse, le chant et le break dancing. Lors d'un souper spaghetti organisé l'an dernier, ils ont d'ailleurs présenté un bref spectacle, une expérience que plusieurs ont trouvé très valorisante.

En plus d'être un lieu de rencontre pour des activités de loisirs, l'organisme offre aussi des activités sportives comme le basketball et le hockey cosom. On y organise des sorties de groupe et des voyages et régulièrement, des conférenciers viennent rencontrer les jeunes pour parler de différents sujets qui les intéressent.

Confiance

L'équipe de la MDJTO comprend trois personnes, la coordonnatrice Annie Morissette et les intervenantes Marie-France Pilon et Sophie Vallières. La Maison est gérée par un conseil d'administration de 10 personnes. "Ils croient beaucoup à la cause de la MDJ", dit Annie.

Avant de pouvoir intervenir auprès des jeunes adolescents, les animateurs savent qu'ils doivent d'abord gagner leur confiance. "Les jeunes ont besoin d'une certaine stabilité. Ils ont besoin de savoir que nous serons là assez longtemps avant de se confier à nous. C'est ce qui rend notre situation parfois difficile", explique Annie. En effet, l'organisme doit constamment chercher à assurer sa survie et ne peut jamais garantir les emplois des intervenants.

"De plus en plus, les parents s'impliquent", poursuit Annie. "Nous avons aussi commencé à développer des contacts en vue d'établir un partenariat avec des industriels du parc industriel voisin,", ajoute-t-elle. "Les jeunes veulent vraiment s'impliquer et travailler. Il faut se donner le temps", conclut Annie.

On peut communiquer avec la MDJTO au 434-3897.