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01 décembre 2001

Les GAZELLES de l'aventure

Une douce brise fait s'envoler les grains de sable de la dune haute de deux mètres. Un silence de mort règne sur le Sahara. Rien ne semble vouloir déranger cette aride et infinie étendue sablée, jusqu'à ce que le ronronnement d'un moteur japonais se fasse entendre au loin puis se rapprochant de plus en plus. Soudain, la crête de la dune est fracassée par un Mitsubishi L-200 à quatre roues motrices. Les fougueuses gazelles viennent échauffer le déjà brûlant sable du désert, à la recherche de la balise perdue.

Stéphane Fortier

Louise Bergeron, Mascouchoise, directrice technique au Réseau des sports (RDS) et sa grande copine Claudine Douville, commentatrice de soccer, patin artistique et une foule d'autres sports tout aussi essoufflants, braveront de nouveau en 2002 (du 28 mars au 4 avril) les dunes, les pierres coupantes, bref le paradis du dromadaire pour une deuxième année alors qu'elle prendront le départ de la Coupe Aïcha des Gazelles, une compétition rassemblant les plus résistants véhicules moteur pendant un peu plus d'une semaine au printemps prochain. " Contrairement au Paris Dakar, le rallye des Gazelles n'est pas tant une course de vitesse qu'une épreuve où le sens de l'orientation est mis à rude épreuve ", d'expliquer Louise Bergeron. " Le rallye dure huit jours à l'intérieur desquels il faut parcourir 2 500 km de désert sablonneux et rocailleux. Chaque jour, nous devons trouver cinq balises avant de bivouaquer et passer à l'étape suivante ", poursuit Claudine. Il y a normalement
autant d'étapes que de jours de compétition mais l'année dernière, s'est glissée une étape marathon où il s'agit de trouver 10 balises en deux jours. On prévoit en avoir deux en 2002. Les outils ? Les feuilles de route, une boussole, une photocopie de carte topographique, vieille de 30 ou 40 ans en noir et blanc et une règle cras utilisée dans la navigation et cela en plein désert. Autrement dit, tous les ingrédients pour se perdre. " Et nous n'avons évidemment pas droit au GPS pour se repérer. C'est donc ça le défi. Le travail de navigation, le sens de l'orientation, le travail d'équipe et le goût d'avoir d'un plaisir tout en faisant un travail sérieux et concentré ", affirme Louise. Aller du point A au point B, d'une balise à l'autre le plus directement possible est la clé du succès. Encore faut-il les trouver ces balises qui peuvent être parfois séparées de 40 kilomètres.

L'année dernière, 48 équipes avaient participé à cette compétition réservée exclusivement à la gent féminine et nos gazelles avaient terminé au sixième rang. " Il faut dire qu'en plus de la course, il y avait beaucoup d'à-côtés. Nous devions, entre autres, filmer pour la réalisation d'un reportage sur l'épreuve, c'était lourd, très lourd, mais la prochaine fois, ce sera la course, rien que la course ", promet Claudine qui rappelle que les premières équipes améliorent toujours, année après année, leur position. " Cette fois, nous y allons pour la victoire, rien de moins " jure Louise.

Dur, dur le rallye

Après un départ officiel à Chaumont, situé en Haute Marne en France, histoire de présenter les équipes officiellement et de satisfaire un des gros commanditaires, les équipages se dirigent vers le Maroc où se déroule le rallye.

La journée typique ? Lever 4 h, réunion à 5 h, et départ des concurrents à 6 h avec un intervalle de deux minutes entre les équipages. Ensuite, c'est la grande aventure. " Faut pas se suivre de trop près parce que si tu restes ensablé, le suivant risque de te tamponner ", raconte Louise qui a déjà fait la compétition en Mauritanie en 1996. " L'idée, c'est de bien s'orienter et de bien s'entendre. Louise et moi avons des atomes crochus, et on ne s'est jamais chamaillée. Cela prend un forte dose de respect mutuel et ne pas avoir le bouton de panique trop sensible ", explique Claudine Douville. " C'est vrai, on reste de glace dans des situations difficiles. Il le faut ", poursuit Louise.

" Dans les dunes, le son ne voyage pas, elles absorbent tout bruit. Les nuits sont noires comme de l'encre mais calmes comme c'est pas possible. Et puis les coucher et les levers de soleils sont magnifiques ", relatent-elles. Et les mirages. " Parfois, tu as l'impression de voir une étendue d'eau, des villes qui sont en réalité des rochers et des voitures au loin. Et contrairement à la croyance populaire, si les journées sont chaudes, les nuits ne sont pas si glacées et tournent plus autour de 20 degrés en ce temps de la saison ", précise Louise.

Vive les commandites

Il en coûte à nos deux aventurières pas moins de 35 000 $ pour participer à cette épreuve, mais heureusement, leur véhicule en fait foi, elles parviennent à le commanditer entièrement. Et cette année, RDS sera sur place et remettra un trophée au meilleur équipage québécois. L'année dernière, une quinzaine d'équipes du Québec avaient participé.

Mais finalement, qu'est-ce qui attire nos deux gazelles dans une pareille galère ? " J'ai toujours aimé marcher dans le sable ", de dire Louise avec large sourire. Pour Claudine, la sportive Claudine, qui conduit le véhicule, l'aventure, le goût de performer, la compétition quoi, ont sans doute pesé lourd dans sa décision de se lancer à l'assaut du désert.

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