De l'enfer de la prison à la dèche pour Michel Dumont

Stéphane Fortier

Les événements, qui avaient amené ces fausses accusations, se sont produits il y a 12 ans à Boisbriand. Une jeune femme, victime d'agression sexuelle, disait avoir formellement reconnu Michel Dumont lors de l'enquête préliminaire. Un portrait robot vaguement ressemblant et le témoignage de cette femme, avaient expédié Michel Dumont derrière les barreaux, lui qui, le soir de l'agression, jouait tranquillement aux cartes avec des amis. " Coupable ".

Ce mot, entendu à la conclusion de son procès, le précipitait dans les coins les plus reculés d'un cauchemar qui ne semblait jamais vouloir se terminer.

L'enfer

Pendant plus d'une heure, Michel Dumont, accompagné de son épouse Solange Tremblay, ont raconté les événements, tribulations et grands moments de tension vécus à l'époque précédant la proclamation d'innocence de cet homme qui a perdu trois ans de sa vie pour rien. La victime, on s'en souviendra, avait fait volte-face et avait finalement reconnu que monsieur Dumont n'était pas son agresseur. Des doutes avaient toujours subsisté chez la femme. De présumé coupable, Michel Dumont est rapidement devenu une victime.

On ne pouvait faire autrement qu'avoir des frissons lorsque Michel Dumont racontait son passage à la prison de Cowansville où, comme dans toutes les prisons d'ailleurs, les agresseurs sexuels sont des hommes à abattre. Il a raconté comment un détenu avait eu le mandat de lui ouvrir le ventre avec un morceau de hache. Comment il a été maltraité et intimidé par les autres détenus. Comment il a un moment songé au suicide. Sans la persévérance, les encouragements et l'amour de sa conjointe Solange, qui a accepté de l'épouser entre les murs de la prison, il aurait probablement craqué. Solange n'a pas le mot ange dans son nom pour rien se dit-il sans doute aujourd'hui. Après les doutes et les aveux de la victime, Solange a entrepris une véritable croisade, d'abord pour que son mari sorte de prison et ensuite pour qu'il ait droit à une réparation, croisade qui se poursuit encore aujourd'hui avec l'aide de l'avocat Jean-François Longtin. Mais une croisade, ça coûte cher et après
l'enfer de la prison, ce sont les années de misère qui commençaient.

Cette affaire lui avait fait perdre de nombreux amis, les portes des employeurs se fermaient systématiquement et ses enfants, qui ont beaucoup souffert de ce qui arrivait à leur père doivent aujourd'hui vivre cette période de vide avec Solange et Michel, eux qui ont fait leur part pour aider à amener un peu d'eau au moulin. Frais d'avocat, arrérage de pension alimentaire et autres frais, depuis quelques années, la petite famille gratte tant bien que mal pour vivre convenablement en attendant qu'une décision sur un dédommagement, tout à fait légitime (on parle de près de 8 M $), soit prise en sa faveur.

Des p'tits bouts de fil

Électricien de métier, Michel Dumont, avait fait distribuer une petite enveloppe contenant un petit bout de cuivre à la soixantaine d'auditeurs venus l'entendre ce soir-là à l'école des Rives. Un symbole du combat qu'il mène. Il récupère des fils électriques, coupe les petits fils de cuivre qui s'y trouvent et les revend à raison de 96 cents la livre.

Michel Dumont et sa famille tiennent à remercier ceux qui les ont aidés jusqu'à présent et ceux qui sont venus témoigner en cette soirée du 11 décembre. Les Deano Clavet, comédien, Réjean Hinse, lui-aussi victime de fausses accusations et autres personnalités du milieu politique, l'ont appuyé sans réserve. À l'approche de Noël, Michel Dumont a plus que jamais besoin d'un coup de pouce. Pour lui venir en aide, lui et sa petite famille, et lui faire parvenir un don, consultez son site internet
[1]www.micheldumont.qc.ca.

Un beau geste humanitaire à poser en cette période où la générosité prend du mieux.

References

1. http://www.micheldumont.qc.ca/