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Retour01 mai 2003
Port de l'uniforme à L'Odyssée : Des parents furieux se vident le coeur
Alexandre Brunelle
Pas de place pour les mécontents
Rappelons que les parents ont reçu un sondage de l'école, certains par la poste et d'autres par l'entremise de leur enfant, sur la question du port de l'uniforme à l'Odyssée. Selon la direction de l'école, 78,4 % des parents interrogés étaient en faveur de la proposition. La direction soutient avoir opté pour une tenue vestimentaire formelle plutôt qu'un costume pour permettre plus de choix de vêtements et de couleurs aux élèves. Les parents ont été convoqués à une réunion d'information le 30 avril. La haute direction en a profité pour présenter le genre de vêtements que pourraient porter les élèves dès la prochaine rentrée scolaire ainsi que le fournisseur avec lequel elle a signé une entente. " C'était mal organisé. Les jeunes n'étaient pas les bienvenus et ne pouvaient pas s'exprimer ", note Mme Fortin, mère de Catherine Deslongchamps. Mme Fortin va même jusqu'à dire que le directeur aurait " poliment " demandé aux parents en désaccord avec ce projet de sortir de
l'assemblée. Bref, personne n'a pu exprimer son point de vue.
Plusieurs parents sont stupéfaits qu'un simple sondage les ait conduit si rapidement vers un fait accompli sans aucun avertissement. Le port de l'uniforme est adopté à l'Odyssée, point à la ligne. " On a l'impression qu'ils ont voulu faire ça le plus vite possible pour qu'on n'ait pas le temps de réagir ", dira Diane Rodier, mère de Julie Lavallée. " Ils ont annoncé ça après la période d'inscription pour l'année scolaire 2003-2004 ", déplore-t-elle. Le conseil d'établissement de l'Odyssée se réunira une dernière fois cette année le 11 juin. Tout semble indiquer que cette réunion se tiendra cependant à huis clos.
Règlements vagues
Il n'est pas très évident de s'y retrouver, pour les parents, dans le nouveau code vestimentaire. Dans un premier avis qu'on leur a fait parvenir, on mentionnait qu'"aucun vêtement de jeans ne sera accepté dans l'école, incluant jeans de couleur, manteau, etc. ". Cependant, le conseil d'établissement revient sur sa décision et affirme, dans un deuxième avis, qu'"aucun vêtement de jeans, autre que le pantalon de jeans noir, ne sera accepté dans l'école ". " Pourquoi accepte-t-on soudainement le noir et pas le bleu ? ", s'interrogent les parents. De plus, dans le premier avis, on peut lire que " l'élève qui ne respecte pas le code vestimentaire dès la première journée d'école sera retourné à la maison pour se changer ". Dans le second avis, cette note a disparu.
" On dirait qu'ils ne savent pas où ils s'en vont au juste ", déplore Diane Rodier. " Il y a déjà une réglementation dans le code de vie de l'école au sujet de l'habillement, mais l'école est incapable de la faire respecter ", ajoute-t-elle.
Dans ledit code vestimentaire de l'école De l'Odyssée pour l'année 2003-2004, on insiste sur des vêtements adaptés à la taille de l'élève, sur des vêtements unis, sans motifs, logos ou imprimés. Les décolletés sont évidemment bannis, tout comme les chemises et blouses transparentes. Les couleurs acceptées seront noir, marine, gris, beige, bleu pâle et rouge. Pour les jupes, on tolérera un maximum de trois pouces (7cm) en haut du genou. Pour les pantalons, on exige une fermeture éclair d'un minimum de six pouces (15 cm). De bien drôles d'exigences, pour parents et enfants.
Mauvais " timing " ?
Lors de la réunion du 30 avril, l'école annonçait aux parents qu'ils disposaient de cinq jours (6, 7, 8, 9 et 10 mai) pour venir faire essayer à leurs enfants l'uniforme proposé, en collaboration avec le fournisseur retenu par l'établissement scolaire. Les parents devaient aussi donner immédiatement un dépôt de 30 % sur l'achat d'uniforme. " Ils ont choisi un très mauvais moment : la fin de semaine de la fête des Mères ! ", déplore vivement Mme Rodier.
" Nous ne sommes pas contre le fait de respecter un code d'habillement convenable, mais on ne veut pas se faire imposer le linge qu'on doit acheter pour nos enfants. Ils viennent carrément fouiller dans nos poches ! ", affirme Sylvie Fortin. "Ce n'est pas tout le monde qui a les moyens d'habiller ses enfants en double (uniforme pour l'école et vêtements libres en dehors des heures de classe). Les familles de La Plaine ne sont pas fortunées. Et en plus, les effets scolaires coûtent de plus en plus cher ", poursuit-elle. " Il va quand même y avoir de la discrimination. Les parents plus riches vont acheter des pantalons propres plus chers, par exemple ", s'inquiète Mme Rodier. Bref, cette histoire est loin d'être terminée.
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