La musique dans l’âme

On ne peut parler de Claude Pineault sans penser à Ex-Libris, ce groupe musical qu’il avait formé avec Stéphane Aubin et Jean-François Demers au cours des années 90. Et pourtant, il a roulé sa bosse dans le monde musical québécois depuis cette mémorable époque. Rencontré au Théâtre du Vieux-Terrebonne (TVT) lors du spectacle de Boom Desjardins, dont il est le directeur musical, il a accepté de se raconter dans un entretien qu’il nous a par la suite accordé chez lui, à Montréal.

Ce matin-là, la pluie ne nous donnait pas de répit. Le temps gris et frisquet n’avait pas épargné le quartier Rosemont où notre hôte nous attendait fébrilement. "Je me cherche une maison à Terrebonne, j’ai hâte de revenir dans le coin de mon enfance", confie Claude Pineault. Il venait de donner le ton à notre conversation. "Tous mes chums sont nés à l’hôpital de Terrebonne, sauf moi : l’hôpital avait passé au feu juste avant ma naissance", lance-t-il avec un éclat de rire qui résonne doucement dans ce salon reposant.

Ce Terrebonnien, passionné de musique, a été plongé dans le monde de la chanson dès son plus jeune âge. "Je ne parlais pas encore, mais déjà je chantais." "On faisait des shows de "lipsync" chez nous sur des cassettes des Beatles." "Mon père est un très bon guitariste", nous confie-t-il avec fierté. C’est en 1re secondaire, à l’école Léopold-Gravel, que Claude a appris à jouer de la guitare. Et c’est à la "polyvalente" Armand-Corbeil qu’il a commencé à "donner des shows", grâce à Guy Lacombe (technicien en loisirs), se souvient-il avec émotion.

Claude Pineault compte à son palmarès deux participations en tant qu’auteur- compositeur-interprète au Festival de la chanson de Granby (1991 et 1992). En 1995, la chanson "Vente trottoir" est primée à l’Empire des Futures Stars et permet au groupe Ex-Libris de remporter un prix. Or, ce soir-là, Éric Lapointe était venu encourager des "chums" de Terrebonne et il demande à Claude s’il veut jouer de la guitare avec lui (Éric étant blessé à un poignet). Cette association durera cinq ans au cours desquels Claude Pineault sera à la fois guitariste et choriste.

Par la suite, il agira comme bassiste pour Nicola Ciccone (durant un an) et claviériste pour France D’Amour. "Lorsque France m’a appelé et m’a demandé de jouer du clavier pour sa tournée, j’ai accepté tout de suite, mais je n’étais pas certain de bien faire le travail: je ne suis pas un claviériste", révèle-t-il avec humilité.

Claude Pineault possède un immense talent musical. Il a composé la musique de plusieurs chansons écrites par Roger Tabra. "On entend la musique sous les mots que Roger écrit, comme s’il avait déjà une idée de la mélodie", nous avoue-t-il. Puis un jour, lorsque Éric Lapointe l’appelle et lui demande de l’aider à trouver des accords pour une chanson, il collabore à l’écriture musicale de "Mon Ange".

Toujours sur des textes de Tabra, il a concocté la musique de "Je pense encore à toi" pour Sylvain Cossette, "L’Aveu" de Garou et, en collaboration avec Éric Lapointe, "J’m’en veux" de Mélanie Renaud, pour ne nommer que celles-là : "C’est la sonorité des mots et la musicalité du texte qui m’inspirent." "J’y vais d’instinct." La composition musicale compte d’ailleurs pour 50 % de son travail.

Et même s’il lui arrive de vivre parfois des périodes de doute, Claude Pineault n’a pas fini de nous étonner et de nous faire partager sa passion. Sa générosité et son charisme ont insufflé à notre entretien une douce complicité indélébile.

À compter de janvier 2006, Claude Pineault entreprendra une tournée musicale avec France D’Amour (qui s’arrêtera au TVT le 14 avril), en tant que directeur musical. Nous serons là pour le saluer… c’est un rendez-vous!