Politique
Retour17 avril 2007
La confiance de Michel Rivard
Il y a un an, émergeant alors de la grande solitude dans laquelle l’avait confiné la création de son dernier album – "Confiance" –, Michel Rivard regroupait autour de lui les musiciens du Flybin Band (Mario Légaré, Rick Haworth, Sylvain Clavette et Jean-Sébastien Fournier). Aujourd’hui, c’est en groupe que Rivard promène son nouveau spectacle à travers le Québec.
Valérie Maynard
Fascinant créateur de la scène culturelle québécoise depuis plus de 30 ans, Michel Rivard continue de surprendre. Quelques mois après le succès du très beau "Confiance", Rivard, telle une force tranquille, présente son nouveau spectacle. Au programme : répertoire revisité, nouvelles chansons, interprétations et, en prime, le plaisir de jouer en groupe. "Cet album, c’est probablement le plus intimiste que j’ai fait. J’ai écrit mes chansons, une par une, en essayant de garder une certaine unité de style", révèle-t-il, avouant avoir vécu une grande partie du processus de création dans une solitude quasi absolue, même s’il ne se considère pas comme un ermite. "Je n’ai pas le sens de rester dans la solitude. Même que je suis plutôt grégaire. Et j’ai maintenant le goût de montrer mon travail aux autres", poursuit-il.
Le plaisir de monter sur scène
Présentement en tournée, Michel Rivard savoure son plaisir de monter sur scène. Un plaisir décuplé par la présence de ses amis musiciens du Flybin Band. "Une amitié vraie comme celle-là, ça ne s’invente pas", mentionne-t-il. Une amitié teintée de confiance sur laquelle repose l’entièreté du spectacle de Rivard. Car si le spectacle et l’album portent le même nom, "Confiance", ne vous méprenez pas : Il s’agit bel et bien de deux entités distinctes. "Le disque est une chose, mais l’énergie du spectacle en est une autre. Je ne voulais pas reproduire mon album tel quel sur scène, en solo et avec tout son caractère intimiste. J'ai donc pris mes chansons et je les ai données à la gang", rajoute-t-il. Avec pour résultat des chansons qui franchissent désormais le mur de la solitude et un spectacle qui, bien que laissant libre cours à la nuance, à l’improvisation et à quelques surprises aussi, demeure structuré et savamment monté. "J’ai travaillé fort sur l’ordre des chansons. Contrairement à mes shows d’il y a quelques années où je me promenais dans un répertoire d’une cinquantaine de chansons, celui-là a bénéficié d’un vrai travail de conception", explique-t-il.
Inspiration
Dans la foulée des Leclerc, Vigneault et Ferland, Michel Rivard, artiste entier et auteur de premier plan, a certainement contribué à faire avancer la chanson québécoise vers de nouvelles formes et de nouveaux horizons. De l’aventure Beau Dommage aux albums solo en passant par la Ligue nationale d’improvisation, le cinéma et la télévision, Rivard continue de sillonner tous les replis de son inspiration, en perpétuelle recherche de la bonne note, du bon mot et de l’émotion juste. "Ça peut être un moment assez désespérant. Tu peux passer deux semaines à attendre l’inspiration qui ne vient pas puis, un soir que tu es pris dans le "trafic", avec 12 000 affaires à faire, elle est là, elle te tombe dessus. C’est ça, l’inspiration. Elle frappe quand on pense qu’on n’a rien et qu’on n’a pas le temps. Faut juste savoir être réceptif ", résume-t-il.
En témoigne cette chanson de Marie-Élaine Thibert, "Entre deux maisons", dont les paroles portent la signature de Stéphane Laporte et la musique, celle de Michel Rivard. "Quand Stéphane m’a demandé de composer la musique de sa chanson, ma première réponse a été non parce que je manquais de temps. Puis, un soir, j’ai entendu Marie-Élaine chanter dans ma tête et le lendemain matin, la musique était composée", relate-t-il. L’inspiration était là. Surgie de nulle part. Subitement. Simplement…
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