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03 octobre 2007

La prostitution existe même ici

On croit souvent que ça n’arrive qu’ailleurs. Le plus vieux métier du monde a pourtant déjà fait son entrée dans notre petite vie confortable et n’est pas près de disparaître. La prostitution existe bel et bien, et ce, même dans la région des Moulins. Une prostitution accompagnée d’une telle violence que cela peut devenir le pire cauchemar des amis et parents de ces filles.

Danielle Demers

La prostitution n’est sûrement pas un métier que les orienteurs de nos écoles choisiraient pour nos adolescentes. Mais la vie peut faire fausse route. Pourquoi? Voilà une question pour laquelle on ne trouve pas toujours de réponse. Il existe cependant des exemples de cheminements qui ont mal tourné.Quand, à 13 ans, la souffrance demande l’évasion, la jeune fille peut se réfugier dans l’alcool et la drogue. Comme personne ne l’écoute, l’estime de soi en prend un coup, et la roue du cercle vicieux est enclenchée. Elle manque de concentration et de motivation à l’école, en plus de montrer des attitudes déplacées. Elle abandonne alors ses cours pour dénicher un travail qui l’aidera à trouver une meilleure vie. Mais sans instruction, ce travail ne peut être que minable, et le salaire est insuffisant pour répondre à ses besoins de drogue. Les problèmes de dépendance de plus en plus forts et le désespoir la poussent dans les bras affectueux de son fournisseur («pusher»). Celui-ci lui propose la prostitution pour remédier à ses problèmes d’argent, et cette jeune fille, en quête d’affection, accepte. Il la vend à des clients pour qu’elle puisse rembourser sa dette de drogue. Elle se promet que ce ne sera que pour une seule fois ou, au pire, une seule semaine.

Les clients

Qui sont ces hommes qui achètent des services sexuels? Ces clients sont des hommes normaux qui montrent des similitudes dans leurs comportements : pour la première fois, ils ont payé une femme pour obtenir d’elle une relation sexuelle. Ils obéissent à leurs propres motivations, et quatre hommes sur cinq renouvelleront l’expérience, qu’ils prétendent satisfaisante. Pour eux, utiliser les services d’une prostituée est mieux que d’avoir une maîtresse. Une maîtresse, c’est compliqué et cela peut mener au divorce. Leurs fantasmes les plus fous sont assouvis par les prostituées et non par leur propre femme. On peut imaginer quelles bassesses ces jeunes filles subissent. Les clients achètent le service parce que c’est rapide. Leur slogan : «Toutes les femmes, mais pas votre mère!» Or, la violence qu’elles supportent, ce sont les clients qui la leur font vivre. Elles sont battues, violées et plusieurs en meurent chaque année. Toutefois, comme des clients le disent : il ne faudrait surtout pas en faire un plat.

Voici l’atelier auquel La Revue a assisté le mercredi 26 septembre. Le CALACS (Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) La Chrysalide, dans le cadre de la Journée d’action contre la violence faite aux femmes, avait convoqué les médias à un atelier de réflexion sur la prostitution, qui est considérée comme une forme redoutable d’oppression et de violence, tant pour les femmes prostituées que pour l’ensemble des femmes de la société. Tous les incitatifs sont en place sans que les parents puissent les contrôler. L’hypersexualisation met une forte pression sur les adolescentes. MSN, «webcam», vidéo et vie sociale extérieure au foyer sont de nouveaux moyens qui banalisent l‘utilisation du corps des femmes et des enfants. Et n’oubliez surtout pas : cela n’arrive pas seulement aux autres.

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