Le rêve de Daniel Lavoie

Il écrit, compose et chante depuis 35 ans. Il nous a offert les plus belles chansons – «J’ai quitté mon île», «Ils s’aiment», «Je voudrais voir New York» et bien d’autres. Son talent a été salué tant en Europe qu’au Québec. Aujourd’hui, il nous propose un spectacle solo, un genre de «pianoman» dont il rêvait depuis plusieurs années. «Il fallait juste que je trouve le courage de le faire», confie-t-il.

Valérie Maynard

Il a été Frollo dans «Notre-Dame de Paris», puis l’Aviateur dans le spectacle musical «Le Petit Prince», d'après l'œuvre de Saint-Exupéry. Il est maintenant Docteur Tendresse. Intitulé ainsi d’après son plus récent album, le spectacle de Daniel Lavoie s’inspire en fait de ce qu’il aime et le comble lui-même en tant que public. «Le point de départ de mon spectacle vient de tous ces spectacles que j’ai vus au cours des années. Je me suis rendu compte que chaque fois, le moment que je préfère est toujours celui où l’artiste se retrouve seul sur scène, devant son public. Parce que c’est là que la vérité passe», relate-t-il. Daniel Lavoie s’est donc, selon sa propre expression, «attelé» à l’ouvrage pour transposer toutes les chansons de son spectacle afin de leur permettre de vivre à travers sa seule voix et son piano.

Une histoire au pays des zumains

Depuis l’automne, entre la France et le Québec, Daniel Lavoie promène son spectacle, au gré de son inspiration et des demandes. «Je n’aurais jamais pu faire un tel spectacle au début de ma carrière pour la simple raison que je n’avais pas les années, l’expérience et le recul que je possède aujourd’hui», souffle-t-il.

Réunissant davantage de nouvelles chansons que de vieux succès, le spectacle de Daniel Lavoie se raconte comme une histoire : celle du Docteur Tendresse au pays des zumains. «Ce qu’il y a de merveilleux avec le piano, c’est que toutes les chansons – les nouvelles comme les plus vieilles – semblent être de la même époque. Comme si tout arrivait au même endroit», résume-t-il, refusant d’en dévoiler davantage quant aux titres qui seront interprétés. «Je ne vais quand même pas tout vous dire», dit-il, la voix coquine.

Voyager «léger»

Poursuivant la conversation, Lavoie s’étonne de voir son public s’élargir pour maintenant accueillir des plus jeunes. «Grâce à "Notre-Dame de Paris"», estime-t-il. Un drame musical qui a connu sa part de succès auprès des jeunes. «Ils ont ensuite découvert mes chansons et sont restés accrochés. Et nous, on existe pour ceux qui accrochent à nos chansons», ajoute-t-il.

Grâce au cadre intimiste de son spectacle, Daniel Lavoie se permet aussi de vivre le bon côté de la chose, le stress en moins. «Nous sommes une toute petite équipe, je répète seul, chez moi. Et comme je me produis dans de petites salles, je ne vis pas tout le stress relié à la vente des billets, la promotion et tout ce qui vient avec», mentionne-t-il. S’étant fait fabriquer deux pianos en prévision du spectacle – dont l’un est au Québec et l’autre en France –, c’est donc «léger» et simplement qu’il voyage pour offrir ce qu’il a justement de plus beau à offrir : ses mots et sa musique.

La tournée de Daniel Lavoie se poursuivra au Québec tout le printemps avant de reprendre de plus belle à l’automne. Des spectacles sont aussi prévus en Acadie et dans l’Ouest canadien, et un retour en France au printemps 2009 figure déjà au calendrier. «Si je pouvais continuer avec ce spectacle encore quelques années, j’en serais fort heureux», termine-t-il.