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Retour09 octobre 2008
Un laissez-passer comme héritage

©Coral Egan joue magnifiquement avec les connaissances musicales que lui a transmises sa mère, la célèbre chanteuse Karen Young.
Par la force des choses, Coral Egan était prédestinée à faire de sa voix le travail d'une vie. Un jour ou l'autre, elle allait effectuer son entrée sur la scène jazz, un laissez-passer précieux dont elle a hérité de sa mère, la chanteuse Karen Young.
Petite fille, Coral Egan assistait déjà sa mère en tournée, s'endormant le soir en arrière-scène pendant que ses fans acclamaient les performances de Karen Young. D'aussi loin qu'elle se souvienne, Coral Egan a toujours vécu dans ce qu'elle appelle «la vie musicale vibrante de Montréal», se nourrissant peu à peu de styles musicaux éclectiques. «Ma mère a eu une énorme influence sur moi, confie-t-elle, d'abord parce que c'était son but de m'introduire au plus grand nombre d'artistes possible, ensuite parce que j'étais presque toujours présente quand elle jouait sur scène.»
Telle mère, telle fille
Complètement absorbée dans l'univers infiniment grand de la chanson, Coral voulait elle aussi faire partie de ce monde : «Un jour, j'avais 11 ans, j'ai écouté un des nombreux albums qui appartenaient à ma mère et je suis tombée en amour. Peu de temps après, je me produisais sur la scène du Festival International de Jazz, en solo et a capella.» Par la suite, mère et fille ont travaillé ensemble sur plusieurs projets et réalisé plusieurs tournées. Forcément, des traits de caractère se sont transmis de mère en fille : «Les gens disent de moi la même chose qu'ils disaient de ma mère dans le temps : que nous dégageons sur scène la même énergie brillante.»
Artiste aux influences multiples, Coral Egan ne se cantonne pas dans un style singulier, à savoir le jazz, bien qu'elle comprenne que les fans et les critiques possèdent une autre opinion : «En fait, ceux qui connaissent vraiment le jazz disent que je ne chante pas du jazz, et ceux qui ne sont pas familiers avec le jazz disent que c'est mon style, parce que mes notes et mes accords ne sont pas, disons, standards. On a de la difficulté à dire que je chante dans un style précis. Dans le fond, c'est très bien parce que mon ambition est d'être reconnue comme Coral Egan. Pour moi, du Desjardins c'est du Desjardins, du Beck c'est du Beck, et du Radiohead n'est pas autre chose que du Radiohead. Ma musique a été affectée par plusieurs styles au fil des ans, que j'ai intégrés tout naturellement. Mais c'est sûr que c'est plus compliqué quand vient le temps de me classer chez HMV!» lance-t-elle à la blague.
S'ils sont nombreux à classer Coral Egan dans la section jazz, reste que ses chansons demeurent accessibles à tous en ce qu'elles sont ponctuées de tonalités blues, pop, folk et soul. Certains la comparent à Norah Jones, Fiona Apple et Diana Krall. Quand elle parle de ses plus grandes idoles, deux noms reviennent toujours: Stevie Wonder et Joni Mitchell.
Un trio à s'offrir
Depuis 2002, trois albums ont vu le jour. Le premier, «The Path of Least Resistance», a été produit par la grande icône musicale Charles Papasoff, tout comme le troisième album de Coral Egan, «Magnify», sorti en 2007. Paru en 2004, «My Favorite Distraction» a été vendu à plus de 35 000 exemplaires à travers le Canada et a reçu un Félix dans la catégorie «Artiste s'étant le plus illustré dans une autre langue que le français» au Gala de l'ADISQ 2004. «My Favorite Distraction» a également permis à Charles Papasoff de remporter le Félix du «Réalisateur de l'année».
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