23 décembre 2008
Charmant Bélanger
Outre un micro, deux colonnes de lumières et une guitare sur son socle, la scène était déserte. Puis, Daniel Bélanger est arrivé, seul, comme au détour d'une promenade. Quelques notes grattées sur une guitare, tantôt sèche, tantôt électrique, auront suffi pour que l'artiste emplisse totalement la scène de sa musique. Devant un public conquis d'avance, Daniel Bélanger a offert ce qu'il fait de mieux: ses chansons.
Et des chansons, il en a écrit plus d'une. Valsant d'un album à l'autre, Bélanger a mélangé les genres et les pièces, nous les offrant avec simplicité et tendresse. Mais le chanteur ne s'est pas contenté de chanter ses chansons. Il les a savoureusement enrobées d'humour, racontant les anecdotes qui caractérisent chacune d'elles, multipliant les détails parfois croustillants. Comme cette histoire à l'origine de «Rêvez mieux». Une chanson au départ écrite pour Ève Salvail, premier «top modèle» québécois récemment recyclée en DJ qui n'a jamais daigné donner suite à la démarche qu'elle avait pourtant elle-même initiée. Tant mieux pour Bélanger. Ou cette première rencontre avec son idole, Claude Dubois, alors que le jeune Bélanger travaillait de nuit dans une station-service. «Je ne lui ai jamais parlé de cette histoire», termine-t-il.
Mais au-delà des talents de conteur de Daniel Bélanger, on retiendra de ce spectacle l'infinie douceur ressentie à chacune de ses interprétations. Comme si chaque chanson avait une vie en soi et que chaque note était spécifiquement placée pour l'animer comme autant de respirations.
Les moments forts
Parmi les moments forts de la soirée - et ils ont été nombreux -, retenons «Télévision», la première chanson de la soirée, «Dans un spoutnik» et «Sortez-moi de moi», livrée avec puissance et intensité à la guitare électrique. Également «L'échec du matériel», rendue avec justesse, et «La folie en quatre», une chanson qui a été très bonne pour lui, soulignera-t-il avec raison. Après avoir offert «Opium» en tout dernier, Daniel Bélanger est revenu sur scène, le temps de faire la démonstration de son habile doigté sur les cordes de sa guitare avec «La fin de l'homme», tirée de son album «L'échec du matériel», et en finale, une magnifique version de «Ensorcelée», tout en mélodie et en douceur.
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