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10 mars 2009

Une pilule, une petite granule

Lancées en grande pompe à pareille date l'an dernier, les Capsules Énergie se veulent la panacée des petits maux tels que la fatigue, le stress et le manque de libido. En vente dans les dépanneurs, ces capsules fabriquées à partir de produits naturels et qui semblent viser un marché de jeunes consommateurs comportent toutefois nombre de contre-indications.

Avec leurs couleurs vives, des noms évocateurs tels Boost, D-Stress, R-Set, et X-Cite, les capsules vendues au coût de 2,99 $ la dose dans les Couche-Tard sont destinées aux jeunes. Un coup d'œil au concept publicitaire suffit pour le confirmer, notamment sur le site consacré au produit. En effet, ont y vante les vertus des capsules en dansant et en chantant du hip-hop.

Bien que les ingrédients actifs composant ces capsules soient inoffensifs pour la population en général, leur consommation est contre-indiquée chez certaines personnes, dont les femmes enceintes et les enfants. Pourtant, aucune législation n'empêche ces derniers d'acheter le produit. En visitant huit Couche-Tard de la MRC Les Moulins, La Revue a constaté que si cinq d'entre eux affirment refuser volontairement de les vendre aux moins de 16 ans, question de principe, quatre n'ont aucune restriction à cet égard.

Vérification faite auprès de Christelle Legault chez Santé Canada, La Revue a d'ailleurs appris que le produit contrevient à la loi canadienne de commercialisation de médicaments naturels. En effet, le produit n'a pas de numéro de produit naturel (NPN) attribué en vertu de la loi autorisant leur vente au pays.

Or, une foule de mises en garde et contre-indications sont inscrites à l'intérieur de l'emballage, notamment pour la consommation concomitante avec d'autres produits naturels. Toujours à l'intérieur, on invite le consommateur à consulter un professionnel de la santé avant de consommer le produit s'il souffre de problèmes de santé tels que diabète, arthrite rhumatoïde, troubles de tension artérielle élevée, glaucome, troubles hépatiques, d'hyperthyroïdie, pour ne nommer que ceux-ci, ou encore lorsqu'il y a prise d'anovulants.

Rappelons que lors du lancement des Capsules Énergie, l'an dernier, l'Ordre des pharmaciens du Québec avait fait savoir que la consommation de produits dits «naturels» n'était pas sans danger.

Banalisation

Hormis les enfants, les femmes enceintes et les individus souffrant de certains problèmes de santé, les ex-toxicomanes transposeraient parfois leurs dépendances dans les boissons énergisantes et ces capsules. «Le phénomène est assez récent, mais je peux vous dire que l'exposition à ces produits affecte notre clientèle et ceux en santé mentale», indique Yves Gagnon, intervenant, secteur adulte en dépendance au Centre Le Tremplin.

«Je remarque que la consommation de boissons énergisantes est importante chez ceux qui cherchent à contrer les effets d'un arrêt de consommation de drogues  stimulantes. Les capsules me font aussi beaucoup réagir, car je crois qu'elles envoient en message pervers, soit qu'il y aura toujours une petite pilule pour régler ton problème. Elles pourraient aussi ouvrir la porte à l'expérimentation, chez certaines personnes», conclut-il.

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