28 avril 2009
Aimé Despatis : Un bâtisseur de notre région s’éteint

©Aimé Despatis, un bâtisseur de notre région, est décédé samedi.
Aimé Despatis n'est plus. Le fondateur de La Revue, journaliste, auteur et historien au service de sa région et protecteur du patrimoine s'est éteint samedi soir à l'âge de 87 ans, à quelques jours du 50e anniversaire du journal La Revue.
70 années de journalisme
Doyen toujours en action, Aimé Despatis est décédé soudainement des suites d'une chute survenue lors d'un lancement d'un livre historique au Centre régional d'archives de Lanaudière à L'Assomption.
Malgré son âge vénérable, il était toujours très actif au sein de l'équipe de rédaction de La Revue, où il signait invariablement ses deux célèbres chroniques hebdomadaires, «Faits et gestes» et «Brin d'histoire», les plus lues du journal. Il y consignait de petits et grands faits de notre histoire régionale. Ce faisant, il renforçait le sentiment d'appartenance des citoyens à notre communauté.
Né à Terrebonne le 24 février 1922, Aimé Despatis tombe rapidement amoureux du métier de journaliste. Dès 1939, à 17 ans, il devient correspondant de la région de Terrebonne pour le quotidien La Presse et l'Écho du Nord de Saint-Jérôme.
Fondateur du journal Le Courrier de Terrebonne, qu'il vendra ensuite à la Chambre de commerce de Terrebonne, il lance coup à coup le bottin Le Guide des Adresses en 1954 et La Revue de Terrebonne en 1959.
Propriétaire-dirigeant du journal jusqu'en 1985, il assume le rôle de directeur jusqu'en 2000. Il est demeuré journaliste et chroniqueur tout ce temps, demeurant personne-ressource et éminence grise.
Aimé Despatis cumulait donc une carrière journalistique de 70 années, dont 60 ininterrompues de journalisme écrit. Il a tiré de son métier de multiples satisfactions, dont celles de voir de grandes causes avancer, notamment la protection du patrimoine, mais aussi des dossiers régionaux cruciaux. Parmi ceux-ci, citons le développement économique local et la mise en place de services municipaux plus complets, entre autres dans les secteurs du loisir et de la culture. Sa défense pour un français de qualité est légendaire, comme ses actions dans la toponymie et la gratuité des manuels scolaires.
Dans une déclaration faite à la Corporation des Écrivains de Lanaudière, il y a deux ans, il mentionnait : «À 85 ans, tous les jours ou presque, je m'installe devant mon ordinateur et j'écris des textes d'histoire qui sont publiés dans La Revue. Ces écrits qui rappellent un passé qui ne peut pas mourir sont, selon un sondage récent, les plus lus du journal. Voilà une récompense qui vaut bien tout l'or de la terre.»
Protection
du patrimoine
Auteur ou coauteur de plusieurs ouvrages à saveur historique, il signe avec son ami Jacques Corbeil, en 1991 et en 1993, deux livres sur l'histoire des conseils municipaux de Terrebonne et de Saint-Louis-de-Terrebonne.
L'an passé, il réalise un de ses grands rêves en publiant «Les maires de Terrebonne de 1854-2007», une brique de 284 pages portant sur les premiers magistrats de cette ville, mais aussi de Lachenaie, La Plaine et Saint-Louis-de-Terrebonne.
Historien autodidacte, M. Despatis avait recueilli plus de 3 000 documents et photos sur l'histoire de la région, aujourd'hui conservés au Centre régional d'archives de Lanaudière. Il s'agit d'archives qu'il a préservées à la suite de recherches personnelles qui datent d'aussi loin que les années 1940.
Par ses démarches, ses prises de position et ses actions sur le terrain, il a incité l'acquisition, en 1973, par le ministère des Affaires culturelles du Québec, de l'île des Moulins, aujourd'hui deuxième site historique en importance au Québec.
Membre-fondateur de la Société d'histoire de la région de Terrebonne en 1980, il a, dans la dernière année, relancé l'organisme avec d'autres protecteurs de notre histoire locale. Notons que M. Despatis dispose d'une fondation à son nom, dédiée au patrimoine.
Une grande perte
Le décès d'Aimé Despatis représente une perte incommensurable pour la communauté de Terrebonne, mais aussi de la MRC Les Moulins et de la région de Lanaudière. Avec lui, c'est l'un des bâtisseurs de notre région qui disparaît et l'un des pionniers de la presse hebdomadaire du Québec.
Voici les détails entourant les funérailles de ce grand bâtisseur et journaliste de notre région. Aimé Despatis sera exposé à la Résidence funéraire Saint-Louis (939, rue Saint-Louis à Terrebonne) ce jeudi 30 avril de 14 h à 17 h et de 19 h à 22 h, et le vendredi 1er mai de 9 h à 11 h. Le service religieux se déroulera à l'église Saint-Louis-de-Terrebonne, au 825, rue Saint-Louis, à 11 h 30. Il sera ensuite inhumé au cimetière de Terrebonne, situé sur la rue Masson.
Nous vous invitons à lire nos textes spéciaux produits à l'occasion du départ de M. Aimé Despatis.
Voici quelques ouvrages signés par Aimé Despatis
DESPATIS, Aimé. «Les maires de Terrebonne de 1854-2007», 2008. 284 p.
CORBEIL, Jacques et Aimé DESPATIS. «Terrebonne, 2 : 30 ans d'histoire du Conseil municipal et 70 ans de vie municipale de Saint-Louis-de-Terrebonne : 1964-1993», 1993, Terrebonne, Ville de Terrebonne, 1993, 430 p.
CORBEIL, Jacques et Aimé DESPATIS. «Terrebonne, 1 : 100 ans d'histoire (et de petites histoires) du Conseil municipal : 1853-1963», Terrebonne, Ville de Terrebonne, 1991, 303 p.
DESPATIS, Aimé et Yannick BHERER. «La maison Gascon», Terrebonne, Société d'histoire de la région de Terrebonne, 1985, 19 p.
DESPATIS, Aimé. «Louis Lepage de Ste-Claire 1690-1762, fondateur et premier curé de Terrebonne», La Revue, Cahier spécial 250e anniversaire de fondation, 21 septembre 1977, p. 16-19.
DESPATIS Aimé. «Saint-Louis-de-Terrebonne : les églises de Terrebonne, 1723, 1734, 1878», Terrebonne, [s.n.], 1955, 30 p.
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