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07 septembre 2010

Boucar Diouf, la science de l’humour

©Le spectacle de Boucar Diouf regorge d’histoires humoristiques, inspirées de sa vie au Sénégal et de son intégration à la culture québécoise, et de quelques intermèdes musicaux.

Docteur en océanographie, Boucar Diouf n'a pas le profil de l'humoriste traditionnel. Après des études approfondies à la faculté de sciences de l'Université de Dakar, il reçoit une bourse pour entreprendre un doctorat à l'Université de Rimouski. Inspiré par son propre sort face à l'hiver québécois, il soutient pendant cinq ans une thèse qui porte sur l'adaptation au froid chez les poissons. Ne sachant trop que faire d'une telle spécialisation dans un pays où il fait 40 degrés à l'ombre, il troque sa robe africaine pour un manteau et s'installe au Québec.

Depuis 2007, Boucar Diouf propose au public québécois un humour sage rempli d'autodérision. Année après année, il offre avec plaisir et succès des numéros dans le cadre des galas du Festival Juste pour rire. Le 26 septembre, c'est le Théâtre du Vieux-Terrebonne qui aura la chance de l'accueillir sur scène lors d'une présentation supplémentaire de «L'Africassé-e».

Boucar Diouf décrit lui-même son spectacle comme étant une réflexion sur l'identité. «Après 19 ans passés ici, je me questionne sur ma propre identité, sur le fait français au Québec et l'adaptation à la langue», précise-t-il. Bien que le contenu du spectacle puisse sembler sérieux, l'humoriste rappelle que le tout est présenté avec légèreté.

En plus des réflexions humoristiques qu'il pose, le singulier personnage indique que son spectacle est clairsemé de contenu à saveur musicale. Les pauses rythmées sont d'ailleurs offertes par la conjointe de ce dernier. «C'est une conciliation travail-famille, en fait. Nous étions très occupés chacun de notre côté. Nous avons finalement trouvé une solution pour nous voir davantage», mentionne avec humour l'artiste. 

Tel un griot africain

Comme il est touche-à-tout, il peut être difficile d'insérer Boucar Diouf dans une catégorie précise. Certains le croient animateur, d'autres conteur. Il dit de lui-même qu'il est raconteur d'histoires humoristiques. «Je suis comme un griot africain qui transmet ses histoires à l'aide de différents médiums, que ce soit par la tradition orale ou la musique», insiste-t-il.

L'humoriste partage en effet avec son public toutes sortes d'anecdotes, avec l'aisance d'un ami qui se confie. Parfois des réflexions sages, souvent des histoires familiales. Histoires d'une époque passée dans la province du Sine, sa ville natale au Sénégal.

Son père, Amath Diouf, était cultivateur d'arachides. «Si j'ai fait des études supérieures, ce n'est pas parce que je voulais devenir chercheur, mais plutôt parce que je voulais me donner toutes les chances de ne pas cultiver des arachides et travailler ainsi pour des "peanuts"», raconte le sixième d'une famille de neuf enfants.

Exigeant de ses fils qu'ils soient vaillants dans les champs, M. Diouf, qui lui-même ne savait pas lire, disait des illettrés qu'ils étaient «les aveugles des temps modernes». Il souhaitait donc ardemment que ses enfants réussissent à l'école. À cet effet, Boucar Diouf confie : «Mon père nous faisait tellement travailler dans les champs d'arachides que l'ouverture des classes nous semblait être le début des grandes vacances.»

Des critiques dithyrambiques

Bien que «L'Africassé-e» traite d'histoires directement liées à la vie de l'humoriste, celui-ci affirme que le public n'a aucune difficulté à embarquer dans son univers, aussi particulier soit-il. «À la base, les gens aiment se faire raconter des histoires», indique-t-il. D'ailleurs, les critiques envers le spectacle sont dithyrambiques. Marc Laurendeau, de «C'est bien meilleur le matin» à Radio-Canada, dit de Boucar Diouf : «Il est dans une classe à part. Pertinence du propos, amusant, profond, actuel avec beaucoup d'esprit. Son spectacle est magnifique.»

Le sympathique humoriste aimerait que la tournée de «L'Africasé-e», débutée en février 2010, se poursuive jusqu'en 2013. D'ici là, il fera un arrêt, le 26 septembre, dans une ville qu'il apprécie beaucoup, c'est-à-dire Terrebonne. Après un passage remarqué au TVT le 9 avril dernier, Boucar Diouf affirme être heureux de revenir dans ce lieu chaleureux. «C'est du bonbon, venir à Terrebonne. L'accueil, le public, l'endroit, tout est magique. Je me promenais d'ailleurs dans l'Île-des-Moulins en me disant que c'est un endroit où j'aimerais bien vivre», signale-t-il.

En tournage pour «Des kiwis et des hommes» jusqu'en décembre, l'homme polyvalent attend en ce moment une réponse concernant un livre qu'il souhaiterait publier. Un ouvrage sur le fleuve Saint-Laurent qu'il a écrit dernièrement. Bref, peu importe ce qu'il entreprend, Boucar Diouf se sent comme un poisson dans l'eau.

Boucar Diouf sera au Théâtre du Vieux-Terrebonne le 26 septembre à 19 h 30. Pour réserver vos billets, composez le 450 492-4777 ou visitez le www.theatreduvieuxterrebonne.com.

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