Un problème bien enraciné à Mascouche

MALADIES ET RAVAGEURS DANS LES ARBRES

À première vue, les arbres qui longent le boulevard Mascouche, entre la montée Masson et le parc du Grand-Coteau, paraissent en pleine santé. Mais une fois devant ceux-ci, un constat s'impose : ils sont truffés de champignons et endommagent les arbres environnants.

À cet endroit, des dizaines de prunus sont atteints du nodule noir, une maladie causée par un champignon microscopique. Elle se caractérise par des renflements noirs sur les rameaux, les branches et le tronc de l'arbre malade. Une fois complètement encerclées, les sections situées au-dessus des nodules meurent. La situation est la même en face du Rona L'entrepôt, où plusieurs arbres sont aussi affectés par ce champignon.

Selon Richard Trempe, diplômé du Jardin botanique de Montréal, cela peut prendre quelques années avant que cette maladie ait raison des arbres qui en sont atteints. «Mais il ne faut pas attendre que tous les prunus en meurent! Il faut plutôt les abattre pour éviter que la maladie se propage. En effet, le champignon à la source du nodule noir libère des spores en automne et contamine d'autres arbres. Or, quand un arbre est affecté par cette maladie, il perd toute sa valeur», explique-t-il.

Des problèmes qui urgent

Citoyen de Mascouche depuis plus de 10 ans, M. Trempe déplore que la Ville ne prenne pas soin de ses arbres. «Et je ne parle pas seulement des prunus! Toujours sur le boulevard Mascouche, des tilleuls et des frênes ont été plantés sous des fils électriques, malgré que ces types d'arbres deviennent très imposants. Je remarque aussi que des hostas ont été plantés au soleil, alors que ce sont des plantes d'ombre. Même un débutant en horticulture n'aurait pas fait cette erreur! C'est sans parler du feu bactérien qui affecte les sorbarias», poursuit-il.

Au parc du Grand-Coteau, d'autres problèmes attirent l'attention du spécialiste. «Sous prétexte d'embellir le parc par des sculptures ou d'organiser des concours d'escalade, la Ville de Mascouche a décidé de laisser en place des grands futs de pins. Or, ces pins sont malades et abritent des charançons qui se multiplient d'arbre en arbre et qui affaiblissent tous les pins avoisinants», ajoute-t-il.

La Ville se fait entendre

Pour dénoncer la situation et sommer la Ville d'agir, M. Trempe a contacté Isabella Cellini, directrice générale adjointe, il y a de cela plusieurs mois. Ils se sont rencontrés à deux reprises afin de trouver des solutions au problème. Par ailleurs, le citoyen s'est présenté deux fois à la séance régulière du conseil municipal. Il constate toutefois que les autorités tardent à réagir. «La situation doit être rapidement réglée, et j'ai d'ailleurs plusieurs idées en tête pour que le travail soit bien fait. Je ne demande qu'à aider. Je sais d'ailleurs que la Ville possède un camion nacelle d'une valeur de 150 000 $ et je me demande pourquoi elle ne l'utilise pas à bon escient», argue l'expert.

Du côté de la Ville de Mascouche, on nous assure qu'un processus est en cours afin de pallier la situation. «Nous avons effectué des démarches auprès de fournisseurs spécialisés et nous en sommes présentement à identifier les arbres malades. Par ailleurs, nous tentons de trouver les meilleures solutions pour éviter que de tels problèmes ne surviennent à nouveau. Nous savons que les arbres malades seront abattus, mais nous ignorons encore s'ils seront remplacés et, le cas échéant, par quel type d'arbre», conclut Monique Muzzarelli, conseillère en communications.  

En terminant, M. Trempe invite les citoyens qui souhaitent avoir plus d'information à communiquer avec lui à l'adresse trempe.r@videotron.ca.