Puits Eau Mali marquera l’histoire d’Ama (Texte 7)

Même si les foreurs ne sont toujours pas revenus à Dandoli donner l'eau aux villageois, Puits Eau Mali ne chôme pas. Ainsi, les responsables de l'organisme se sont rendus dans le troisième village qui recevra un puits, Ama. Cet endroit a d'ailleurs charmé les coopérants moulinois, qui y retourneront d'ici quelques jours pour entamer les travaux.

Ama, c'est le village africain tel que je l'imaginais. Il faut dire que nous sommes arrivés sans tambour ni trompette. Donc, les dignitaires ne nous attendaient pas, tout comme la population villageoise. Ainsi, tous vaquaient à leurs occupations habituelles. Parmi les tâches qui ont le plus retenu notre attention, la cueillette de l'eau est arrivée en tête de liste. Les femmes doivent marcher près d'un demi-kilomètre dans le sable, une marche exigeante. Le tout se corse encore plus quand elles doivent descendre une centaine de pieds, souvent pieds nus, pour se rendre au petit marigot. Elles doivent ensuite remonter la charge qui se trouve dans un gros bidon, et refaire le chemin à l'inverse. Bref, un travail titanesque.

Heureusement, sous peu, Puits Eau Mali leur fournira une eau potable, ce qui n'est actuellement pas le cas. Surtout, le puits se trouvera au cœur du village, réduisant ainsi la charge de travail des femmes, mais aussi des jeunes filles, est-il important de le préciser, de beaucoup.

Une pierre angulaire

Ce petit coin de paradis appelé Ama est situé à une quarantaine de kilomètres de Bandiagara. Cependant, le petit bled vit comme à ses débuts, il y a plus de 600 ans. Ainsi, le cours de la vie subira un changement majeur. Le puits deviendra la pierre angulaire de la vie des villageois. Pour faire une comparaison, c'est comme lorsque l'électricité a fait son apparition chez nous. Cette nouvelle réalité a grandement accru notre qualité de vie. Il en sera donc ainsi pour Ama. Puits Eau Mali laisse donc sa griffe, et ce, à jamais, dans l'histoire du village.

Toujours dans l'attente

Plus le temps avance et plus c'est pareil ici. Nous attendons toujours le retour des foreurs afin de compléter le puits de Dandoli. Si les travaux devraient rapidement avancer, il faut toutefois que les travailleurs nous fassent le plaisir de revenir de Bamako. Pour le moment, ils sont en panne entre deux lieux. Et au Mali, nul ne sait combien de temps peut durer une panne. L'optimisme est quand même bien présent, même si on peut lire quelques déceptions sur les visages de Nicole Meunier et de Jean-Pierre Monette.

Chose certaine, dès que les travaux reprennent, je vous tiens au courant des dénouements. D'ici là, je vais continuer à vivre au rythme du Mali, c'est-à-dire lentement, mais sûrement. Comme je vous l'ai si souvent dit, ici, il n'y a pas de problème...