25 octobre 2011
Mario Thivierge : un arbitre dévoué

©Mario Thivierge en pleine action.
Peu de gens feraient le sacrifice de travailler pratiquement tous les week-ends pendant trois ou quatre mois durant l'automne. Mario Thivierge le fait par passion. Une passion qui a mené ce Mascouchois vers les sommets du football québécois, soit dans la Ligue de football universitaire du Québec (LFUQ).
Ancien joueur de football à l'adolescence, Mario Thivierge est devenu arbitre à la suite d'une grave blessure au genou. Ne pouvant dès lors plus pratiquer son sport, il a délaissé les épaulettes pour le chandail ligné noir et blanc. On était alors au milieu des années 1990, au Lac-Saint-Jean, sa terre natale.
«Je n'avais pas d'attentes et rien en tête. Je viens du Lac-Saint-Jean et il n'y a pas de calibre auquel tu peux espérer te rendre, explique M. Thivierge. C'est lorsque je suis déménagé à Montréal que tout est arrivé.»
Alors qu'il arbitrait, à l'époque, des joueurs d'âge atome, moustique et pee-wee, soit des jeunes de 9 à 12 ans environ, l'officiel joue aujourd'hui sur le terrain des grands. Sa classe de niveau 4 lui permet effectivement d'œuvrer parmi la Ligue de football universitaire du Québec (LFUQ). Circuit à l'intérieur duquel les Carabins de Montréal et le Rouge et Or de Québec évoluent, notamment.
La LCF dans la mire?
Cette étape franchie, il ne resterait à Mario Thivierge que l'échelon de la Ligue canadienne de football (LCF) à atteindre. Une option qui demeure abstraite dans la tête du principal intéressé. «J'aimerais y accéder, mais ce n'est pas moi qui vais courir après. La porte n'est jamais fermée par contre», soutient l'homme modeste, qui pourrait certainement y parvenir si l'on se fie au nombre restreint de gens possédant ses compétences.
Ils sont en effet 25 ou 26 au Québec à pouvoir arbitrer dans la LFUQ et il est le seul sur la Rive-Nord. Loin de se donner tout le mérite, il précise : «Il y en a d'autres qui s'en viennent. Ça se développe.» Habitué d'être dans l'ombre sur un terrain de football, il n'aime guère se retrouver sous les projecteurs dans la vie.
Une implication sans borne
Les matchs de la LFUQ ne représentant qu'une partie des joutes auxquelles il prend part, le Mascouchois œuvre aussi dans d'autres ligues de football. Il n'est ainsi pas rare qu'il doive arbitrer trois parties par fin de semaine. «C'est la passion qui m'amène sur le terrain, surtout lors des fins de semaine où le temps n'est pas clément», explique-t-il avec une touche d'humour pour justifier sa volonté de fer.
Contremaître pour une compagnie de plomberie et copropriétaire, avec sa femme, du commerce Chaussures Pop à Mascouche, l'homme dans la trentaine reconnaît que les automnes sont particulièrement occupés. «À l'automne, ma blonde devient monoparentale», souligne-t-il en rendant hommage, par la même occasion, à celle qui partage sa vie.
«J'apprécie beaucoup ce que ma blonde fait avec les enfants. Je ne suis pas sûr que je serais d'accord qu'elle parte toutes les fins de semaine pendant trois ou quatre mois. Lorsque je reviens des matchs, elle a toujours le sourire. C'est assez extraordinaire.»
Engagé dans son sport, le père de famille l'est tout autant dans celui de ses filles. En plus de courir sur un terrain de football, il court aussi les terrains de soccer, puisqu'il agit comme entraîneur pour l'équipe locale de sa plus vieille. Voilà ce qu'on appelle un homme impliqué.
Sur le terrain avec Mario Thivierge
Vous arrive-t-il d'être impressionné par les jeux sur le terrain?
En tant qu'arbitre, j'essaie toujours de ne pas m'afficher, mais lorsque je jouais, j'étais quart-arrière, j'aime donc les systèmes de jeux et quand il y a un beau jeu offensif, c'est sûr que je me dis : «Tabarouette, c'était beau, ça!»Avez-vous un joueur favori, toutes ligues confondues?
André Bolduc, un ancien joueur des Alouettes de Montréal. J'ai été «coaché» par lui et maintenant, il est entraîneur du Vert et Or de l'Université de Sherbrooke, qu'il m'arrive d'arbitrer. C'est toujours un peu drôle de se voir dans ce contexte.Quel genre d'arbitre êtes-vous?
Je suis un arbitre assez «cool», je pense. J'appelle les jeux que je dois appeler, mais je suis «relax» avec les joueurs. Je crois qu'il y en a quelques-uns qui sont bien contents de me voir arriver sur le terrain. Je suis assez patient aussi.
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