Les citoyens montent aux barricades

VAGUE D'INONDATIONS DANS LA MRC

C'est un véritable déluge qui s'est abattu sur la Couronne Nord et la MRC Les Moulins le samedi 11 août en fin de journée, alors que 54 mm de pluie sont tombés en moins de 47 minutes. Le résultat : des dizaines de maisons et d'édifices publics ont été inondés, certains pour la troisième fois depuis l'été 2010. De quoi monter aux barricades selon les victimes, qui n'en peuvent plus de vivre ce genre de situation.

Les sinistrés étaient présents en grand nombre lors de la séance ordinaire du conseil municipal de Terrebonne le 13 août. Tantôt mécontents, tantôt émotifs, ils ont tenté de comprendre pourquoi ils étaient victimes d'un tel débordement pour la deuxième ou troisième fois en moins de deux ans.

«En 2010, les égouts avaient refoulé une première fois et nous avions dû refaire tout le sous-sol. Et encore cette année, nous sommes victimes d'inondations. Tout est à refaire», a lancé Nathalie Lachapelle, qui demeure sur la rue Lacelle. «Ça fait trois fois en deux ans que nous sommes inondés. Nous ne pouvons plus être assurés pour de tels dégâts. Il faut que ça finisse une fois pour toutes», a pour sa part dénoncé Mme Dufresne, qui demeure sur la rue du Saguenay. «Qu'est-ce que l'on doit faire pour que la Ville se déplace et vienne constater la nature du problème pour enfin le régler?» a questionné Nadia Cagliesi, résidante de La Plaine, sur la rue des Galets.

Actifs sur le terrain

Des commentaires et interrogations du genre, il y en a eu plusieurs. Beaucoup de citoyens ont même publié des photos sur les réseaux sociaux ou encore contacté la rédaction du journal La Revue pour dénoncer la situation. «Je demeure sur la rue Hervieux dans le secteur Lachenaie, une rue qui est inondée au moins une fois par année. Ça nous coûte les yeux de la tête maintenant pour nous assurer», a laissé tomber une citoyenne souhaitant garder l'anonymat.

Profitant de la séance ordinaire du conseil et de la présence de nombreux sinistrés, le maire Jean-Marc Robitaille et le directeur général de la Ville, Luc Papillon, ont tenu à clarifier la situation et à rassurer la population.

«Dès samedi soir, entre 80 et 100 employés étaient sur le terrain afin de remettre des dépliants informatifs aux sinistrés et de leur donner les premières directives à suivre. Lundi, nous avons reçu plus de 150 appels et nous continuons d'offrir un service d'aide à la population. En fait, il s'agit de la première étape de notre plan d'action : accompagner les sinistrés vers les ressources nécessaires à très court terme. Ensuite, au cours des semaines à venir, nous allons déployer des professionnels sur le terrain et traiter chaque cas de façon personnalisée, afin d'identifier la source du problème et de trouver une solution pour pallier la situation. Pour ce faire, nous allons d'abord dresser des cartes événementielles pour chaque maison pour ensuite en faire l'expertise», a expliqué M. Papillon.

«Il n'y a pas un réseau qui puisse vous offrir une garantie à 100 % contre ce genre d'événements qui, en raison des changements climatiques, tendent à se produire plus fréquemment. Nos infrastructures, et c'est le cas partout au Québec, n'ont pas été conçues en fonction de cette réalité», a ajouté le maire.

Trois pieds d'eau

Ces informations n'ont pas suffi à rassurer tous les citoyens. «En 2010, j'imagine que vous avez suivi les mêmes démarches. Alors pourquoi est-ce que ça se reproduit aujourd'hui?» a lancé un résidant de la rue Lacelle. «Dans certains cas, les travaux effectués ont été concluants alors que dans d'autres, il semblerait que les correctifs apportés n'aient pas été suffisants. Il faudra analyser la situation, et soyez assurés que nous ferons tout en notre pouvoir pour vous répondre le plus rapidement possible, comme nous nous efforçons toujours de le faire», a conclu M. Robitaille.

À noter que le conseil a adopté une résolution pour formuler une demande d'aide financière auprès du ministère de la Sécurité publique à la suite de ces événements. Au moment de mettre sous presse, plus de 75 maisons inondées avaient été recensées sur le territoire de Terrebonne, dont certaines avaient plus de trois pieds d'eau accumulée au sous-sol. Si vous êtes sinistré et résidez à Terrebonne, composez le 450 961-2001.

Pas de réaction à Mascouche

Notons que du côté de Mascouche, aucun citoyen n'a abordé la question lors de la séance extraordinaire du conseil, et ni la Ville de Mascouche ni son département de Sécurité publique ne nous avaient rendu nos appels au moment de mettre sous presse. Nous avons tout de même pu constater par le biais des réseaux sociaux que ce secteur de la MRC, à l'instar de Terrebonne, n'a pas été épargné. D'autres détails à suivre dans notre prochaine édition.