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Retour12 octobre 2012
La mère d’Anastasia dénonce pour mieux prévenir

©Louise Hevey De Sousa a offert un poignant témoignage en racontant les moments d’angoisse vécus dans l’attente de savoir si sa fille avait été la proie du tireur fou du Collège Dawson. (Photo : Karine Limoges)
Louise Hevey De Sousa, la mère d’Anastasia, jeune fille tombée sous les balles d’un tireur fou au Collège Dawson il y a six ans, a rencontré les élèves de l’école Le Prélude le 9 octobre. Pour une deuxième année d’affilée, elle tenait une conférence sur l’intimidation et la persévérance. La bataille pour conserver un registre québécois des armes à feu a par ailleurs été abordée.
Le gouvernement du Québec a en effet eu gain de cause dans le litige du registre des armes d’épaule auprès de la Cour supérieure. Le juge Marc-AndréBlanchard a déclaré inconstitutionnelle la destruction des données provenant du Québec ou celles concernant les citoyens de cette province. Les données québécoises du registre canadien devront donc être préservées. Une semaine plus tard, le gouvernement Harper a annoncé qu’il contestait l’injonction permanente obtenue de façon à respecter ses engagements de destruction complète du registre.
La bataille juridique se poursuivra donc, six ans presque jour pour jour après le décès d’Anastasia De Sousa. «On veut savoir, ici au Québec, les noms», a martelé Mme De Sousa. Le 13 septembre 2006, Kimveer Gill a tiré au hasard avec une carabine sur des étudiants attablés à la cafétéria du Collège Dawson. De cette tragédie a découléla «Loi Anastasia», qui interdit tout port d’armes à feu dans les établissements d’enseignement, garderies, transports publics et scolaires, en plus d’exiger de se rapporter en personne au poste de police au moment de l’obtention d’un permis de port d’arme.
Captivés, les élèves du Prélude ont posé plusieurs questions à la fin de la conférence. «En voulez-vous au tireur?» a demandé un élève. «Oui, a dit sans équivoque Louise Hevey De Sousa. Si je pardonne? Non.» Cette année,la Fondation Pink Angelde l’Hôpital de Montréal pour enfants – née de la tragédie des De Sousa – a atteint les 100 000 $ en dons amassés, ce qui a permis de nommer une chambre à la mémoire d’Anastasia.
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