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23 avril 2013

De l’intimiste au tragique

©La pièce «Les muses orphelines» sera présentée le 11 mai au Théâtre du Vieux-Terrebonne. (Photo : François Brunelle)

« LES MUSES ORPHELINES »

Lorsqu’il a écrit la pièce «Les muses orphelines» à la fin des années 80, Michel Marc Bouchard ignorait que son œuvre deviendrait une pièce phare de l’histoire du théâtre québécois, qu’elle serait présentée dans une douzaine de langues aux quatre coins du monde, et qu’elle continuerait d’inspirer les artisans du théâtre 25 ans après sa création. Pourtant, la pièce avait tout pour devenir l’une des plus grandes œuvres de sa décennie, voire de l’histoire du Québec.

 «Je pense que c’est une pièce qui est extrêmement bien écrite et qui a une bonne structure dramatique, admet l’auteur Michel Marc Bouchard. Elle parle de notre position face à la famille, un thème qui demeure universel : la famille est certainement le seul lieu que tous les êtres humains ont en commun.»

Dans le Québec de 1965, la pièce «Les muses orphelines» met en scène trois sœurs et un frère issus de la famille Tanguay. Depuis toujours, la cadette du clan, Isabelle, atteinte de déficience intellectuelle, vit avec l’idée que sa mère est morte. C’est à tout le moins ce que ses sœurs et son frère lui ont raconté. Mais lorsqu’elle réalise, au hasard d’une rencontre, que sa mère est toujours vivante et qu’elle a en fait abandonné le nid familial, Isabelle décide de se venger en réunissant ses sœurs et son frère et en leur faisant croire que leur mère revient à la maison.

«Les artisans du théâtre se sont retrouvés dans cette espèce de représentation surthéâtrale de celle famille dysfonctionnelle, qui rend les personnages plus grands que nature. Il suffit de penser à Isabelle, une jeune femme qui semble démunie, mais qui s’avère être une véritable force, ou encore à son frère, Luc, qui mystifie sa famille et en fait presque un acte politique de vengeance en portant les vêtements de sa mère dans le village. Il faut aussi penser à Catherine, cette vieille fille acariâtre, mais en même temps très olé olé, ou à Martine, qui a quitté tout ça pour devenir militaire, comme son père. Ce sont tous des personnages très touchants, qui ont certainement contribué au succès de la pièce.»

Une explosion de sens, de tragédie

D’ailleurs, 25 ans après sa création, la pièce en est déjà à sa 120e représentation. Cette fois, c’est Martine Beaulne, prolifique metteure en scène, qui a décidé de ressusciter cette œuvre phare. Chez Duceppe, la pièce a d’ailleurs connu un franc succès en début d’année et a littéralement été acclamée par la critique.

«Pas un seul mot n’a été changé : Martine a gardé l’ensemble de la pièce originale. Mais c’est évident qu’il y a beaucoup de comparatifs à faire entre la version 1988, qui était présentée dans le minuscule Théâtre d’Aujourd’hui, et la version 2013, où l’on accueille dix fois plus de spectateurs par représentation et où on fait maintenant place à un grand décor. C’est comme si la pièce avait explosé pour donner encore plus de sens à son histoire et ses personnages. C’est comme si on passait de l’intimiste au tragique», poursuit l’auteur.

Avec une distribution «extraordinaire» composée de Macha Limonchik, Nathalie Mallette, Léane Labrèche-Dor et Maxime Denommée, M. Bouchard admet revivre la même fébrilité qui l’habitait en 1988. «En fait, j’ai toujours ressenti cette fébrilité au fil des ans, chaque fois que j’assistais à une nouvelle représentation de ma pièce. Parce que contrairement au milieu cinématographique, le théâtre, c’est du direct. On ne sait jamais si le match sera bon ou non. Mais franchement, Martine Beaulne et toute l’équipe ont accompli un travail exceptionnel.»

De passage à Terrebonne

Après avoir brûlé les planches du Théâtre Jean-Duceppe, la pièce «Les muses orphelines» se transporte maintenant aux quatre coins du Québec. Ainsi, elle sera présentée le 11 mai au Théâtre du Vieux-Terrebonne.

Et n’allez pas croire que ce 25e anniversaire et cette 120e représentation de cette pièce phare en signent la fin, comme un rideau qui tombe. Bien au contraire, l’auteur a confiance que «Les muses orphelines» écrira encore une autre page d’histoire, tout aussi importante que celle qui a déjà été écrite. «Quand une pièce touche autant de cultures et de générations, elle ne peut pas vieillir. Elle n’est pas datée. J’ai donc confiance qu’elle demeure aussi signifiante et percutante avec les années», de conclure l’auteur.

La pièce «Les muses orphelines» sera présentée le 11 mai au Théâtre du Vieux-Terrebonne. Pour réserver vos places, composez le 450 492-4777 ou visitez le www.theatreduvieuxterrebonne.com. Découvrez aussi, sur le site, la programmation 2013-2014 du volet théâtre fraîchement dévoilée.

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