Une femme accouche seule dans sa salle de bain

Lorsqu’elle s’est levée, le 24 mai, Manon n’aurait jamais cru que seulement quelques heures plus tard, elle serait en train d’accoucher toute seule, accroupie au-dessus de serviettes, au beau milieu de sa salle de bain. C’est pourtant ce qui est arrivé à cette résidente de Mascouche.

Son conjoint, Marvin, étant parti porter leur fils à la garderie, Manon s’est retrouvée toute seule pour donner vie à sa fille, Magalie – ou du moins, presque seule. En effet, ayant à peine le temps de sortir du bain, sentant les contractions s’intensifier, elle s’est précipitée pour composer le 911 et a bénéficié de l’assistance de Cathie Savignac, une téléphoniste du centre, qui a vécu l’accouchement en direct de l’autre côté du fil.

Bien qu’il ait semblé durer des heures pour Manon, l’accouchement s’est déroulé en seulement quelques minutes. Au retour de Marvin, les policiers étaient déjà sur place, les ambulanciers arrivant quelques minutes après. Or, tout avait déjà été fait. L’enfant de Manon et de Marvin était installé sur un tas de serviettes, un atterrissage pour le moins atypique, mais de circonstance pour une arrivée au monde aussi spectaculaire.

Pour Cathie Savignac, l’événement était tout aussi surprenant. «C’est la troisième fois que je fais un accouchement au téléphone, mais la première où la maman est toute seule, a-t-elle expliqué. C’était paniquant parce qu’on veut que tout se passe bien et qu’on ne voit pas ce qui se passe de l’autre côté du fil, mais en même temps, c’est un moment d’une beauté incroyable.»

Le téléphone sur le comptoir en fonction mains libres, Manon a donc tenté de décrire du mieux qu’elle a pu la situation à Mme Savignac. «La tête est sortie!» s’est-elle écriée, dépassée.

Policiers et ambulanciers en renfort

En arrivant et en constatant l’état de la situation, les policiers se sont empressés d’attacher le cordon ombilical à l’aide d’un lacet pour empêcher un échange de sang qui aurait autrement pu être dangereux. «On allait le couper avec un ciseau», a raconté Marvin, qui a finalement plutôt attendu l’arrivée des ambulanciers, s’en remettant à leurs compétences en la matière.

Manon ajoute que les ambulanciers ont été «très aimables» envers elle. «Les ambulanciers étaient tous deux grands-papas. L’un d’eux, Michel Vaillancourt, a pris ma fille avec tant de tendresse que c’en était touchant.» Allumant le chauffage de l’ambulance au maximum de sa capacité, ils ont tout mis en place pour installer Magalie dans un confort aussi grand que possible, se rendant ensuite à l’hôpital sans embûches pour vérifier l’état de santé de Manon et de sa fille.

Manon et Marvin ont l’intention de marquer le sol à l’endroit où est née leur fille. «Notre petite Magalie va grandir et apprendre qu’elle est venue au monde dans la salle de bain», a expliqué sa mère.