05 novembre 2013
Persévérer, sans jamais se laisser abattre

©Rodger Brulotte, un homme inspirant et inspiré, carbure aux défis quotidiens. Son prochain objectif : ramener les Expos à Montréal. (Photo : Karine Limoges)
RODGER BRULOTTE
Grandement impliqué dans plusieurs causes locales et nationales, le chroniqueur du «Journal de Montréal» Rodger Brulotte se révèle une véritable inspiration à plus d’un égard. L’homme de défis ne se décrit pas comme un rêveur, mais plutôt comme un battant. Dans le sport comme dans la vie, il a appris à la dure la signification du mot «acceptation». En parfait bon vivant, il ne se laisse cependant jamais abattre.
«Une grande épreuve de la vie, c’est le mot "acceptation", qui ne veut pas dire que j’approuve, mais que j’accepte la déception des défis que je n’ai pas su réussir», a exprimé en entrevue le Terrebonnien Rodger Brulotte, dont la mère a vécu les dernières années de sa vie avec la maladie d’Alzheimer. Dans les moments les plus difficiles, il a gardé espoir en ne se laissant jamais abattre. «Les gens ne comprennent pas à quel point l’Alzheimer se transforme en un décès chaque jour – un décès vivant. Ma mère ne reconnaissait pas son propre fils. Mais il ne faut jamais lâcher, aussi longtemps que tu peux te battre.»
Bon gagnant, Rodger Brulotte refuse de se qualifier de bon perdant. «J’accepte la défaite lorsque je n’ai pas le choix et le lendemain, je cherche une solution», résume-t-il.
Ses parents, Jean-Paul et Hazel – sa mère, de qui il a hérité le «d» de son nom, est originaire de Liverpool –, ont eu une extrême influence sur l’homme qu’est devenu Rodger Brulotte. «Mes parents m’ont inspiré le goût de m’impliquer, le respect de soi-même et des autres», confie-t-il. Ces valeurs, il s’emploie à les inculquer à ceux qui viennent l’écouter lors des conférences qu’il offre dans les cégeps et universités, notamment aux étudiants en communication. «Chaque personne a son identité, soyez vous-mêmes et n’imitez jamais les autres! lance-t-il. Autrement vous êtes André-Philippe Gagnon.»
Rodger Brulotte se dit lui-même inspiré par des gens ordinaires qui accomplissent de grandes choses. Passionné de biographies, il vient de terminer celle du président américain Harry Truman, qui a succédé à Roosevelt, assurant la fin de la Seconde Guerre mondiale et en poste lorsque débute la Guerre froide. «Le défi dans la vie, c’est de prendre la bonne décision, et ne pas avoir peur de la prendre», estime l’homme qui ne tergiverse pas longtemps avant de faire ses choix. Dans le domaine du sport, il a lu sur Jean Béliveau, ses amis Michel Bergeron et Jacques Demers. «Ce sont des gens que je connais, deux histoires de persévérance, et j’ai appris encore d’autres choses sur eux», confie-t-il.
Retour légitime des Expos
L’un des défis de la prochaine année pour Rodger Brulotte impliquera de travailler ardemment au retour des Expos à Montréal. «En revenus directs de TPS et TVQ, 10 ans plus tard, Québec vient de perdre un milliard de dollars; sommes-nous une province si riche que ça pour nous permettre de perdre autant?» Celui qui a commenté sur plusieurs tribunes radiophoniques et télévisuelles les matchs de baseball décrit le sport comme étant le plus stratégique de tous. Contrairement aux bonds d’une rondelle au hockey, les joueurs peuvent anticiper les coups au baseball, illustre l’expert.
«En tant que commentateurs à la radio, nous sommes les yeux pour les aveugles, poursuit-il. Comme des artistes, on nous donne la peinture, et l’on peint une toile pour les auditeurs.» Parmi les moments les plus effervescents qu’il a vécus, il note les performances de jeunes joueurs en développement à l’époque, dont Gary Carter et Andre Dawson. L’apothéose de la tristesse, pour lui, s’est cependant concrétisée en 2004, lors du dernier match des Expos.
Sur la scène locale, Rodger Brulotte milite pour un campus de l’UQAM à Terrebonne. «Si Trois-Rivières a son université, avec la population que nous avons, nous pourrions aussi en avoir une pour que nos jeunes restent ici», propose-t-il. Celui qui a choisi Terrebonne en 1989 n’a depuis cessé de s’impliquer pour sa communauté. À l’invitation d’André Shatskoff, il a contribué au Relais pour la vie et, chaque fois qu’il en a l’occasion, il met la municipalité à l’avant-plan dans sa chronique quotidienne au «Journal de Montréal».
Qu’est-ce que le bonheur pour vous, Rodger? «C’est ma femme, Pascale. Si je sais qu’elle va bien, je peux me consacrer aux gens, et faire plaisir aux autres.»
Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter, Rodger? «D’être debout de bonne heure chaque matin. La journée où je ne le serai pas, ce sera "Bonsoir, je suis parti!"»
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