Politique
Retour18 mars 2014
Une trentaine de délinquants sexuels dans la région

©Le gouvernement Harper privilégie actuellement la création d’un registre public des délinquants sexuels, un outil d’information destiné aux parents pour assurer la sécurité de leurs enfants.
Le Journal de Montréal a rendu publique, pour une deuxième fois, une carte interactive des délinquants sexuels, le 15 mars. La Revue a dénombré à travers cette carte géographique près d’une trentaine de délinquants dans la MRC Les Moulins.
Tandis que le district judiciaire de Roberval au Saguenay-Lac Saint-Jean fait piètre figure avec un condamné en matière de crimes sexuels par 2 511 habitants, le district judiciaire de Terrebonne montre seulement un condamné par 45 878 habitants, l’un des taux les plus faibles de concentration d’accusés et de coupables d’infraction sexuelles.
Par ailleurs, entre le 1er octobre 2012 et le 30 septembre 2013, toujours selon le Journal de Montréal, 14 verdicts de culpabilité ont été prononcés à l’encontre d’individus du district judiciaire de Terrebonne, qui affiche donc un taux «enviable» de 0,03 % de délinquants sexuels sur son territoire, par rapport à 0,91 % à Roberval.
Exhibitionnisme, pornographie juvénile…
De façon plus précise – puisque le district judiciaire de Terrebonne couvre un vaste territoire –, sur une population moulinoise de près de 156 000 résidants, on compte donc environ 30 délinquants sexuels, soit 0,19 délinquants sexuels par 1 000 habitants.
Cette trentaine d’individus de tous âges sont accusés ou en attente de procès pour divers délits à caractère sexuel dont exhibitionnisme, attouchements sur un enfant de moins de 16 ans ou incitation à des contacts sexuels envers un enfant de moins de 16 ans, pornographie juvénile, leurre informatique, ou encore agression sexuelle. Les chefs d’accusation concernent également la grossière indécence, le proxénétisme, les menaces ou le harcèlement.
Au total, plus de 3 300 cas ont été fichés en 12 mois de recherches effectuées par la journaliste Valérie Gonthier et l’équipe de recherchistes du Journal.
Vers une base de données publique ?
Michel Surprenant, aujourd’hui président de l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues (AFPAD) et père de Julie, présumée victime de Richard Bouillon, a souvent plaidé pour un registre public des délinquants. Il a toujours dit que s’il avait su que le délinquant sexuel notoire Richard Bouillon demeurait dans le même immeuble que sa famille, à Terrebonne, il n’y aurait pas emménagé.
Alors que le Canada a choisi jusqu’ici de respecter la vie privée des délinquants afin de privilégier leur réinsertion sociale, le gouvernement Harper planche sur le projet de loi C-26 visant la création d’une base de données publique recensant les auteurs d’agressions sexuelles envers des enfants. Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Steven Blaney, souhaite ainsi offrir un outil d’information aux parents pour la sécurité de leurs enfants.
Appelée réagir sur cet enjeu, la députée néodémocrate de Terrebonne-Blainville, Charmaine Borg, a déclaré tenir à la protection des enfants et à l’aide aux victimes, mais elle croit qu’il faut davantage travailler à la prévention des crimes sexuels et investir en ce sens notamment dans les ressources aux services policiers locaux. «Le registre des délinquants est une très bonne idée à faire évoluer, estime-t-elle. Le projet de loi comporte plusieurs éléments [dont l’alourdissement des peines d’emprisonnement], et il faut s’assurer qu’il concorde avec la Charte des droits et libertés.»
Encadrés : Cas récents
Michaël Turcotte
30 ans
Terrebonne
Condamné pour 15 chefs d’accusation d’attouchements et agression sexuelle à l’endroit de mineurs
Alexandre Aubin
28 ans
Terrebonne
Devant la justice pour faire face à 11 chefs d’accusation dont agression sexuelle, enlèvement et séquestration sur deux victimes
Yannick Fouert
38 ans
Terrebonne
Accusé de leurre informatique envers une mineure, d’incitation à des contacts sexuels et possession de pornographie juvénile
Richard Guilbault
64 ans
Mascouche
Accusé de huit chefs d’accusation dont contacts et incitation à des contacts sexuels envers une mineure. Guilbault a omis de se présenter en cour pour recevoir sa peine le 18 février 2013. Il demeure visé par un mandat d’arrestation.
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