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25 mars 2014

Homme fort un jour, homme fort toujours

©Yvon Longpré, devant ses nombreux trophées cumulés au fil des ans. (Photo : Pénélope Clermont)

D’aussi loin qu’il se souvienne, Yvon Longpré a toujours aimé utiliser la force. À preuve, il en a fait une carrière d’homme fort, battant une multitude de records. Aujourd’hui retraité, il continue de forcer et de dépasser ses limites. Il y a deux semaines à peine, il battait un record mondial. Lorsqu’on lui demande pourquoi il fait tout cela, il répond simplement : «Parce que j’aime ça!»

La force habite M. Longpré depuis sa naissance, croit-il. «J’ai été élevé sur une ferme, ici à côté. Mon père me disait toujours : "Pourquoi tu forces de même? Arrête, tu vas te blesser!". C’est dans moi. Certains se battent à la lutte ou à la boxe, moi, j’aime forcer après toutes sortes de choses. Même à la retraite, je continue de forcer», raconte le Mascouchois.

À plusieurs reprises durant l’entrevue, ce dernier mentionnera le fait qu’il est à la retraite, mais cette affirmation reste difficile à croire : il s’entraîne toujours de dix à douze heures par semaine sur les machines qu’il possède sur son terrain extérieur et dans le gym qu’il s’est aménagé, et il revient tout juste d’une compétition où il a battu un record canadien et un record mondial. Ils sont rares les retraités aussi actifs.

En fait, M. Longpré dit avoir arrêté les compétitions en 2010, mais a effectué un retour le 16 mars dernier, pour une compétition de l'Association Canadienne de Dynamophilie («Powerlifting») qui avait lieu à Magog. «Je m’entraînais fort, mais normalement. J’ai regardé les records de l’an dernier et je me suis dit que je pouvais battre les records canadiens et peut-être même accomplir un record mondial», explique celui qui aura finalement eu raison.

Évoluant dans la catégorie des 55-59 ans, de 242 livres à 275 livres, l’homme de 57 ans pesant 257 livres a levé 400 livres à l’épreuve de flexion de jambes, remportant ainsi le record canadien dans cette catégorie. À l’épreuve du soulevé de terre, il a été chercher le record mondial, qui était de 540 livres, en soulevant 545 livres. Des performances qui ont à leur tour soulevé de terre les 200 personnes présentes dans l’assistance, au dire du principal intéressé.

«C’est une fierté. Dans mon poids, dans ma catégorie d’âge, je suis le meilleur au monde. C’est un défi qui fait du bien», reconnaît-il en songeant déjà à l’an prochain. «J’aimerais atteindre un record mondial [en flexion de jambes] et possiblement battre mon record mondial», avance-t-il, à condition que son corps le veuille bien. Pour le moment, il tient le coup, malgré une blessure au genou. «Je me suis donné une semaine de congé. Je vais recommencer avec des charges légères pour guérir mes petits bobos», dévoile-t-il avec le sourire.

Fort partout où il passe

Lorsqu’il ne s’entraîne pas, M. Longpré est opérateur de machinerie lourde pour une entreprise située tout près de chez lui. En complément, il agit comme juge en chef pour les compétitions qu’organise Hugo Girard, six fois finaliste à la compétition «World's Strongest Man». Une façon pour lui de garder un pied dans le métier, dans lequel il évolue depuis plus de 40 ans, en plus d’avoir été un homme fort pendant 24 ans. «Homme fort un jour, homme fort toujours! Même retraité, je suis catalogué comme un homme fort par mes collègues et mes voisins. Les voisins exagèrent d’ailleurs. Ils ont déjà dit que je pouvais déplacer un pneu de 800 livres sur un kilomètre. Ce n’était pas vrai du tout! Je faisais 100 pieds et j’étais vidé après», relate avec le sourire celui qui a déjà réalisé des performances au petit restaurant près de chez lui, alors que certains curieux ont déjà assisté à ses entraînements extérieurs.

Pluie de records

Avant de faire de la dynamophilie, moins difficile sur le plan cardiovasculaire, le Mascouchois faisait des compétitions d’homme fort. Si on ne le connaît pas beaucoup, c’est entre autres parce que la «mode» des hommes forts à la télévision est apparue alors qu’il était déjà âgé de 43 ans. «Mais à 44 ans, je me suis qualifié sur l’équipe du Québec avec des jeunots. J’ai arrêté à 49 ans. J’ai toujours été le plus vieux», affirme-t-il.

L’expérience lui permettant de compenser son âge, M. Longpré a tout de même cumulé bon nombre de records. Dans la catégorie des 45-49 ans, il a battu le record provincial en soulevant de terre 600 livres. En 2010, dans la catégorie des 50-55 ans, il a soulevé 525 livres à la même épreuve. Soulignons ici que quatre ans plus tard, le 16 mars, il a fait encore mieux.

Par le passé, en 2000, Yvon Longpré a battu le record mondial de la prise d’Hercule en retenant pendant 60 secondes deux voitures au neutre placées chaque côté de lui sur un plateau incliné. Parmi les autres records qu’il possède et qui le rendent fier : la levée de la brouette contenant 2 000 livres.

Entraîner la force de demain

En parallèle, l'homme le plus fort de la région de Lanaudière entre 1989 et 1997 aime conseiller les jeunes. Il en a pris un sous son aile : Anthony Landry, un  jeune homme de 21 ans en qui il voit beaucoup de potentiel. «C’est comme s’il poursuit les rêves que je n’ai pas atteints parce que j’étais trop vieux», explique le père de deux filles, qui ne suivent évidemment pas ses traces. Considérant Anthony comme son propre fils, il parle de ses réussites avec beaucoup d’admiration : «Il a battu les meilleurs au transport de la roue. Le meilleur a fait 275 pieds, lui, 400 pieds! J’avais les yeux pleins d’eau. Dernièrement, il m’a dit : "Un jour Yvon, je vais aller au championnat mondial, et je vais t’amener avec moi". Je lui ai dit que j’avais confiance.»

Seule ombre au tableau : les stéroïdes. Selon M. Longpré, la majorité des athlètes en consomment. Conscient que la route sera difficile sans, il ne conseillerait pas pour autant à son poulain d’en prendre. Et lui, en a-t-il déjà consommé? «Jamais! J’ai même été testé deux fois. Moi, je pense à plus tard. Plus tard, c’est maintenant, et je suis encore capable!», conclut-il avec sagesse.

 

 

 

Confidences musclées

Quel est votre idole?

Donat Gadoury, un homme fort de Saint-Jean-de-Matha.

Quel record vous rend le plus heureux?

Il y en a tellement! Je dirais ceux de Magog pour l’âge que j’ai et ce même si j’ai levé plus que ça quand j’étais plus jeune. Sinon, la levée de la brouette de 2 000 livres, c’est phénoménal et il y a plus de 2 000 personnes qui m’ont vue faire ça.

Quelle épreuve est la plus difficile?

Pour la douleur : la retenue de l’auto (soulever de terre une voiture). Les mains sont attachées au support qui retient l’auto. J’en ai vu un se déchirer un biceps parce qu’il a tenu trop longtemps. Pour la difficulté physique, pousser le corps à son maximum : le tir du camion sur 100 pieds. Je l’ai fait l’an dernier à Saint-Jean-de-Matha. J’avais dit aux ambulanciers qui étaient sur place de m’attraper au bout du parcours parce que je savais que j’allais m’effondrer.

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