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20 juin 2014

Un brin d’histoire : Saint Charles-Borromée (1538-1584)

©ILLUSTRATION : Saint-Charles-Borromée ou Carlo Borromeo, toile figurant à l’église Sainte-Catherine de Montaut (Landes), en France et signée « F. Gudin, Pau, 1836 ». (source : Wikipédia.org)

Place à l’histoire sainte! Nous amorçons une série de quatre chroniques visant à présenter les saints patrons de nos quatre paroisses d’origines. À tout seigneur tout honneur, commençons par la plus ancienne paroisse du secteur, celle de Saint-Charles-de-Lachenaie, dont le saint patron est saint Charles-Borromée.


Un fils de bonne famille

Carlo Borromeo, francisé en Charles Borromée, naît au château d’Arona, dans le Piémont italien, le 2 octobre 1538. Issue d’une famille de la haute aristocratie lombarde, sa mère est la sœur de Giovanni Angelo de Médicis, cardinal de Milan  et pape connu sous le nom de Pie IV, de 1559 à 1565. Il grandit dans une famille pieuse et dès l’âge de 12 ans, il reçoit la tonsure, symbole du premier ordre ecclésiastique consistant à se faire raser un petit cercle au sommet de la tête. Viens aussi en prime, un héritage familial consistant à l’abbaye bénédictine d’Arona, laissé vacant par son oncle Giovanni Angelo. Charles fait ses études à Milan (à72 kmd’Arona), puis à Pavie, au sud de Milan, en Italie.

À la cour du Vatican

À la mort de son père, en 1558, il doit prendre en main les affaires familiales. Deux ans plus tard, son oncle, le pape Pie IV, le fait cardinal. Charles n’a que 22 ans. Il devient alors cardinal secrétaire d’État chargé de l’administration des régions italiennes de Romagne et de la Marche, de la protection des nations étrangères telles que le Portugal, la Suisse, les Pays-Bas, et de l’inspection générale des franciscains, des carmélites et des chevaliers de Malte.

Son influence auprès de son oncle fait accélérer les travaux du concile de Trente; l’un des plus importants conciles de l’histoire du catholicisme. Rappelons que ce concile était retardé par la résistance de la cour de Rome. Pendant ce temps, sa famille le presse de se marier, il choisit plutôt, en 1562, d’opter pour la prêtrise et se fait consacrer évêque, puis archevêque de Milan, en 1564, mais ce n’est qu’en 1565, que le pape lui permet de venir s’établir dans son diocèse de Milan; dès lors, il y demeure toute sa vie.

Le cardinal-évêque de Milan

Le concile de Trente a été marquant dans la mission de Charles Borromée. Peu après son adoption, il joue un rôle déterminant dans la composition du célèbre catéchisme du Concile de Trente, en 1566. Il instaure au Vatican une académie composée d’ecclésiastiques et de laïques et prononce de nombreuses conférences. Il réforme également la chapelle musicale vaticane de façon à rendre les paroles et la musique sacrée plus intelligible. Charles devient rapidement un pédagogue qui se donne pour mission de restaurer les pratiques religieuses et surtout de discipliner une Église qui avait connu un certain relâchement.

Il devient un modèle d’évêque. D’abord par son attitude, il est un modèle de vertu à l’époque ou le clergé fait preuve de bien des vices! Son mode de vie est très austère (malgré sa fortune familiale), et il prêche par l’exemple vis-à-vis ses confrères archevêques, habitués à une certaine opulence et passant la majeure partie de leur temps hors de leur diocèse. Charles Borromée fait preuve de science, de renoncement et d’une grande persévérance dans sa mission apostolique. Tant pendant la famine de 1570 que lors de la peste de 1576 qui affecte tout Milan, il fait preuve d’une grande charité et d’un grand dévouement auprès des victimes, bravant la contagion, apportant du secours et des consolations à travers son diocèse de Milan.

Il visite régulièrement ses paroisses et entretient des liens avec son clergé. D’ailleurs, il tient six conciles provinciaux et onze synodes diocésains, en plus d’instaurer un conseil permanent pour pourvoir à l’application des règlements du concile de Trente. Est-il un précurseur de la pastorale chrétienne? Tout indique que oui.

Dans cette optique, il fonde plusieurs séminaires et établit en 1581 une congrégation d’oblats, prêtres séculiers, plus tard connu sous le nom d’Oblats de saint Charles. Sa volonté de réformer le clergé lui créer des ennemis; d’abord, plusieurs évêques acceptent mal l’obligation de vivre dans leur diocèse, mais aussi plusieurs prêtres et moines ont peine à accepter toutes les règles de vie plus austère et l’encadrement qu’exige le nouveau concile. Un religieux de l’Ordre des Humiliés tenta de l’assassiner à l’aide d’un coup d’arquebuse, mais le blesse à peine. Avec acharnement, il parvient à triompher de ses adversaires. Il étend même ses activités du côté de la Suisse.

On réalise que son œuvre est en bonne partie inspirée des jésuites, d’ailleurs son confesseur, Ribéra, est jésuite. Il fait des dons considérables à cette communauté, mais celle-ci devient un adversaire coriace après que Charles dut sévir contre son confesseur et autres jésuites, accusés de « pédérastie » auprès d’élèves du Collège de Milan.

Travailleur acharné au péril de sa santé, il répond à ceux qui l’incitent au repos, « pour éclairer, la chandelle doit se consumer », témoignant de sa détermination à accomplir son œuvre. Mais, épuisé par les fatigues accumulées et son mode de vie austère, il meurt à Milan, le 3 novembre 1584, âgé seulement de 46 ans.

Saint-Charles-Borromée

Après sa mort, l’Église constate qu’il s’opère des guérisons miraculeuses sur son tombeau. Le 1er novembre 1610, le pape Paul V canonise Charles Borromée au titre de saint Charles-Borromée, et ce seulement un an après sa béatification. Le calendrier liturgique célèbre ce saint le 4 novembre. Plusieurs paroisses catholiques prendront, par la suite, le nom de Saint-Charles-Borromée; ce fut le cas de Lachenaie en 1683.

En 1697, l’artiste italien Giovanni Battista Crepi érige, à Arona, sa ville natale, une statue colossale de 23 mètres montée sur un piédestal de12 mètres. Enfin, le 26 avril 1932, le pape Pie XI désigne Saint-Charles-Borromée comme patron de tous ceux qui s’engagent à instruire les autres dans la foi, les catéchistes et les séminaristes.

Sources : « Borromée Charles saint », dans Encyclopédie de L’Agora; et Charles Borromée sur Wikipédia en ligne.

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