BRIN D'HISTOIRE : Saint Joachim de La Plaine

Nous terminons notre quatuor des saints patrons de nos paroisses avec saint Joachim, l’un des grands-pères de Jésus. Le nom de Saint-Joachim a été attribué en 1915 à la nouvelle paroisse de La Plaine, car saint Joachim était l’époux de sainte Anne et que la nouvelle paroisse se détachait d’une partie de Sainte-Anne-des-Plaines

Puisque nous présentons la biographie d’un individu né il y a plus de 2000 ans, nos connaissances historiques sont ici passablement conjuguées aux traditions orales et aux premières Écritures « saintes » véhiculées par l’Église catholique à travers le temps. Un discernement s’impose.

Le couple Joachim et Anne

Descendant de la tribu de Juda et de l’antique famille de David, Joachim serait venu au monde à Jérusalem, mais il quitta par la suite pour s’établir à Nazareth où il est pasteur de brebis. On ne sait rien de son enfance. Il épouse Anne, la fille de Stolan, descendante de la lignée d’Aaron. Selon la tradition, Anne est née à Bethléem, mais le mariage a lieu à Nazareth.

Il y avait possiblement un grand écart d’âge entre Joachim et Anne. Selon Maria d’Agreda, Joachim avait 46 ans et Anne 24 ans au moment du mariage. Toutefois, les « Cahiers de Cassiciacum » mentionnent que Joachim avait 20 ans lorsqu’il épouse Anne!

Le couple aurait d’abord vécu en Galilée, pour après s’établir à Jérusalem. Leur vie est d’une grande simplicité, très pieuse et exemplaire. Ils vivaient dans la crainte du Seigneur et dans la pratique des bonnes œuvres. Leurs avoirs étaient répartis en trois parts : l’une était destinée au temple et aux ministres de la religion; la seconde était répartie entre les veuves, les orphelins, les pauvres et les voyageurs; la dernière servait aux besoins de la famille.

La tradition raconte qu’Anne était stérile ce qui causait beaucoup de peine dans le couple et qui, disons-le était très mal perçu dans la société de l’époque. Selon Anne-Catherine Emmerich, le couple eut une première fille, prénommée elle aussi Marie, et c’est à ce moment qu’Anne est devenue stérile! Ainsi, depuis 19 ans, ils priaient Dieu de les délivrer de cette humiliation. Un jour, Joachim et Anne se rendre à la ville sainte pour la fête des Tabernacles, où la tradition veut que les enfants d’Israël offre des sacrifices à Jéhovah. Les apercevant, le grand-prêtre Ruben s’approche de Joachim et lui dit : « Pourquoi te mêles-tu à ceux qui sacrifient au Seigneur, toi dont Dieu n’a point béni le mariage, et qui n’as point donné d’enfant à Juda? » Humilié devant tout le peuple, Joachim sortit du temple en pleurant, alla directement rejoindre son troupeau et s’enfonça loin dans la montagne pendant cinq mois sans donner de nouvelle, même à Anne. Le calme entourant la nature lui apporte quelques soulagements.

Le miracle : Marie

On raconte qu’un jour qu’il se trouvait seul dans les champs, l’Ange Gabriel se tint debout devant lui, Joachim apeuré, l’ange lui dit « ne crains pas, je suis l’Ange du Seigneur, et c’est Dieu lui-même qui m’envoie. Il a prêté l’oreille à ta prière, tes aumônes sont montées en sa présence. Anne, ton épouse, mettra au monde une fille; vous la nommerez Marie et vous la consacrerez à Dieu dans le temps; le Saint-Esprit habitera dans son âme dès le sein de sa mère et il opérera en elle de grandes choses ». Après ces mots, l’ange disparut, mais apparut également à Anne avec le message suivant : « Ne craignez point, il est dans les desseins de Dieu de vous donner un enfant, et celui qui naîtra de vous fera l’admiration des siècles jusqu’à la fin des temps ».

Ce fut suffisant pour que Joachim revienne en ville rejoindre sa femme qui l’accueillit à la porte de la ville en l’embrassant. Joachim vit bientôt se réaliser la prédiction de l’archange Gabriel. Neuf mois plus tard, Anne donne naissance à une fille qu’ils nomment Marie. Il y avait alors une vieille croyance disant qu’un enfant né d’une mère âgée est signe d’espoir que cette progéniture était destinée à de grandes choses. Anne ne tarde pas à présenter son enfant au temple, où elle fut autrefois chassée par le grand-prêtre. On peut imaginer sa fierté maternelle et le « délire de sa joie ».

À l’âge de trois ans, Marie est confiée aux pieuses femmes qui élevaient, dans le temple de Jérusalem, les jeunes filles consacrées au Seigneur. Joachim tomba gravement malade et meurt dans les mains de Marie, lorsqu’elle atteint les 12 ans. Anne fit ensevelir la dépouille de Joachim dans la vallée de Josaphat, non loin du jardin de Gethsémani, où elle devait le rejoindre un an plus tard.

La commémoration de Saint-Joachim

Au moment où l’Église s’organise, Joachim est déjà reconnu dans le groupe des saints. Au départ, il n’y a pas de célébration liturgique en son honneur. Il faut attendre le calendrier romain de 1584 pour voir apparaître la fête de Saint-Joachim, célébré alors le 20 mars. En 1738, on change la journée de fête pour le 16 août, le lendemain de la fête de l’Assomption, célébration du triomphe de Marie. Enfin, en 1969, on change de nouveau le jour de cette célébration pour le 26 juillet, alors qu’on la joint à celle de Sainte-Anne.

Saint-Joachim est honoré non seulement dans la religion catholique, mais également chez les orthodoxes, les anglicans et les musulmans. Dans l’Islam, Joachim prend le nom de « Imran » et Anne celui d’« Hannah ». La Maison de Imran est le 3^e chapitre du Coran et représente, tout comme chez les chrétiens, le père de Marie et le grand-père du prophète Jésus. Il est vénéré chez les musulmans pour être l’un des hommes les plus saints présents dans Jérusalem de l’époque, aux côtés du prêtre Zacharie.

Notons que le prénom Joachim est une francisation du prénom hébreu « Yehoyakhîn », dont le dérivé Joïaqim est fréquent. Saint-Joachim est désigné comme le patron des pères, grands-pères, grands-parents, des couples mariés, des ébénistes et des commerçants de lin.

^{Sources: Site Web Cassicia.com « Vie de St-Joachim »; Site Web Wikipédia « Joachim »; Site Web Magnificat.ca « St-Joachim ».}