Condamné à purger 10 ans de pénitencier

ALEXANDRE AUBIN

Auteur d’une agression sordide dans le secteur La Plaine à Terrebonne, Alexandre Aubin, 28 ans, a enfin plaidé coupable le 16 juillet au palais de justice de Saint-Jérôme. Il a écopé d’une peine de 10 ans à purger en pénitencier pour avoir fait subir les pires sévices à une jeune femme de 21 ans, employée au salon Blu Sky Tan, dans la nuit du 2 au 3 octobre 2013.

Les détails de cette nuit d’horreur ont été largement racontés en cour lors de la comparution de l’accusé. Séquestrée, ligotée, menacée de mort et agressée sexuellement, sa jeune victime a aussi subi de multiples blessures à la figure, sans parler des séquelles psychologiques. Des accusations d’agression sexuelle armée causant des lésions, de séquestration, de vol de véhicule et de menaces de mort avaient été portées contre Aubin. À celles-ci se sont ajoutés deux autres chefs d’accusation pour une agression similaire sur une autre jeune femme à Mascouche en 2012.

L’accusé a plaidé coupable aux 11 chefs d’accusation. Représentant la couronne, la procureure Me Marie-Nathalie Tremblay a convenu avec l’avocat de l’accusé, Me Benoît Cliche, d'une sentence d’emprisonnement de 9 ans pour le premier dossier et d'un an à purger consécutivement pour le deuxième. Un prélèvement d’ADN sera effectué afin d’enregistrer l’agresseur au registre des délinquants sexuels à vie. Il lui a par ailleurs été interdit de posséder une arme à feu durant 10 ans, puisqu’il n’avait pas d’antécédents en cette matière.

Peine significative

«Il s’agit d’une peine sévère significative après recherche dans la jurisprudence en matière d’agression sexuelle», a résumé Me Jean-Pascal Boucher, porte-parole au Directeur des poursuites criminelles et pénales. Le délinquant s’exposait cependant à une possible condamnation à perpétuité en raison du chef d’accusation de séquestration. «Le juge a pris en considération le fait que les victimes n’aient pas eu à témoigner ni lors de l’enquête préliminaire, ni lors d’un procès», ajoute Me Boucher.

Le centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel La Chrysalide, qui a soutenu une mobilisation spontanée de quatre amies de la victime de l’agression à La Plaine peu après le drame, a réagi favorablement à la peine imposée. «Nous sommes très satisfaites du jugement rendu, car en matière d’agression sexuelle, il y a très peu de peines lourdes», a indiqué Catherine Desgroseilliers au nom de l’organisme.

Précisons au passage que la détention préventive d’Aubin a été calculée en temps et demi. De fait, puisqu’il a été détenu 10 mois, il faudra soustraire à sa peine 15 mois d’emprisonnement.