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31 octobre 2014

Histoire de Sainte-Anne-des-Plaines

©Vue générale de Sainte-Anne-des-Plaines au début du XXe siècle. On aperçoit au premier plan le pont traversant le ruisseau Lacorne (Source : BAnQ carte postale CP 4705 CON)

UN BRIN D'HISTOIRE

Saviez-vous que le territoire de Sainte-Anne-des-Plaines est issu d’un démembrement de Terrebonne?  L’histoire des deux villes fut intimement liée, d’abord parce qu’elles partagent la même seigneurie, puis le même comté jusqu’aux années 1970.

La colonisation des terres

Le 10 avril 1731, la seigneurie de Terrebonne double sa superficie avec l’ajout de « l’augmentation Des Plaines ». D’ailleurs dès 1736, la nouvelle augmentation compte 3 colons et deux maisons sont déjà construites. Les terres du rang de la rivière Mascouche sont concédées au cours des années 1730 dans Terrebonne et la colonisation va rapidement se poursuivre dans l’actuel territoire de Sainte-Anne-des-Plaines.

En 1734, le seigneur Louis Lepage de Ste-Claire concède le fief Ste-Claire. Ce dernier constituant la partie est du territoire Des Plaines, fait aujourd’hui partie du secteur La Plaine. La colonisation s’étend par la suite le long du ruisseau Lacorne; ce rang appelé Le Bras (aujourd’hui la 5e avenue), puis du côté de La Plaine dès 1752.

Dès 1753, on concède une troisième « augmentation » au nord, soit celle de Lacorne (aujourd’hui Sainte-Sophie), signe que la colonisation progresse rapidement vers le nord Des Plaines. D’ailleurs, en 1796, on officialise le chemin de rang du Trait-Carré, au nord de Sainte-Anne-des-Plaines, signe que la colonisation de ce territoire est sur le point d’être complétée.

Mascouche du Page

Puisque les terres longeant la rivière Mascouche ont été concédées par le seigneur-curé de Terrebonne Louis Lepage de Ste-Claire, les résidents du secteur ont pris l’habitude d’appeler l’endroit « Mascouche du Page ». Au recensement de 1765, on désigne l’endroit du nom de « Mascouche de Terrebonne », de façon à la distinguer de Mascouche, dans la seigneurie de Lachenaie. Le même recensement nous dévoile la présence de 436 personnes, habitants dans 85 maisons.

La population était suffisamment nombreuse pour justifier la création d’une paroisse, mais la pénurie de prêtres et l’instabilité politique ont surement contribué à retarder la naissance « officielle » de cette paroisse; les habitants de Mascouche du Page durent continuer de se rendre à Terrebonne pour bénéficier des services religieux. Il y a fort à parier que bon nombre d’entre eux n’étaient pas très assidus aux offices religieux.

C’est le 12 février 1787 que se tient l’assemblée des habitants afin d’adresser à Mgr Hubert une requête visant l’autorisation de construire un presbytère et par la suite, une église. L’évêque montre son intérêt et un premier groupe de syndics est formé. Le 19 juin 1787, Mgr Hubert signe le document permettant la construction d’une chapelle; une nouvelle paroisse vient de naître. La chapelle étant terminée, le premier curé, René Coyteux, s’y installe le 1er octobre 1788. La paroisse prend alors le nom de Sainte-Anne-de-Mascouche. Afin d’éviter la confusion avec la paroisse voisine de Saint-Henri-de-Mascouche, on observe qu’au début du XIXe siècle, la paroisse prend le nom de Sainte-Anne-des-Plaines.

L’évolution de Sainte-Anne-des-Plaines

En 1805, les citoyens érigent leur première église; l’église actuelle date de 1902. Quatre ans plus tard, on officialise la montée Desautels (Gagnon) reliant l’église et le rang de Mascouche du Page (aujourd’hui Lepage). Jusqu’aux années 1960, la localité conserve principalement une vocation agricole; d’ailleurs les plus belles terres du comté s’y trouvent.

Il faut attendre en 1857 pour voir une route (montée Gagnon) relier la Côte de Terrebonne à Sainte-Anne-des-Plaines. D’ailleurs, Sainte-Anne se trouvait fort isolé des paroisses voisines, ce qui fut longtemps un obstacle à son développement. L’ouverture du bureau de poste en 1852 vient améliorer légèrement la situation. Mais, l’arrivée du chemin de fer des Laurentides, en 1877, entre Sainte-Thérèse et Saint-Lin va changer la dynamique économique du village. Deux hameaux (avec chacun un bureau de poste et une gare) vont naître le long de la voie ferrée : celui de Petite Mascouche (gare Lepage) au sud, et celui de La Plaine, au nord-est. Le chemin de fer va également favoriser le développement de l’industrie laitière.

Au milieu du XIXe siècle, un petit centre de services se forme autour de l’église paroissiale, contribuant à la formation d’un village; on y retrouve quelques commerces, meunerie, scieries, puis, au milieu du XXe siècle vient les conserveries, transformant les fraises en célèbres confitures. En ce qui a trait à la population, elle se situera principalement entre 1600 et 1800 habitants, toutefois, on observe une lente croissance à compter des années 1950. La croissance démographique s’intensifie entre 1970 et 2000, si bien que la ville compte aujourd’hui 15 000 habitants.

À l’instar du reste du Québec, la structure municipale s’implante en 1855. Les services municipaux demeurent modestes, le service d’incendie voit le jour en 1952, avec une petite caserne en 1953; une nouvelle est construite en 1975. D’ailleurs, de 1975 à 2005, le service d’incendie de Sainte-Anne-des-Plaines est conjoint avec la ville de La Plaine. Depuis 1990, le service policier est assuré par la police de Terrebonne. En 1977, la municipalité acquiert le vieux couvent des Sœurs de Sainte-Anne (1883) et le converti en hôtel de ville; c’est d’ailleurs à cette époque que la municipalité commence à jouer un rôle plus actif sur le développement des services municipaux. En 1987, Sainte-Anne-des-Plaines obtient son statut de « ville ».

Les services publics vont progressivement s’implanter sur le territoire : le téléphone en 1889, l’aqueduc en 1893, l’électricité ne vient que tardivement en 1925. Le territoire municipal va s’agrandir en 1877 avec l’ajout de 12 terres de Saint-Louis-de-Terrebonne (rang Lepage et Bras Nord), mais perdra tout le fief Sainte-Claire au profit de la création de Saint-Joachim (La Plaine), en 1920 sur le plan paroissial et en 1922 sur le plan municipal.

La Seconde Guerre mondiale apporte l’aménagement d’un grand dépôt de munitions relié au réseau ferroviaire. Ce site devient en 1969 le pénitencier fédéral, contribuant à faire connaître davantage la localité dans les médias nationaux.

Sources : Serge Blondin (1987), Ste-Anne-des-Plaines, Une histoire vécue 1787-1987,

Éd. Municipalité de Sainte-Anne-des-Plaines; site Web ville.ste-anne-des-plaines.qc.ca,

onglet ville-historique; notes de l’auteur

 

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