18 novembre 2014
Un chapeau, une fleur et un jardin d’espoir

©Michel Surprenant, père de Julie, a rendu un témoignage émouvant durant la cérémonie. (Photo : Gilles Fontaine)
Le 16 novembre 1999, Julie Surprenant est disparue. Elle a été vue pour la dernière fois à l’arrêt d’autobus situé en bordure de l’autoroute 25 Sud à l’Île Saint-Jean. Quinze ans plus tard, plus d’une centaine de proches, d’amis, de dignitaires et de parents de Julie se sont rassemblés à ce même endroit en sa mémoire.
Lors d’une cérémonie sobre et sereine, un monument fait de pierre y a été dévoilé, un chapeau, une fleur et l’inscription «À la mémoire collective de Julie Surprenant, disparue le 16 novembre 1999, Petite fleur».
L’idée d’un tel monument germait depuis quelque temps dans l’esprit d’Andrée-Anne Surprenant, la sœur de Julie. «Le chapeau représente tellement bien Julie que c’est l’image que nous voulions pour ce monument», a-t-elle déclaré, alors que cousins et cousines la rejoignaient pendant l’allocution.
«Je vous invite tous à planter un bulbe avec une pensée positive pour Julie pour que ça devienne un grand jardin d’espoir» a-t-elle ajouté avec émotion.
Une lumière tel un phare
Le monument érigé est «protégé» d’un lampadaire autonome muni de panneaux solaires et d’une éolienne au nom de Julie qui éclairera les lieux. «Nous demeurions tout près d’ici et je laissais toujours une lumière allumée pour indiquer à Julie qu’elle était attendue, a soutenu Michel Surprenant, père de la disparue. Or, le lampadaire a une grande signification pour moi. Au-delà du souvenir que nous voulons conserver de Julie, ce monument se veut un rappel pour tous de l’importance du moment présent avec nos enfants et d’avoir, avec eux, des consignes de sécurité adéquates.»
Volonté politique accrue
Michel Surprenant a de plus fait observer que l’absence de Julie a permis de provoquer les débats et de faire avancer la cause des victimes et de leurs familles, ce que le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile du Canada, Steven Blaney, présent à cette cérémonie, a confirmé.
«Dans quelques semaines, nous adopterons une loi sur les données génétiques qui permettra de recueillir et de conserver un registre des données génétiques sur les personnes disparues, les restes humains non identifiés et les proches des personnes disparues, a-t-il annoncé. Ce registre de données vise à aider les coroners, les médecins légistes et les autorités policières à mener plus adéquatement leur enquête. Ça répond à l’un de nos engagements d’aider les familles à se réconcilier et faire le deuil de la perte d’un être proche.»
Le Sénateur Pierre-Hugues Boisvenu, co-fondateur avec Michel Surprenant de l’Association des familles de personnes assassinées et disparues, est allé plus loin : «Il y aura également l’adoption et la mise en place d’un registre public des prédateurs sexuels, accentuant les actions du gouvernement en faveur des victimes.»
Geste d’espoir
Après la cérémonie et accompagnés de David Jalbert qui a chanté «Souvenir d’enfance», tous les invités ont planté un bulbe autour du monument pour que l’espoir demeure pour toutes les familles de personnes disparues.
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