Carrières Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com Infolettre

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

21 novembre 2014

Saint-Louis-de-Terrebonne dans les années 1910

©La maison de Clovis Ouimet, construite vers 1782, se trouve toujours au 975, Côte de Terrebonne (Photo : Archives Lanaudière, Fonds Aimé-Despatis)

UN BRIN D’HISTOIRE

Municipalité essentiellement rurale, Saint-Louis-de-Terrebonne ou Terrebonne Paroisse, comme on la désigne, vit au rythme des saisons et des travaux agricoles. Voyons plus en détail les enjeux de cette municipalité à travers les années 1910.

Le territoire

La municipalité de Saint-Louis-de-Terrebonne s’étend d’ouest en est, dela montée Gagnonàla montée Pincourt(aujourd’hui chemin Gascon). Elle comprend les rangs de la Côte de Terrebonne, du Cordon (Saint-Roch), de Mascouche Sud (Comtois) et de Mascouche Nord (Martin). Étant donné son étendue et sa distance relative du village de Terrebonne, on compte deux hameaux, soit celui de Bois-des-Filion au sud-ouest, et celui de Pincourt, au nord-est.

Les acteurs

Le curé dela paroisse Saint-Louis-de-France, Joseph-Sinaï Comtois, est certes l’acteur le plus influent du territoire. Sur le plan municipal, Clovis Ouimet est maire jusqu’à ce qu’il soit défait par Joseph Martin, lors de l’élection de 1917.

La municipalité ne compte véritablement qu’un seul employé, à temps partiel, soit le secrétaire-trésorier. Cette fonction est confiée à Aimé Masson, qui occupe ce fauteuil pendant une quarantaine d’années. Fait à souligner, Masson fut auparavant conseiller et maire de la Ville de Terrebonne. Il est remplacé en 1918 par le marchand Eugène Labelle, qui à l’époque est également maire de la Ville de Terrebonne. Il faut croire que les relations entre la Ville et la Paroisse sont cordiales !

Le contexte

Le territoire la « Paroisse » compte 617 habitants au recensement de 1911. Il s’agit d’un petit déclin démographique par rapport aux années antérieures. L’attrait d’emplois industriels, au village de Terrebonne, à Sainte-Thérèse ou à Montréal, fait en sorte que les enfants sont nombreux à quitter la paroisse et le mode de vie agricole pour trouver un emploi industriel. D’ailleurs, on observe plusieurs journaliers sur le territoire, le potentiel agricole des terres étant relativement limité, hormis quelques belles terres en bordure dela rivière Mascouche.

L’espace est occupé par des fermes laitières, des productions maraîchères, des céréales, du tabac, mais également beaucoup de forêts. D’ailleurs, les terres du coteau forment une grande réserve en bois de chauffage. Au nord-ouest de la municipalité, le rang du Cordon (Saint-Roch) accueille de nouvelles familles qui viennent y défricher des terres plutôt pauvres. La partie ouest de Saint-Louis-de-Terrebonne fait davantage affaire avec Sainte-Thérèse que Terrebonne. Toutefois, en 1913, une nouvelle mission voit le jour au hameau de Bois-des-Filion avec la construction d’une chapelle. C’est d’ailleurs à ce moment que prend véritablement forme le village de Bois-des-Filion, attirant bon nombre de villégiateurs estivaux.

Les enjeux locaux

La Municipalité de Saint-Louis-de-Terrebonne gère un modeste budget qui varie entre 2 000 $ et 2 500 $ dollars annuellement. Les actions municipales sont donc très limitées. La voirie occupe la majeure partie du budget, mais quelques dollars épousent parfois des causes sociales, comme en 1913, où l’on verse la somme de 39,98 $ pour l’entretien d’un aliéné de Saint-Jean-de-Dieu, la facture passant à 60 $ en 1914.

Les glaces et la crue printanière de 1913 apportent le petit pont Valiquette (montée Valiquette) au-dessus dela rivière Mascoucheet provoquent des dommages sur le pont de Pincourt (ch. Gascon). Après maintes discussions, le conseil réalise qu’il n’a pas les moyens d’effectuer les travaux et se tourne vers le conseil de comté par l’entremise du député libéral de Terrebonne, Jean Prévost.

L’amélioration du chemin de la Côte de Terrebonne semble une priorité, à preuve, on emprunte 2 721 $ auprès de particuliers, en 1913, pour macadamiser (sorte d’asphalte) le chemin, puis de nouveau la somme de 1 200 $, en 1914, auprès dela Banque Royalede Terrebonne, à 7 % d’intérêt. Rappelons que la taxe foncière est de 35 cents du 100 $ d’évaluation, ce qui est peu élevé à l’époque. D’ailleurs, la taxe ne procure qu’un maigre revenu de 1 019,63 $.

L’année 1914 arrive avec une bonne nouvelle : le téléphone s’implante sur la Côte de Terrebonne. Le 6 avril, le conseil municipal verse une subvention de 10 $ afin d’ériger un monument à George-Étienne Cartier, à Montréal. Le gros débat de l’année fait suite à une mise en demeure de la municipalité à l’égard de Georges Vandelac, le propriétaire de la traverse de Bois-des-Filion (aussi appelé Georgesville). On se questionne sur la qualité du chaland et l'on demande qu’un ingénieur du gouvernement procède à un examen de l’embarcation.

En 1915, le conseil engage Ferdinand Brière comme crieur public à la porte de l’église et à la pesée publique afin d’informer la population des nouvelles municipales, le tout pour 6 $ par année.

La fermeture des deux bureaux de poste du territoire, le 30 novembre 1915, est l’événement de l’année. Voulant rationaliser les dépenses publiques, le gouvernement conservateur de Robert L. Borden décide de fermer la majorité des bureaux de poste ruraux. C’est ainsi que les maîtres de poste Philias Boisvert (Pincourt) etMichel Chapleau(Bois de Filion) perdent leur fonction.

La question de la santé publique devient d’actualité en décembre 1915, alors que le docteur Miki Ouimet informe le conseil qu’on recense plusieurs cas de variole dansla Paroisse. Enjanvier, on l’autorise à visiter les demeures de la Côte de Terrebonne et des deux rangs dela rivière Mascouche.

La venue d’automobiles roulant à des vitesses folles insécurise les habitants. Le 1er mai 1916, le conseil impose une limite de vitesse de15 miles à l’heure (20 km/h) et l'on installe trois écriteaux sur la Côte de Terrebonne.

L’élection du 5 février 1917 menant au pouvoir le maire Joseph Martin est contestée par le maire sortant. On allègue que Martin ne peut être maire, car il a fait des travaux pourla municipalité. Sila cour annule l’élection le 27 mars, Martin se fait réélire lors de l’élection du 8 avril. Ouimet conteste toujours, mais Martin se fait réélire parla suite. Enfin, l’année 1918 est marquée par la grippe espagnole qui fait quelques victimes chez nous.

 

Source : Jacques Corbeil, Aimé Despatis (1993); Terrebonne 30 ans d’histoire du conseil municipal et 70 ans de vie municipale de Saint-Louis-de-Terrebonne, Ville de Terrebonne.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média