13 février 2015
Un brin d’histoire : l’histoire du hockey - 2e partie

©L’équipe de Lachenaie, championne 1948, en compagnie du curé Achille Lachapelle qui, par ses encouragements divins, a permis la victoire de ces Lachenois! (Collection Claude Martel)
Le hockey va devenir le sport national au début du XXe siècle. Dans les moindres bourgades du Canada, on y pratique ce sport. C’est l’époque de la professionnalisation du sport et la mise en œuvre d’organisations nationales.
Le Canadien et la LNH
Suite à un conflit entre les propriétaires d’équipes à l’automne 1909, deux associations vont être créées et se partagent le marché canadien. C’est dans ce contexte que voit le jour, le 4 décembre 1909, le Club Athlétique Canadien, mieux connu par la suite sous le nom de Canadien de Montréal. Le Club résulte d’une volonté d’établir une équipe majoritairement francophone, pour compétitionner l’autre équipe francophone, Le National, jouant dans l’association concurrente. Le premier match du Canadien a lieu le 5 janvier 1910 et se solde par une victoire. Montréal compte alors 5 équipes professionnelles. Les conflits entre les deux associations résultent à une fusion quelques semaines plus tard, donnant naissance à la nouvelle Association nationale de hockey (ANH). En créant le Canadien, on cherchait aussi à commercialiser la rivalité entre les partisans anglophones et francophones de Montréal.
Afin d’exclure une équipe de l’ANH, les présidents de clubs décident, le 26 novembre 1917, de créer la nouvelle Ligue nationale de hockey (LNH), regroupant les Canadiens de Montréal, les Wanderers de Montréal, les Sénateurs d’Ottawa, les Arenas de Toronto et les Bulldogs de Québec. Cette dernière ne put entreprendre la saison faute de financement. La première équipe américaine se joint à la LNH en 1924, soit les Bruins de Boston. Deux ans plus tard, la ligue compte dix équipes, mais en raison de la crise elle baisse à six. De 1942 à 1967, la LNH ne compte que six équipes : les Canadiens de Montréal, les Maple Leafs de Toronto, les Bruins de Boston, les Rangers de New York, les Red Wings de Détroit et les Blackhawks de Chicago. En 1967, commence l’expansion de la ligue avec l’ajout de nouvelles équipes telles que les North Stars du Minnesota, les Kings de Los Angeles, les Seals d’Oakland, les Flyers de Philadelphie, les Penguins de Pittsburgh et les Blues de Saint-Louis. La LNH compte aujourd’hui 30 équipes, dont 7 Canadiennes. On ne peut passer sous silence la brève existence de l’Association mondiale de hockey (1971-1979) qui malgré son nom ne regroupera que quelques équipes canadiennes et américaines, dont les Nordiques de Québec. Avec la dissolution de l’AMH, quatre équipes se joindront à la LNH.
L’expansion internationale
C’est le baron Pierre de Coubertin qui va, en 1892, pratiquer le hockey sur les bassins gelés du château de Versailles. La France devient donc le premier pays d’Europe à jouer au hockey de façon organisée. L’Angleterre suit, et c’est l’équipe anglaise qui gagne le premier match international d’Europe, en 1897, opposant le « Hockey Club de Paris » et le « Prince’s Club de Londres ». Puis, les pays voisins emboitent le pas dans la pratique du hockey organisé: Suisse (1904), Belgique (1908) et Autriche (1909). D’ailleurs, a lieu en 1910 le premier Championnat d’Europe de hockey, à Montreux. Pour sa part, la Fédération internationale de hockey naît en 1908, mais ce n’est qu’en 1920 que le hockey figure aux Jeux olympiques d’été d’Anvers (Belgique) avec 7 équipes participantes : Canada, Belgique, France, États-Unis, Suisse, Suède et Tchécoslovaquie. Le Canada est représenté par les Falcons de Winnipeg et remporte la médaille d’or.
À compter de 1923, la Coupe Spengler est décernée à la meilleure équipe de hockey en Europe. Du côté de l’Amérique du Nord, c’est à compter de 1926 que la Coupe Stanley est strictement attribuée aux équipes de la LNH; les autres ligues nord-américaines ayant disparu ou n’étant pas du calibre de la LNH. Le Canada domine les championnats internationaux, principalement entre 1920 et 1939. Les pays européens s’affirment davantage à partir de 1947. Les Soviétiques (russes) arrivent dans la compétition en 1954 et raflent alors les titres. À compter de 1977, les joueurs professionnels sont autorisés à participer aux championnats du monde, améliorant ainsi la performance du jeu et permettant au Canada, aux Tchèques et aux Soviets de dominer l’arène. Au cours des années 90, de nouvelles nations se distinguent sur la scène internationale. Fait à noter, le hockey féminin est intégré aux Jeux olympiques d’hivers depuis 1998.
Le hockey au cœur de la culture populaire
La Fédération internationale de hockey sur glace compte 72 pays membres. Toutefois, la ferveur du hockey se vit essentiellement au Canada, dans le Midwest et le nord-est des États-Unis, ainsi qu’en Europe du Nord (Finlande, Norvège, Suède), en Europe de l’Est (Russie, Biélorussie, Lettonie) et en République tchèque, en Slovaquie et en Suisse. Mais c’est assurément au Canada qu’il fait vibrer le plus les cœurs. D’ailleurs, malgré que le Canada ne compte que 7 des 30 équipes de la LNH, on observe que les Canadiens représentent 56% des joueurs de la ligue, contre 25% d’Européens et 19% d’Américains.
Dans la culture canadienne, tant anglophone que francophone, le hockey est omniprésent, que ce soit au cinéma, dans les séries télé, en musique et même dans les jeux vidéo. Au Québec, des héros sont nés du hockey; combien de jeunes se sont identifiés à ces athlètes et ont servi de modèle. Mais il y a plus. L’expulsion de Maurice Richard lors d’un match, en 1955, a soulevé l’indignation des « Canadiens français », geste populaire, qui selon plusieurs historiens a été la prémisse de la Révolution tranquille. Plusieurs sociologues québécois évaluent que le hockey fait office de « religion » au Québec; ayant remplacé l’espace laissé vacant par le catholicisme!
Sources : Regard sur le hockey à l’intention des jeunes, site Web BAC www.collectionscanada.qc.ca; Hockey sur glace, site Web Wikipédia; Pierre Bruneau, Léandre Normand, La glorieuse histoire des Canadiens, Ed. de l’Homme, 2003.
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