19 janvier 2016
Le Roi du plancher continue d’opérer dans l’illégalité

©Jugement ou non, les opérations du Roi du plancher se poursuivent dans les locaux de l’ancienne usine Moody et l’affichage est toujours bien présent. (Photo : Jean-Marc Gilbert)
Même si un jugement rendu en avril 2014 lui interdit l’entreposage de biens divers, la vente de bois ainsi que l’affichage de ses activités commerciales, le Roi du plancher continue ses opérations, comme le confirme une récente visite d’un inspecteur de la Ville de Terrebonne.
La visite menée à la mi-janvier, en compagnie d’un responsable en sécurité incendie et d’un huissier, avait surtout pour but de «vérifier si le propriétaire se conformait aux exigences en matière de sécurité incendie», notamment en ce qui concerne les bonbonnes et les gicleurs, affirme la Ville de Terrebonne.
Si les bonbonnes sont «en voie d’être mises à niveau» et qu’un responsable de l’entreprise a assuré que la mise à niveau des gicleurs était imminente, l’inspecteur a constaté que «la vente et l’entreposage de parquets a encore lieu».
Zonage
Rappelons que ces activités vont à l’encontre d’un règlement de zonage de la Ville de Terrebonne, qui stipule que les usages permis pour un immeuble se trouvant dans cette zone sont : certains types d’habitation multifamiale, le commerce de service professionnel et spécialisé, l’usage institutionnel et certains autres usages conditionnels.
La Ville a demandé plusieurs fois au Roi du plancher de remédier à la situation. Le premier avis de correction date de février 2011.
«Jouer selon les règles»
La Revue s’est aussi rendue sur place pour rencontrer le président, Tinel Timu, mais il n’était pas présent.
«Il y a des règles en place et il faut jouer selon les règles», s’est contenté de dire un employé rencontré sur les lieux, où l’affichage est encore très visible à plusieurs endroits à l’extérieur de l’immeuble.
Au moment de mettre sous presse, M. Timu ne nous avait pas rendu nos appels.
Prochaine étape?
Questionnée au sujet de la prochaine étape à suivre pour tenter de faire appliquer le jugement rendu par la Cour supérieure du Québec, la Ville dit demeurer patiente pour l’instant.
Michael Lartigau, responsable des relations avec les médias, indique qu’il faut d’abord attendre de voir si les ajustements demandés par les pompiers seront complétés.
«Pour nous, la sécurité est une condition sine qua non», insiste-t-il.
Jugement
Rappelons que, dans son jugement, en plus d’ordonner à l’entreprise de «cesser immédiatement (...) l’entreposage de biens divers et la vente de bois», le magistrat Christian J. Brossard a autorisé la Ville à «utiliser la force nécessaire afin d’entrer sur les lieux et d’effectuer la visite à l’examen de l’ensemble de l’immeuble» et même de «s’adjoindre les services d’un huissier dans le cadre de l’exécution du jugement, si le besoin se présente».
Cet huissier peut même contacter les policiers, si nécessaire.
Toutefois, pour l’instant, l’administration Robitaille n’a pas l’intention d’aller jusque là.
De plus, la Ville a aussi le droit, toujours selon le jugement, «de procéder à l’expulsion de toute personne se trouvant sur l’immeuble, tant et aussi longtemps que la défenderesse (l’entreprise) n’aura pas procédé aux travaux correctifs visant à rendre l’immeuble conforme sécuritaire».
Si ces travaux ne sont pas faits dans un délai rapide, la Ville pourrait intervenir à nouveau.
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