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12 avril 2016

Pas de développement immobilier, promet la Ville

©Beaucoup s’inquiètent de l’avenir du Golf Le Boisé, dont la fermeture a été annoncée plus tôt en mars. (Photo: Véronick Talbot)

Malgré que le propriétaire du Golf Le Boisé ait affirmé, par l’intermédiaire d’une firme de relations publiques, qu’il n’avait pris aucune décision quant à l’avenir du terrain et de ses installations, plusieurs s’en inquiètent. En effet, Eric Vandal aurait commencé à liquider ses actifs, en plus de signer une créance hypothécaire de plusieurs millions de dollars il y a à peine quelques jours.

Selon les documents obtenus par La Revue, un prêt de 5 M$ a été consenti à l’entreprise de M. Vandal, Les Immeubles des Moulins, par la compagnie Gestion Jacques Poitras, laquelle est basée à Rivière-du-Loup et œuvre dans le secteur des sociétés de portefeuilles. En contrepartie, une hypothèque de 8 M$ a été prise sur le terrain du Golf Le Boisé et ses installations à la faveur du créancier. Impossible de connaître les liens unissant MM. Vandal et Poitras, ce dernier qui est aussi le président des Aliments Asta.

Si plusieurs sources nous ont indiqué que M. Vandal souhaitait ainsi obtenir les fonds nécessaires pour rembourser les membres du Golf Le Boisé rapidement, il a été impossible de vérifier ces informations en nous adressant à lui directement. «Cette créance hypothécaire n’a aucun lien avec un projet futur quelconque, a laissé tomber le relationniste responsable du dossier, Marco Parent, de la firme TACT Intelligence-conseil. Les raisons de la prise de cette créance ne regardent que les administrateurs.»

Le maire se fait clair

Cependant, lors de la séance du conseil municipal de Terrebonne, le 11 avril, plusieurs en ont douté. «[Le propriétaire] a hypothéqué le terrain pour des millions de dollars en date du 14 mars. Il est allé chercher un trésor de guerre pour nous avoir à l’usure, toute la “gang”», a notamment déclaré Jacques Demers, ancien membre du Golf Le Boisé et résident du quartier.

Parce que de l’avis de plusieurs, M. Vandal entendrait laisser aller les choses, le temps que la vapeur se renverse et qu’il puisse vendre le terrain à un promoteur immobilier. «Sa stratégie, c’est d’abandonner les lieux pendant quelques années, jusqu’à ce que les résidents et la Ville de Terrebonne se tannent et qu’il puisse alors y avoir plus d’ouverture quant à un possible projet de développement immobilier, a pour sa part confié anonymement un ancien membre influent du Golf. Bien que le conseil municipal dise s’opposer à tout changement de zonage pour le moment, nous sommes plusieurs à nous inquiéter pour l’avenir.»

Parce qu’il faut le dire, le conseil municipal s’est positionné contre tout changement de zonage du terrain, qui est présentement zoné récréotouristique.

«Que le propriétaire cesse ses opérations de golf, ça ne me concerne pas. Mais ce que je peux vous dire, c’est que le zonage du terrain ne sera pas modifié. Pour procéder à une modification de zonage, il faut une volonté de la part du conseil, et il n’y en a pas. Tant et aussi longtemps que je vais être maire, ça va demeurer un golf», a insisté le maire Jean-Marc Robitaille en entrevue avec La Revue, le 8 avril.

Des offres auraient été formulées

Depuis que la nouvelle de la fermeture est tombée, il semblerait que M. Vandal ait reçu des offres d’achat et de location visant à perpétuer les activités de golf, selon des sources proches du propriétaire. «J’ai proposé de lui louer le terrain pour l’exploiter pendant des années, mais M. Vandal n’a jamais voulu», a pour sa part mentionné M. Demers, toujours lors de la séance du conseil.

Toutefois, le fait que M. Vandal ait commencé à liquider ses actifs – il a même envoyé une liste de ses actifs à vendre à d’autres propriétaires de terrains de golf – laisse présager qu’il n’entrevoit pas que de telles activités puissent s’y poursuivre. «Il n’y a toujours pas de projet pour l’instant, a insisté M. Parent lorsque questionné sur les intentions de M. Vandal. Comme déjà mentionné, la priorité en ce moment est de procéder à une fermeture harmonieuse et respectueuse. La majorité des employés se sont d’ailleurs trouvé un autre emploi, et tous nos membres ont été remboursés. Ça se passe bien.»

Exemption de taxes

Le terrain et les installations du Golf Le Boisé sont actuellement évalués à 4,7 M$. En vertu de la Loi sur la fiscalité municipale, les terrains de golf ouverts au public jouissent d’une exemption de taxes assez importante. Dans le cas du Golf Le Boisé, sur les 4,7 M$ d’évaluation, seule une portion de 2,5 M$ est taxable. Or, la Loi «prévoit la récupération rétroactive des réductions de taxes lorsque le terrain cesse d’être utilisé comme parcours de golf, jusqu’à concurrence de dix exercices financiers». Cela pourrait représenter des dizaines de milliers de dollars en taxes, considérant que l’entreprise paie actuellement des taxes foncières de près de 55 000 $ annuellement.

Alors, quel avenir attend le Golf Le Boisé? Chose certaine, les citoyens entendent se mobiliser. Certains ont tendu une perche afin de se regrouper et d’acheter – ou même de louer – le terrain, mais ont frappé un mur. Est-ce que la Ville pourrait l’acquérir et en faire un terrain de golf municipal? «C’est un projet qui pourrait éventuellement être discuté, mais il y a déjà plusieurs terrains de golf à Terrebonne, a réagi le directeur général, Luc Papillon. Est-ce que la Ville doit devenir le promoteur des activités de golf sur le territoire?»

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