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Retour26 avril 2016
FABRIQUÉ ICI : Avant les premiers coups de pédale

©Fils du fondateur de Cycles Marinoni, Paolo montre le résultat final de la fabrication d’un vélo Marinoni. (Photo : Pénélope Clermont)
CYCLES MARINONI
Ils parcourent les routes du Québec, du Canada, des États-Unis et probablement de bien d’autres endroits dans le monde, mais sont fabriqués à quelques pas de chez nous, dans une usine de Terrebonne. En 42 ans d’existence, Cycles Marinoni a donné vie à près de 45 000 vélos.
Ils sont faits d’acier, d’aluminium, de carbone ou de titanium. Ils servent pour la route, la piste, le cyclocross, le tourisme, le triathlon ou les déplacements urbains. Peu importe le matériel avec lequel ils sont conçus ou l’utilisation qu’on en fera, les vélos Marinoni sont fabriqués avec attention par la quinzaine d’employés qu’embauche l’entreprise fondée en 1974 par Giuseppe Marinoni.
En l’absence du paternel, en Italie avec sa femme, Simone, aussi impliquée dans l’entreprise familiale, c’est Paolo, le fils du couple qui a pris la relève, qui fait faire le tour du propriétaire de l’usine établie à Terrebonne depuis 1983. Au cours des 33 dernières années, l’usine a été agrandie deux fois. On y retrouve une boutique où les clients sont accueillis et où sont présentés différents modèles de vélos, tout comme des vêtements et des accessoires.
Ce qui fascine, et qu’un client ne voit pas, c’est le reste. Là où on reçoit les cadres d’acier directement d’Italie. «Ce sont des tubes spéciaux de la compagnie italienne Colombus. On a toujours travaillé avec eux», précise Paolo. Si les tubes d’acier viennent d’Italie, ceux en titanium sont de Taïwan. Quant aux tubes en carbone, ils forment déjà un cadre. Pas besoin de fabriquer ceux-là.
C’est dans cette pièce que prennent vie les milliers de vélos Marinoni. Dans les mains de Giuseppe, qui a appris son métier en Italie et qui a été le premier à en fabriquer au Canada, mais aussi dans celles de Marc Bouchard qui, au sein de l’entreprise depuis ses débuts, procède aussi à l’assemblage des cadres.
D’autres mains prennent la relève
Une fois cette première étape franchie, les assises des vélos passent entre d’autres mains. S’ils sont en aluminium, ils vont dans le four à haute température. S’ils sont en acier, ils ont droit au traitement de chrome, après avoir été polis, ce qui empêche la peinture de s’écailler si la chaîne frotte contre le cadre.
Vient ensuite la peinture, faite à la main à l’aide d’un pochoir. «C’est le client qui choisit ses couleurs. On fait seulement quelques modèles avec les couleurs les plus populaires, indique le gestionnaire en précisant que les vélos que vend Cycles Marinoni sont faits sur mesure pour chaque client, qui choisira en même temps les composantes qu’on ajoutera à l’étape de l’assemblage finale.
Les clients de Marinoni sont nombreux et proviennent principalement du Québec, mais aussi de l’Ontario et de Vancouver. Certains des États-Unis également. Ils sont pour la plupart des habitués de la route et roulent plus de 2 000 km par année, informe celui qui en a fait 8 000 l’an dernier. «C’était une grosse année», dit-il en souriant. Le temps doux de décembre a en effet aidé.
Fabriquer et distribuer
Fabriquer un vélo de A à Z peut prendre une dizaine d’heures, aux dires de Paolo. Alors que la fabrication de vélos correspond à un tiers des activités de Cycles Marinoni, la distribution de composantes constitue le reste. «Nous envoyons notre catalogue, qui contient plus de 9 000 articles, à 400 magasins qui nous commandent des pièces chaque jour», fait-il savoir.
Dans le passé, l’entreprise a fabriqué des vélos de montagne, mais l’équipe en avait plein les bras. Elle a donc mis de côté ce champ d’expertise pour ne se consacrer qu’à sa passion première : le vélo de route. Récemment, Cycles Marinoni a développé des vélos stationnaires qui formeront, l’hiver prochain, une salle d’entraînement au Centre de soccer multifonctionnel de Terrebonne. Le cycle continue.
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