DOSSIER DE LA SEMAINE : Les dessous d’un tournage

©Pendant cinq jours, l’Île-des-Moulins a été le lieu de tournage du film «The Summer Villa». Elle a été choisie parmi plusieurs autres sites potentiels. (Photo: Gilles Fontaine)

Récemment, l’Île-des-Moulins a servi de lieu de tournage pour le film «The Summer Villa». On y a filmé toutes les scènes d’un marché public extérieur d’une région de la campagne française, lors duquel s’organise un concours culinaire. La préparation est énorme et s’apparente à toutes les productions similaires.

Pour l’occasion, le journal Le Trait d’Union a eu l’occasion de s’entretenir avec le directeur des lieux de tournage, François Renaud, et l’assistant-réalisateur du film, Benoit Hamel.

Choisir le lieu idéal

Lorsque nous regardons un film ou une télésérie, le paysage fait partie de l’histoire. Or, il est donc important de bien choisir l’endroit de tournage parfait. C’est le travail de François Renaud. «En tout premier lieu, je lis le scénario. Ensuite, je m’entretiens avec le réalisateur et le directeur artistique pour m’imprégner de leur vision. Lorsque tout est compris, je fais un plan de recherche avec toutes les informations et les spécifications recueillies. Et l’aventure peut commencer! Je pars alors en recherche sur le terrain », explique-t-il.

Pour cette production, plusieurs endroits ont été proposés, mais l’Île-des-Moulins a été retenue pour servir de cadre au marché public. «Puisque le film se passe en campagne française, l’aspect français des bâtiments de l’Île était parfait», ajoute M. Renaud.

Tout mettre en place

Son travail se poursuit avant et pendant le tournage. «En fait, je m’assure que tout est en place et que la machine soit bien partie. Je règle tous les problèmes qui peuvent survenir; j’éteins des feux. À quelques minutes du début du tournage, je peux enfin passer à un autre dossier.» Le flambeau passe alors entre les mains du réalisateur et de l’assistant-réalisateur du film.

M. Renaud termine en avouant que son travail a été grandement facilité par le personnel de la Ville de Terrebonne et de l’Île-des-Moulins. «Nous avons été bien accueillis et ce fut assez simple de négocier avec eux. »

La coordination parfaite

Du côté de l’assistant-réalisateur, Benoit Hamel, sa préparation débute aussi avec le scénario. «À partir du texte, je prépare un horaire de tournage en fonction des lieux, du décor et du temps disponible. Je dois tout faire coordonner avec les responsables techniques, les responsables des figurants et des acteurs, ainsi que les départements de coiffure, de maquillage et des costumes. On se réunit au début de la journée et on établit les priorités. Généralement, on travaille entre 10 et 12 heures par jour.»

Sa responsabilité commande qu’il doive tout prendre en considération: la lumière du jour, les facteurs pouvant influencer les scènes extérieures et intérieures, la température, etc. Il ne doit rien laisser au hasard. Évidemment, quelques modifications peuvent survenir en cours de tournage. «Aujourd’hui, nous avions plusieurs scènes à tourner. Pour nous donner un peu de jeu, nous avons décidé de filmer la scène de l’annonce du gagnant du concours en soirée. Très souvent, ce sont le temps, les lieux et l’environnement qui nous dictent l’horaire de tournage.»

Pour la présente production, il aura fallu deux jours de tournage à l’Île-des-Moulins pour une quinzaine de pages de scénario, représentant un total de 15 minutes, soit environ 10 % du film. Le site aura toutefois été occupé pendant cinq jours.

Retombées économiques

Il est difficile de chiffrer exactement les retombées économiques liées au tournage. «En plus de créer quelques emplois, nous encourageons les commerçants locaux de différentes façons. Il y a l’hébergement, les restaurants et les contrats de traiteur, que nous avons conclus avec le Bâtiment B, par exemple. C’est sans compter la visibilité que ça donne à une ville comme Terrebonne. C’est une question de plusieurs dizaines de milliers de dollars», croit François Renaud.

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