28 juin 2016
DOSSIER DE LA SEMAINE : Des logements disponibles de plus en plus rares

©Il existe encore des logements à louer à Terrebonne et à Mascouche, mais la pénurie est encore plus importante que l'année dernière, selon l'analyse de la Communauté métropolitaine de Montréal. (Photo : Jean-Marc Gilbert)
Comme c'est le cas depuis quelques années, les logements inoccupés sont une denrée rare à Terrebonne et à Mascouche, à un point tel que la MRC Les Moulins se trouve actuellement «en pénurie de logements locatifs», selon la plus récente analyse produite par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).
Dans les 35 zones analysées à Montréal, ainsi que sur la Rive-Nord et la Rive-Sud, c'est dans Les Moulins que le taux d'inoccupation est le plus faible, à seulement 1,3 %, à égalité avec Laval-Ouest/Fabreville/Sainte-Rose.
En moyenne, dans le grand Montréal, le taux est passé de 3,4 % à 4 % entre l'automne 2014 et l'automne 2015, franchissant pour une deuxième année le seuil d'équilibre du marché (3 %).
Or, dans la MRC, c'est le phénomène inverse qui est observé. De 2 % en 2014, le taux a chuté à 1,3 % en 2015.
Récurrent
Ce n'est toutefois pas un phénomène nouveau. Comme l'indique la CMM dans son analyse, réalisée à partir de données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), la pénurie persiste depuis au moins trois ans dans les zones centrales de la Rive-Nord, de même que dans le nord-est de Laval.
«Ainsi, les MRC de Thérèse-de Blainville et Les Moulins présentent des taux d'inoccupation sous les 2 % depuis les trois dernières années», peut-on lire dans le document publié en juin.
Offre faible
Selon le conseiller en recherche de la CMM, Philippe Rivet, ce faible taux s'explique essentiellement par «le nombre peu élevé de logements locatifs».
«Les données les plus récentes de Statistique Canada indiquent que seulement 18,2 % des ménages de la MRC Les Moulins demeurent en logement locatif comparativement à 23,3 % de l'ensemble des ménages de la couronne nord et 45,3 % de l'ensemble des ménages du grand Montréal», fait-il remarquer.
Par ailleurs, M. Rivet souligne qu'il n'y a pas vraiment eu de construction de logements locatifs privés «dits traditionnels» au cours des dernières années.
«En 2015, la hausse des constructions de logements locatifs dans la MRC était due à la mise en chantier d’importants projets de résidences pour personnes âgées, soit les projets Floréa et Chartwell Le Teasdale, à Terrebonne», analyse le conseiller en recherche.
Une tendance qui est d'ailleurs répandue dans la CCM : en 2015, plus du tiers des mises en chantiers (36 %) concernent des logements en résidences pour personnes âgées (en résidences privées ou en complexes de logements abordables subventionnés).
Loyers en hausse
Par ailleurs, qui dit rareté de l'offre dit souvent hausse du prix à payer. La MRC n'échappe pas à cette logique.
En effet, le coût du loyer moyen dans Les Moulins a augmenté de 3,7 % entre 2010 et 2015.
Toutefois, il est important de noter que cette augmentation a été beaucoup moins rapide que dans l'ensemble de la grande région de Montréal, où la hausse a été de 9,4 % pour la même période.
Le loyer moyen dans la MRC Les Moulins (727 $) est légèrement plus bas que pour la région de Montréal (744 $).
Par ailleurs, M. Rivet note que le loyer est plus élevé à Mascouche (765 $) qu'à Terrebonne (709 $).
Sur la Rive-Nord, il n'y a qu'à Mirabel que le loyer moyen est plus élevé qu'à Mascouche, toujours selon le spécialiste.
Moins cher qu'ailleurs au pays
C'est toutefois toujours au Québec que l'on retrouve les loyers les plus bas, comparativement aux autres grandes régions métropolitaines du pays.
En moyenne, le prix à payer est de 760 $ par mois pour le grand Montréal et de 788 $ à Québec.
C'est loin derrière les autres régions canadiennes, où le loyer moyen varie entre 1 174 $ (région d'Ottawa) et 1 368 $ (région de Vancouver).
En 2013, les locataires du grand Montréal ont dû consacrer 22 % de leur revenu net au loyer. À l'exception de Québec (21 %), il s'agit du plus faible taux au Canada. Il grimpe jusqu'à 32 % dans les régions de Toronto et de Vancouver.
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