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Retour06 septembre 2016
À VOTRE SERVICE: Ailleurs et autrement

©À l’avant, Diane Langlois, Marco Lemieux, Jacques Bélisle ainsi qu’à l’arrière, Lisette Dormoy, coordonnatrice de l'organisme, Ginette Bayard et Anna-Gabriella Del Rosario, stagiaire. (Photo : Pénélope Clermont)
LE VAISSEAU D’OR DES MOULINS
Au-delà des diagnostics, il y a un individu. Un individu qui a son histoire, ses enjeux et sa réalité. C’est cet individu qu’accueille le Vaisseau d’Or des Moulins depuis 30 ans, non pas son statut médical.
Cette nuance fait toute la différence pour les membres côtoyant l’organisme fondé par dix personnes vivant avec des problèmes de santé mentale, qui souhaitaient offrir une alternative aux asiles et aux psychiatres. «Ici, on a le droit de questionner nos diagnostics, notre médicamentation et le psychiatre ou l’intervenant», fait savoir la coordonnatrice, Lisette Dormoy.
«On ne reconnaît aucun diagnostic, car aucun diagnostic n’est prouvé scientifiquement. On nage continuellement sur des hypothèses en santé mentale et une personne peut changer de diagnostic 50 fois dans une semaine», explique celle qui travaille ainsi avec l’individu qui se trouve devant elle, en misant sur ses forces plutôt que ses manques. «En travaillant sur les forces, les limites s’estompent», relate Mme Dormoy, qui travaille pour les deux volets de l’organisme – le groupe d’entraide et l’hébergement – depuis plus de 15 ans.
Une approche qui fait ses preuves
Recevant quelque 15 personnes par jour au groupe d’entraide et environ 30 par année à la maison d’hébergement, le Vaisseau d’Or des Moulins voit son approche fonctionner depuis 30 ans.
À ce titre, Ginette Bayard venait d’être diagnostiquée bipolaire, demeurait en famille d’accueil et prenait une panoplie de médicaments – qu’elle devait prendre à vie – lorsqu’elle s’est pointée aux locaux de l’organisme. Cinq ans plus tard, elle habitait un appartement, ne prenait plus de médicaments et avait recommencé à travailler, tout en récupérant la garde de ses enfants.
«Ils sortent l’artillerie lourde dans les hôpitaux et te donnent l’impression d’être plus malade que tu es. Ici, on te prend comme tu es. Tu te sens moins malade que dans un hôpital, même si tu as les mêmes problématiques», commente Jacques Bélisle, membre du conseil d’administration. «Le diagnostic ajoute un poids sur les épaules des gens, ajoute Anna-Gabriella Del Rosario, stagiaire. Les gens ici laissent leur diagnostic sur le bord de la porte et ils sont qui ils sont.»
Dédramatiser par l’humour
C’est avec humour, dans le plaisir et sans dramatiser leur histoire qu’ils trouvent, au sein de l’organisme qui compte des administrateurs avec ou ayant eu des problèmes de santé mentale, ce dont ils ont besoin. Pour Diane Langlois, c’est de l’estime de soi par l’entremise de formations et d’ateliers, alors que d’autres membres cueillent de l’écoute et brisent l’isolement à travers les cours de peinture ou la cuisine collective.
Peu importe ce qu’ils viennent chercher, ils le trouvent au 486, rue Gagnon à Terrebonne ou par téléphone au 450 964-2418 (entraide) ou au 450 492-1119 (hébergement).
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