Le Centre Essalam atterré

La consternation était palpable dans la voix d’Inès Cherbib, lorsque jointe par téléphone au lendemain de l’attentat à la Mosquée de Québec. La porte-parole du Centre communautaire Essalam à Mascouche, comme les membres de sa communauté, se disait ébranlée par le terrible événement.

Habitée par un sentiment de deuil et de recueillement, elle ne pouvait pas non plus s’empêcher de faire un parallèle avec les propos islamophobes dont le centre a été victime il y a quelques mois, au moment où il y a eu un désaccord avec la Ville de Mascouche. «Ça aurait pu être nos enfants qui auraient subi un tel acte de haine, a-t-elle soulevé avec émotion. La tension et le climat social fait grandir la stigmatisation envers notre communauté.» Si elle apprécie grandement le geste d’empathie et de solidarité dont a fait preuve le maire Guillaume Tremblay et la communauté envers le centre et ses membres (voir autre texte), elle espère qu’il mènera à des actions concrètes et à un véritable dialogue favorisant le «vivre ensemble» et le respect des minorités ethniques. «Il faut voir à l’alimentation de la haine qui mène au fait que des pères de famille ne rentrent pas à la maison le soir et que leurs enfants ne les verront plus le lendemain matin», a-t-elle laissé tomber, le souffle coupé par l’émotion.

Au moment d’écrire ces lignes, on ignorait si les membres du Centre Essalam allaient tenir un rassemblement de soutien envers leurs pairs de Québec. Lundi, certains d’entre eux avaient toutefois laissé entendre qu’ils allaient participer à la vigile tenue à Montréal en soirée, aux dires de Mme Cherbib. «Nous sommes encore trop tétanisés et sous le choc. Nous n’avons pas la force dans le moment de poser des actions», a-t-elle conclu. (PC)