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21 février 2017

QUE SONT-ILS DEVENUS: Des kilomètres de création, de vie

©L’auteur-compositeur-interprète, au lancement de «Si l’homme est fait de kilomètres». (Photo : Olivier Lamarre)

La vie est un long voyage pour Yves Marchand. Un exil permanent qui l’a mené de son Témiscamingue natal vers Montréal, en passant par Mascouche. Ce périple essentiel pour l’auteur-compositeur-interprète, c’est la musique qui l’a initié, et c’est encore la musique qui le conduit d’une scène à l’autre, toujours plus loin de chez lui, mais aussi un peu plus près.

«Quand je suis parti du Témiscamingue, j’acceptais que quelque chose se coupe. Je savais que je deviendrais errant toute ma vie. Ma musique, c’est ça. Je viens d’un espace d’images et de grandeurs, près de la frontière canadienne. On entend du country et un son américain, mais aussi l’Europe de ma grand-mère», confie l’homme, dont le dernier opus, «Si l'homme est fait de kilomètres» (2014), illustre bien cette réalité.

«Partout où je vais, j’amène mon Témiscamingue avec moi», évoque celui qui prévoit d’ailleurs y retourner pour une session d’écriture en vue d’un prochain album. L’inspiration, la source, c’est encore à cet endroit qu’elle se trouve. «C’est chez moi, dit-il, mais je sais que je vais là pour partir.»

Zébulon, l’évolution

Cet exil a donné lieu à plusieurs projets et créations, à commencer par sa rencontre avec les musiciens de Mascouche : Marc Déry, Yves Déry et Alain Quirion, qui ont formé, en 1992, Zébulon, groupe phare du milieu des années 90. Si le quatuor s’est dissous en 1997, il a renoué 10 ans plus tard et se retrouve encore sur scène, en 2017, pour des spectacles acoustiques.

«Le "trip" de gang reste le même, soutient-il à propos des Zigs acoustiques. On entend plus nos voix et on est plus près de la façon dont on avait composé nos chansons. Sur scène, c’est intime. On est les quatre sur une même ligne, on jase, on fait des blagues. On n’a plus besoin de l’approche rock intimidante de l’époque. C’est plus convivial.»

On est donc loin des années où Yves portait la jupe carreautée derrière son clavier. «C’est un spectacle "unmask", lance-t-il en rigolant. Il n’y a plus de personnage. On est dans le texte et l’interprétation. Je ne pense pas que Zébulon referait un spectacle électrique. […] On est plus en forme que jamais, mais on est dans l’économie et la nuance.»

Le musicien en solo

Si le groupe est ailleurs musicalement parlant, l’auteur-compositeur-interprète l’est tout autant. Il faut dire que cela fait plusieurs années qu’il roule en solo avec un son tout autre que ce que proposait Zébulon à l’époque. En 2004, il avait offert «Belvédère», salué par la critique.

«J’avais besoin d’aller à l’autre extrême. Quand tu es seul, tu n’as pas besoin de crier. Ta voix a en masse de puissance. Je chuchote presque sur l’album. Il faut dire que j’avais un jeune enfant à la maison à l’époque. Ça aide à chanter moins fort», se rappelle le chanteur qui agit également comme réalisateur et arrangeur sur différents projets. Sans oublier le contact qu’il entretient avec la relève par l’entremise de divers concours.

«J’ai une formation de prof à la base. Le côté pédagogue m’habite encore. J’aime comprendre ce qu’ils veulent faire avec une chanson et les guider, leur donner des outils pour qu’ils puissent créer seuls, explique-t-il. J’espère qu’à la fin de mes jours, je vais encore travailler pour "déboguer" des chansons. Le processus de création m’intéresse beaucoup.»

Un duo d’abondance

Appréciant la solitude de la création, il y trouve aussi son compte auprès de sa conjointe, Isabelle Cyr, avec qui il a élaboré «Pays d’abondance», en 2011. Le couple revient de cinq semaines de tournée en Europe et repart sous peu avec le spectacle du même titre.

«C’est un spectacle très accessible qui parle de l’appartenance d’un peuple. Il y a des monologues et des chansons comme ce que faisait Clémence Desrochers. C’est un spectacle de variétés dans le sens noble du terme, souligne l’homme qui prend plaisir à travailler avec sa partenaire de vie. On travaille en vacances et on a l’impression d’être en vacances quand on travaille! On met les instruments dans le camion et on parcourt le Québec, l’Acadie, la France…»

Si l’homme est fait de kilomètres, aussi bien qu’il les cumule aux côtés de la femme qu’il aime.

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