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02 mai 2017

DIX QUESTIONS À: Stéphane Désormiers

©Stéphane Desormiers, propriétaire et entraîneur-chef du club de boxe l’Imperium. (Photo : Archives)

Après 80 combats amateurs (60-20), Stéphane Désormiers est monté à 21 reprises (17-3-1, 10 KO) dans le ring au niveau professionnel. Aujourd’hui, il est propriétaire et entraîneur-chef du club de boxe l’Imperium, situé à la Cité du Sport, à Terrebonne.

Vous avez fait de la boxe votre métier. Qu’est-ce qui vous a attiré vers ce sport?

C’est mon grand frère qui m’a amené dans un gym de boxe (club de boxe Champion). C’était le 1er septembre 1994 et j’avais 15 ans. Je peux vous dire que j’étais très intimidé lorsque je suis entré. Je ne regardais personne. Disons que je n’avais aucune confiance en moi. Je pratiquais ce que l’entraîneur me disait, je faisais ma petite affaire. Dès cette soirée, l’entraîneur (Sylvain Gagnon) m’a dit que j’avais du talent et que si je poursuivais, je pouvais avoir du succès. Je peux vous dire que ce soir-là, le moteur est parti. Je me suis donné corps et âme pour ce sport et, surtout, je ne voulais pas décevoir mon entraîneur, qui croyait en moi.

Quel est votre combat professionnel dont vous vous souviendrez toute votre vie?

C’était le combat de Championnat du Québec contre Adam Green, en avril 2006, que j’ai remporté par arrêt de l’arbitre au 10e et dernier round. Ce n’est pas tant en raison du titre que j’avais gagné que des difficultés que j’ai surmontées pendant la préparation. Faut savoir que Green s’entraînait au même club que moi. Nous étions devenus des amis. Ça a donc été difficile de l’affronter. De plus, j’avais une blessure à un pied, qui m’ennuyait beaucoup. Le combat a été ardu. Après quatre rounds, j’étais brûlé. Entre le 9e et le 10e round, mon entraîneur (Marc Ramsey) m’a dit qu’il ne faut jamais regretter. Ça m’a fouetté et j’ai tout donné, justement parce que je ne voulais pas regretter de n’avoir pas fait suffisamment.

Est-ce que l’action du ring vous manque?

Énormément. Encore aujourd’hui, je ne suis pas capable de confirmer ma retraite. Cependant, je suis parfaitement conscient que plus le temps avance, plus c’est difficile. Et j’ai une merveilleuse famille, trois enfants en garde partagée et mon club de boxe. Si j’avais à remonter dans le ring, il y a plusieurs choses que je devrais mettre de côté. Suis-je prêt à ça? C’est une grande question.

De quoi êtes-vous le plus fier dans toute votre carrière de boxeur (amateur ou professionnelle)?

Un mois après avoir commencé la pratique de la boxe, j’ai eu un premier combat. Après ce combat, j’ai regardé dans les estrades et j’ai vu mon père pleurer. Toute la famille était là et je voyais qu’ils étaient très fiers. Je réalisais que je venais de leur apporter un peu de bonheur. Par la suite, mon père m’a constamment aidé. Je crois que mes valeurs de combativité et ma discipline me viennent de mon père.

Depuis votre dernier combat, vous avez choisi la voie de l’enseignement. Vous avez découvert cette fibre ou vous y pensiez déjà?

En fait, vers la fin de ma carrière, je savais que je devais préparer mon après-carrière. Une sérieuse blessure aux pieds m’a beaucoup ralenti. Or, donc, j’ai commencé à donner des cours particuliers à Mascouche et je me suis senti à l’aise assez rapidement. J’aime bien, à titre d’entraîneur, travailler en collaboration avec un boxeur sur les petites choses qui permettent de faire de grandes choses.

Lorsque le club de boxe l’Imperium s’est installé à la Cité du Sport, vous avez affirmé vouloir encourager les jeunes à demeurer aux études. C’est important pour vous de transmettre ce message?

Je dis souvent aux jeunes, à mon club, que je ne sais pas où je serais sans la boxe et que j’ai été très chanceux. Or, pour moi, ce ne sera jamais une option de laisser les études. La boxe peut servir à bâtir notre confiance, mais peut aussi aider à avoir de meilleurs résultats scolaires et à être plus attentif. Il y a un an et demi, je suis retourné aux études pour me permettre un jour d’être entraîneur-chef de l’équipe nationale. C’est un défi, après toutes ces années. Il est effectivement essentiel que les jeunes reconnaissent l’importance de l’école et de l’obtention d’un diplôme. D’ailleurs, j’ai plusieurs groupes scolaires qui fréquentent le club.

Quelles qualités recherchez-vous chez vos jeunes boxeurs?

La persévérance et le respect des autres. C’est ce que je leur demande. Par exemple, je fonctionne par trimestre. Or, c’est comme si nous avions un contrat moral chaque jeune boxeur et moi. Quant au respect, ce n’est pas parce qu’on fait de la boxe, un sport de combat, qu’on peut manquer de respect.

Quelles valeurs souhaitez-vous leur enseigner?

En plus de l’aspect sportif, je tente de renforcer les valeurs de persévérance et de respect des autres. La persévérance nous permet d’atteindre nos buts et le respect nous fait découvrir la fraternité, l’entraide et le côté familial d’un club de boxe ainsi que le travail d’équipe.

Vous avez vécu une nouvelle expérience, alors que vous avez été nommé entraîneur-chef de la délégation de boxe de Lanaudière lors des Jeux du Québec. Comment avez-vous trouvé cette expérience?

Ça a été une belle expérience, assez pour que je veuille le refaire. Ça m’a fait réaliser, quand je vois les jeunes qui ont du plaisir, que le sport de la boxe peut changer des vies. Avec mon retour aux études, je souhaite vraiment poursuivre cet aspect de mon métier. Honnêtement, j’aimerais être «l’architecte de réussite».

Vous organisez le plus grand tournoi de boxe amateur au Canada, comment voyez-vous l’avenir de la boxe olympique amateur du Québec?

Très bon. Nous n’avons qu’à regarder nos boxeurs professionnels québécois. Il y a eu plusieurs champions et des modèles exemplaires comme Éric Lucas ou Antonin Décarie, pour ne nommer que ceux-là. De plus, à la coupe Imperium, nous avons des boxeurs de France, de la Guinée, des États-Unis inscrits. Bref, notre réseau au Québec est important et doté d’une très bonne réputation. Et il y a de futurs champions en devenir, je vous le garantis.

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