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Retour30 mai 2017
DIX QUESTIONS À: Max Lalonde

©Max Lalonde évolue dans les industries de la radio et de la télévision depuis plusieurs années déjà. (Photo : Courtoisie)
Max Lalonde est animateur de radio. Il a travaillé à Val-d’Or et à Sherbrooke, à Radio Énergie. Originaire de Terrebonne, celui qui réside maintenant à Mascouche a toujours œuvré dans les communications.
Le 16 juin, tu t’impliqueras pour la soirée Festin de homards organisée au profit de la Fondation du Cégep à Terrebonne, là où tu as étudié. Quels sont tes souvenirs de ton séjour d’étudiant?
Ce que j’ai retenu, surtout, c’est la qualité de l’enseignement et la qualité des personnes qui y travaillent et que j'ai rencontrées. Il y a un prof en particulier, David Vallerand, que je n’oublierai jamais. Si je fais ce métier (animateur de radio), je le lui dois. Ma première émission télé à TVRM, c’est également grâce à lui. Bien que j’avais déjà une petite idée, il m’a sérieusement donné le goût de poursuivre dans le domaine.
Tu as fondé la radio du Cégep. Savais-tu à ce moment que ta carrière serait dans les communications?
Disons que j’y avais déjà pensé bien avant ça. J’ai agacé mes parents avec ça assez longtemps. Je me souviens plus particulièrement d’un moment avec mon père. Je devais avoir 12 ou 13 ans. On roulait en automobile et c’était les Grandes Gueules àla radio. Monpère a dû arrêter la voiture tellement il riait. Quand j’ai vu ce que trois gars dans une radio pouvaient faire aux gens, je me suis dit que je pourrais faire la même chose. Ce n’est pas pour rien que les Grandes Gueules etRichard Turcottesont mes idoles de la radio.
Tu as été «morning man» à Sherbrooke. Est-ce que ça demande autant de sacrifices que l’on peut imaginer?
Pas tant. En fait, ça dépend des personnes. J’ai toujours travaillé dans les émissions du matin. À Val-d’Or, j’avoue que ça a été un peu plus difficile la première année en 2008… J’ai pris 30 lb! Par contre, le corps s’habitue doucement à l'horaire. Et de plus en plus, je comprenais que cet horaire, bien qu’atypique, me permettait de faire d’autres activités, entreprendre des projets, pratiquer mon golf... Et finalement, je me suis habitué, et j’ai tripé fort à me réveiller le matin et à aller rejoindre la gang à la station.
Ta voix est ton outil de travail. Est-ce qu’elle t’a déjà lâché?
Oui, plusieurs fois. Par contre, lorsque ça m’est arrivé à la radio, c’est comme si l’adrénaline embarquait. Je pouvais finir les émissions. Habituellement, c’est après, quand j’arrive à la maison que là ça sort. Or, c’est souvent plus cocasse que dramatique, disons. Les gens m’abordaient ou m’envoyaient des commentaires sympathiques.
Tu as produit deux émissions pour RDS. As-tu d’autres projets de production?
La production télé, c’est tout un monde. Je l’avais fait il y a deux ou trois ans et je sais que je le referai. Pour ça, il faut trouver les bonnes personnes, la bonne équipe pour s’entourer. J’ai quelques projets en tête. Pour l’instant, pour les prochains mois, je vais me concentrer àla télé. Jeparticipe déjà à l’émission «5 à 7» en y présentant, en humour, une petite chronique sur le monde du golf. La télé est un médium qui m’intéresse vraiment, même si la radio demeure numéro 1 dans mon cœur.
Tu as surtout œuvré en région (Val-d’Or et Sherbrooke). Pour une personne qui veut faire de la radio une carrière, est-ce nécessaire de s’éloigner?
Ce n’est pas nécessaire, sauf qu’il ne faut pas avoir peur d’emprunter ce chemin. Il faut avoir l’esprit ouvert. Ce n’est pas parce que tu fais de la radio en région que ce que tu fais à moins de valeur. J’ai tellement appris, autant de mon travail que des rencontres que j’ai faites. En réalité, tu côtoies des gens qui veulent la même chose que toi. C’est certain qu’aller en région peut s’avérer être une étape avant de travailler à Montréal, mais une carrière peut très bien se faire en région et être complète et excellente.
Qu’est-ce qui était le plus difficile, une fois arrivé dans un nouvel endroit?
Peu importe le domaine, l’endroit ou la situation, ça peut être difficile partout. Il faut avoir une bonne capacité d’adaptation aux changements. C’était plus différent que difficile. Quand je suis parti pour Val-d’Or, je n’avais jamais habité seul. Oui, me retrouver loin de chez nous, ça pouvait être épeurant. Pourtant, aujourd’hui, Val-d’Or est une communauté que j’ai appris à connaître et à apprécier. Le changement a été moins brusque lorsque je suis allé à Sherbrooke. En plus, je me rapprochais de la maison (Mascouche). En réalité, c’est grâce à mon emploi que j’ai découvert ces deux belles communautés.
Comment gères-tu le stress des «cotes d’écoute»?
Je vis très bien avec ça. C’est inclus dans le travail. À Sherbrooke, je dois dire que j’étais privilégié d’être à Radio Énergie, une station dominante en Estrie où l’on était numéro 1. Malgré cela, j’ai toujours fait le même genre de travail, que la station soit en sondage ou non. J’en donnais autant. En fait, je me suis toujours dit que je travaille pour les gens, pour les accompagner, pas pour un sondage. Ça vient avec, c’est tout. Les résultats des cotes d’écoute peuvent être, il est vrai, une belle tape dans le dos, mais ma vraie paye, c’est lorsque quelqu’un m’arrête dans la rue pour me dire merci ou la reconnaissance d’un jeune garçon à qui on a fourni un ordi pour qu’il puisse écouter la radio à l’hôpital. Ça, ça touche au cœur.
Les animateurs de radio sont sur un siège éjectable. Depuis peu, tu n’animes plus l’émission du matin à Sherbrooke. As-tu déjà eu envie de changer de domaine pour cette raison?
Jamais. Je ne vis pas dans la peur. Tout ce qui me préoccupe et me motive, c’est d’aller rejoindre ma gang à la radio, avoir du plaisir et donner une bonne émission aux gens qui nous écoutent dans leur voiture ou à la maison. Il ne faut pas faire de la décision d’une station une affaire personnelle, ni penser qu’on est incompétent. En fait, c’est peut-être une occasion pour autres choses. Personnellement, je crois que ça va me donner la chance de poursuivre certains projets et de me rapprocher dela famille. Jele prends comme ça. J’ai eu la chance d’avoir un mot de Guy Mongrain qui dit tout. Il m’a écrit : «Le pare-brise sera toujours plus grand que la lunette arrière.» Alors, je regarde en avant.
Justement, que peut-on te souhaiter pour l’avenir?
Continuer à travailler dans les communications. Cependant, il y a une autre chose que j’aimerais essayer, et c’est de l’humour. Certainement pas pour en faire un métier, il y a tellement de bons humoristes au Québec, mais pour le vivre. J’ai déjà quelques numéros d’écrits. Je fais beaucoup de scène en animation et j’ai toujours été à l’aise avec les gens. Bref, sans le prendre à la légère, j’aimerais bien essayer.
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