04 mai 2018
Une recrue qui peut tout changer

©Matta, matricule K9-02, s’est jointe au Service de police de Terrebonne/Sainte-Anne-des-Plaines/Bois-des-Filion au début du mois de mars.
En mars, le Service de police intermunicipal de Terrebonne/Sainte-Anne-des-Plaines/Bois-des-Filion accueillait une recrue fort spéciale au sein de ses rangs, recrue dont la seule et unique fonction consiste à se faire caresser… Vous avez bien lu!
Grâce à Matta, nouveau chien de soutien à la section des enquêtes criminelles, on souhaite adopter une approche plus humaine envers les victimes, renforcer le lien de confiance avec elles et ultimement, faciliter les processus d’enquête et de judiciarisation.
L’utilisation de chiens de soutien est un phénomène relativement nouveau au Québec, bien qu’il existe depuis une vingtaine d’années aux États-Unis. Après le Service de police de Sherbrooke en 2016 et la Sûreté du Québec en 2017, le Service de police de Terrebonne est effectivement devenu le troisième corps policier de la province à aller de l’avant avec cette approche.
Il aura fallu près de deux ans de démarches pour accueillir ce nouveau partenaire dans l’équipe, à l’initiative du capitaine Stéphane Villeneuve, qui s’est laissé inspirer par le Service de police de Sherbrooke. «Mais avant d’accueillir un chien de soutien au sein de notre corps policier, il fallait d’abord en mesurer les impacts sur nos opérations, et surtout, trouver une personne qui s’en occuperait.» Et cette personne qui a accepté le mandat, c’est la sergente-détective Julie Northon, qui est désormais responsable de la chienne de 2 ans au travail comme à la maison. «C’est sûr que l’arrivée de Matta requiert une adaptation de nos locaux et de nos façons de faire, mais déjà, l’impact est extrêmement positif», confie-t-elle.
Une vingtaine d’interventions
En effet, depuis son arrivée à Terrebonne, Matta a déjà participé à environ 20 interventions. On souhaite particulièrement l’utiliser pour intervenir auprès des enfants de 2 à 17 ans, des aînés de 65 ans et plus, des personnes souffrant d’un handicap ou des personnes désorganisées à la suite d’un traumatisme, par exemple. «Il est prouvé que caresser un chien procure un sentiment de bien-être, explique le capitaine Benoît Bilodeau. Ça a un effet sur notre état physique en réduisant le rythme cardiaque et la tension artérielle, et donc en produisant un effet calmant et positif sur les émotions. Ça provoque également des modifications biochimiques dans le cerveau, favorisant ainsi une réduction du stress et de l’anxiété.»
De fait, la présence de Matta permet d’adopter une approche plus humaine envers les victimes et de créer plus facilement un lien de confiance avec elles. «Ainsi, Matta aide les enquêteurs à obtenir de bonnes informations et à faire progresser les dossiers pour qu’ultimement, justice soit rendue aux victimes», poursuit le capitaine Bilodeau. Et si la chienne peut être sollicitée tout au long du processus d’enquête, elle peut également apporter du soutien aux victimes lors des démarches judiciaires, en les accompagnant à la cour. «On investit beaucoup de ressources pour amener les suspects d’actes criminels devant un juge, mais les efforts investis auprès des victimes doivent être tout aussi importants, et Matta vient nous donner un bon coup de main à cet égard», renchérit le directeur du Service de police de Terrebonne, Marc Brisson, ajoutant que Matta devrait contribuer à plus d’une centaine d’interventions par année.
Soulignons que cette initiative n’aurait pas pu être possible sans la collaboration de la Fondation MIRA, qui a fourni le chien, qui en assure la garantie et qui assume les frais de soins vétérinaires. De son côté, le corps policier a dû débourser le coût d’acquisition de 25 000 $ et doit payer la nourriture, le toilettage et les assurances. Déjà, d’autres services de police ont communiqué avec Terrebonne pour en savoir plus sur l’initiative, qui promet de faire des petits partout au Québec.
Commentaires