Dans le noir de Safia Nolin

Il y a quelques mois, Safia Nolin nous offrait son dernier album, Dans le noir. Un album qui, sans être totalement sombre, est nettement introspectif et plus mature, croit-elle, même si le terme «mature» en est un qu’elle n’aime pas particulièrement.

«Je suis plus vieille et je comprends plus ce qui se passe. Of course il est plus mature, c’est le troisième!» lance-t-elle sans s’en faire avec la définition de la chose non plus. Ironiquement, sur cet album plus mature, donc, les thèmes abordés dans son premier opus, Limoilou (2015), refont surface. On évolue certes, mais on ne change pas, comme a déjà dit Céline. «L’album est introspectif. Je parle de mon rapport à mes relations et de mon rapport à moi-même aussi», évoque la principale intéressée. La première pièce de l’opus qu’elle a composée en est un bel exemple. Miroir, une chanson d’amour non réciproque écrite il y a trois ans, exprime le rapport malsain que beaucoup entretiennent avec leur image. «Je m’excuse de mon corps / Pour mon cœur», chante-t-elle d’entrée de jeu. Dans la foulée de ce qui est survenu à l’ADISQ en 2016 (son look avait été vivement critiqué), l’artiste admet que sa chanson a pris un tout autre sens. «C’est cool quand une chanson vient avec un double sens, quand quelque chose de la vie arrive et que c’est en lien avec la chanson», admet la jeune femme que cet épisode aura forcée à s’émanciper davantage. «Le pire, c’est que j’étais grimée pour ce gala-là. J’avais engagé quelqu’un pour mes cheveux. L’année suivante, je ne m’étais pas fait les cheveux et je ne portais même pas de brassière!» lance-t-elle en riant. Au fil du temps, elle apprend à mettre de côté l’opinion que les gens ont d’elle. «Le monde pense que je mange des gros hamburgers et que je suis sur la drogue, mais je suis vraiment grano! illustre-t-elle. Ça n’apporte rien de m’en faire avec ça. La vérité, c’est moi qui l’ai, mais c’est tough à appliquer!»

Bientôt au TVT

De quoi aura l’air Safia Nolin le 14 mars, lors de son passage au Théâtre du Vieux-Terrebonne? On n’en sait rien et ce n’est pas le point de toute façon. La récipiendaire du Félix de l’Interprète féminine de l’année au Gala de l’ADISQ 2017 y dévoilera les couleurs de Dans le noir, le temps d’un spectacle aussi introspectif que l’album, avec en prime deux chansons de Limoilou (2015) et deux reprises qu’on ne retrouve sur aucun album encore. «Ce que j’aime des reprises, c’est de m’imaginer de quoi une chanson aurait l’air aujourd’hui, fait-elle savoir. C’est Zéro, c’est tellement beau! Je me suis demandé ça donnerait quoi si je la stripais down. C’est un processus égoïste.» Reconnue pour sa musique «déprimante», un terme qu’elle-même utilise, l’auteure-compositrice-interprète assure que les gens n’assisteront pas pour autant à une soirée démoralisante, le 14 mars. «Je déconne, j’improvise et je peux être intense en show. Il y a un contraste avec les chansons», annonce-t-elle.

« Je déconne, j’improvise et je peux être intense en show. Il y a un contraste avec les chansons. »

Un processus intime

Enregistré et mixé en huit jours au WILD Studio de Saint-Zénon, Dans le noir a été réalisé par Safia et deux collaborateurs de longue date, Joseph Marchand et Philippe Brault. «Ça a été un moment ben intense. Je n’avais pas de porte de sortie. J’étais avec des amis, j’allais bien, mais il y a eu des moments où j’avais envie de brailler», reconnaît-elle. C’est avec eux et un 4-track que la créatrice a d’abord testé ses nouvelles compositions, en les enregistrant sur cassette. Quelques bribes de ces expérimentations se retrouvent sur l’album et y ajoutent une touche intime et lo-fi. À découvrir au TVT le 14 mars.

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Pour vous procurer des billets pour le spectacle de Safia Nolin au Théâtre du Vieux-Terrebonne le 14 mars à 20 h, visitez le www.theatreduvieuxterrebonne.com ou composez le 450 492-4777.