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17 novembre 2020

Jean-Marc Gilbert - jmgilbert@lexismedia.ca

Quel avenir pour La Bergeronne?

PRATIQUEMENT À L’ABANDON

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©Jean-Marc Gilbert - La Revue

Près de dix ans après l’acquisition par un promoteur qui a vu ses projets être refusés, La Bergeronne est à l’abandon et l’avenir du site est plutôt incertain, ce que déplore Élaine Ayotte, porte-parole du comité de citoyens souhaitant la sauvegarde du site.

Un propriétaire qui a vu trois projets de construction être refusés et qui a décidé de mettre son terrain en vente. Une ville qui refuse de l’acheter parce que le prix est trop élevé et parce qu’elle ne trouve pas de vocation au site. Un comité de citoyens qui déplore l’abandon de l’endroit où a vécu le réputé sculpteur Germain Bergeron. C’est ainsi qu’on peut résumer le dossier de La Bergeronne qui traîne depuis presque dix ans.

Depuis 2011, le sculpteur n’est plus propriétaire de ce domaine de plus de 100 000 pieds carrés situé aux 306 et 310, côte de Terrebonne, qu’il avait lui-même baptisé La Bergeronne. On y retrouve notamment une petite maison en pierres datant des années 1850, une plus grande maison en briques construite à la fin des années 1910, ainsi qu’un autre bâtiment qui servait d’atelier et de salle d’exposition.

Développement M.G.M. en a fait l’acquisition dans l’espoir d’y construire des dizaines de logements. Pour ce faire, un changement de zonage aurait été nécessaire. Trois fois, les citoyens du quartier s’y sont opposés. La Ville de Terrebonne a donc rejeté les projets.

Le promoteur en a eu assez et a mis le terrain en vente. Depuis 2014, le site est pratiquement à l’abandon. Des amoncellements de déchets jonchent le sol de certains des bâtiments vandalisés et parfois utilisés par des squatteurs.

Des idées

Parallèlement, des citoyens du secteur ouest de Terrebonne, mais aussi d’ailleurs, se sont réunis pour la sauvegarde du site. Ce comité souhaitait que l’endroit devienne un espace de vie culturel, communautaire et artistique. Le souhait est encore le même quelques années plus tard, nous dit une porte-parole du comité, Élaine Ayotte. « Il pourrait y avoir un jardin et des cuisines communautaires, des activités culturelles, des choses pour la communauté. Il y a plein de possibilités et on ne voit que du potentiel », explique-t-elle.

Elle ajoute que « c’est la responsabilité de la Ville de protéger le patrimoine » et que « rien ne pourrait être pire que maintenant ».

La Société d’histoire de la région de Terrebonne (SHRT) souhaite pour sa part la sauvegarde du patrimoine. « La Ville de Terrebonne doit impérativement s’impliquer dans ce dossier et prendre les actions requises pour éviter que dans un an, deux tout au plus, vous deviez émettre des permis de démolition de l’ensemble des bâtiments érigés sur La Bergeronne », écrivait la SHRT dans une publicité publiée récemment dans nos pages. L’organisme veut éviter qu’à l’aube du 350e anniversaire de la ville, l’endroit ne devienne « qu’un pâle souvenir évoqué sur une plaque commémorative perdue quelque part sur le site. »

Trop cher et pas d’utilité

Des discussions ont eu lieu par le passé, sous l’administration Robitaille, entre la Ville de Terrebonne et les propriétaires du site. Aujourd’hui, l’acquisition du site ne fait plus du tout partie des plans de la Ville. Le conseiller municipal Serge Gagnon a été très clair à ce sujet en réponse à la question d’une citoyenne, le 26 octobre. « Nos moyens financiers ne nous permettent pas actuellement d’acheter cet endroit-là quand on n’y trouve aucune vocation […] La Ville a analysé les différents scénarios; le terrain et les bâtiments ne se qualifient en rien pour une utilisation à court terme. Peut-être que dans le futur, il pourrait y avoir un projet intéressant pour les citoyens. Mais pour l’instant, c’est petit, c’est désuet et ça s’est dégradé beaucoup. »

Le prix de vente affiché sur le site Internet de RE/MAX Harmonie est de 1 275 000 $, plus les taxes. Toujours selon la même fiche, l’évaluation municipale est de 675 100 $, soit 445 800 $ pour le terrain et 229 300 $ pour les bâtiments.

Aucun représentant de Développement M.G.M n’a rappelé La Revue. Le courtier immobilier Clément Depelteau nous indique qu’une offre d’achat aurait été acceptée, sans être en mesure de nous en dévoiler davantage.

Acheteur potentiel

Le 19 octobre, une rencontre virtuelle s’est tenue entre un potentiel acheteur du terrain et des citoyens du secteur. La Ville n’agissait qu’à titre d’entremetteur. Ce promoteur, qui souhaiterait potentiellement y implanter une résidence de luxe pour personnes retraitées tout en protégeant certains éléments à intérêt patrimonial, voulait surtout tâter les pouls des résidents du secteur au sujet d’un éventuel projet. Impossible de savoir, à l’heure actuelle, si l’offre d’achat à laquelle réfère M. Depelteau provient de ce promoteur. Toutefois, le projet présenté par ce dernier était loin de faire l’unanimité au sein des résidents du secteur, selon Élaine Ayotte. C’est un dossier à suivre.

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©Jean-Marc Gilbert - La Revue

Le promoteur en a eu assez que ses projets soient refusés et a mis le terrain en vente.

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