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18 novembre 2020

Pénélope Clermont - pclermont@lexismedia.ca

Le Manoir n’est plus; le projet maintenu

PARC MÉTROPOLITAIN DU DOMAINE SEIGNEURIAL DE MASCOUCHE

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©Pénélope Clermont - La Revue

Trois jours seront nécessaires pour la démolition du Manoir seigneurial.

Lundi matin, des travaux de démolition ont mis à terre le Manoir seigneurial de Mascouche. Un geste regrettable – bien que prévu dans le projet de revitalisation du site – qui a été précipité pour des raisons de sécurité, a précisé le maire Guillaume Tremblay, ajoutant que le projet final n’est pas pour autant remis en question.

Par l’entremise d’une déclaration, le premier magistrat a annoncé la nouvelle à ses citoyens le 16 novembre vers 11 h. « Ce n’est pas de gaieté de cœur que je m’adresse aux Mascouchois, a commencé le premier magistrat. Nous avons dû prendre cette décision difficile et agir rapidement [à la suite du] dépôt d’un rapport du Service de prévention des incendies daté du 12 novembre 2020 et faisant état d’enjeux de sécurité importants et sans équivoque. »

La Ville de Mascouche avait reçu des signalements mentionnant la présence de jeunes sur le site, ce qui a incité les pompiers à effectuer une inspection des lieux le 10 novembre. Deux jours plus tard, il en découlait un rapport, dont La Revue a obtenu copie, indiquant que « malgré le fait que le site soit adéquatement clôturé et que le bâtiment a été barricadé de façon à y prévenir toute intrusion, des gens ont sectionné une partie de la clôture et se sont même introduits dans le bâtiment en défaisant certaines installations », mentionne Jean-Pierre Boudreau, directeur du Service de prévention des incendies. Il note que « le bâtiment ne peut être mieux protégé ou barricadé que présentement ».

Le rapport fait ensuite état de la « désuétude irréversible qu’a subie le bâtiment au fil du temps », notant les trois incendies accidentels causés par des squatteurs et les dommages découlant de l’eau utilisée pour les éteindre, eau qui a « affecté la préservation et l’intégrité du bois ayant servi à la charpente ». « Tant la structure du toit, des murs porteurs et secondaires que la fondation sont dans un état de décrépitude totale, et il serait utopique de croire qu’une restauration puisse être possible », poursuit M. Boudreau, qui avance enfin : « Pour toutes ces raisons et surtout pour une question de sécurité publique, nous croyons malheureusement qu’il n’existe aucune autre alternative que la démolition du bâtiment et [que nous éviterons ainsi] qu’un accident majeur puisse se produire et causer préjudice. »

Démolir pour reconstruire

Avant que le conseil municipal se réunisse pour approuver la décision vendredi dernier, le conseil local du patrimoine a tenu une rencontre lors de laquelle il a unanimement été résolu de recommander la démolition du Manoir seigneurial, mais sous certaines conditions : récupérer tous les matériaux pouvant faire l’objet d’une réutilisation ou revalorisation; prioriser la restauration de la maison du meunier et du moulin; et mettre de l’avant les années 30 dans le cadre de la planification des travaux de reconstruction et de valorisation du site à venir. Toutes des conditions que la Ville s’est engagée à respecter.

Sur les lieux, des pierres encore utilisables sont mises de côté, alors qu’on a pu sauvegarder des structures de fer forgé, a précisé le directeur général par intérim de Mascouche, André Pratte, lors de la visite de La Revue sur le site, le 16 novembre. « Notre objectif est de reconstruire l’enveloppe extérieure du Manoir afin que son aspect soit similaire au bâtiment historique et de conserver des pierres du bâtiment d’origine, autant que possible », a ajouté M. Tremblay.

Vitesse grand V réclamée

Sachant qu’elle allait devoir démolir le Manoir pour les raisons énoncées plus haut, la Ville attendait d’abord des réponses à ses demandes de subventions, de manière à y inclure la démolition. L’aspect de la sécurité n’a fait que devancer cette étape, mais cela ne remet pas en question le projet dans son ensemble, stipule M. Tremblay. « On a peut-être juste perdu une subvention de 30 000 $ à 35 000 $ (le coût de la démolition) », indique-t-il en réitérant son objectif d’aller de l’avant.

« On a déjà démoli un bâtiment sur trois. Il faut maintenant s’occuper des deux autres. Je ne veux pas être à la tête d’une Ville qui a démoli trois bâtiments historiques », martèle l’élu qui ne conçoit pas de devoir attendre une autre année avant d’obtenir des réponses de Québec concernant de récentes demandes de subventions pour le projet.

« Il y a des étapes, je le comprends, mais j’ose espérer que le gouvernement va être là pour répondre à l’appel. Je ne suis pas dans la confrontation; ça va bien, nous avons une belle collaboration, mais je demande de passer de la première à la cinquième vitesse. Nous avons des bâtiments qui ont besoin d’aide et nous devons aller à la vitesse grand V », conclut-il.

Pour en savoir plus sur le projet dans sa globalité :  https://bit.ly/3kEOXts.

©Pénélope Clermont - La Revue

Des pierres pourront être récupérées, puis réutilisées lors de la reconstruction du bâtiment, lequel mettra de l’avant l’époque des années 30.

©Pénélope Clermont - La Revue

Les décombres laissent voir la présence passée de graffiteurs dans le Manoir seigneurial.

©Pénélope Clermont - La Revue

La démolition du Manoir seigneurial est assurée par le Groupe demospec. (Photo : Pénélope Clermont)

©Pénélope Clermont - La Revue

La Ville a placardé les bâtiments toujours debout afin d’empêcher les flâneurs d’y accéder, mais ceux-ci y parviennent quand même.

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